Le Fonds Africa 50 dédié au financement des infrastructures en Afrique a été inauguré, le 3 septembre, à Casablanca, la capitale économique du Maroc. «Casa Finance City (CFC), la place financière de Casablanca, a été retenue parmi neuf candidatures pour abriter cette structure créée à l'initiative de la Banque africaine de développement (BAD) pour financer des projets d'infrastructures, notamment dans l'énergie et les Transports», a déclaré à cette occasion le vice-président de la BAD chargé des finances, Charles Boamah, cité par l'agence MAP.
A cette occasion, la directrice chef d'équipe Africa50, Tas Anvaripour, la représentante résidente de la Banque africaine au Maroc, Yacine D. Fal et le conseiller juridique général Kalidou Gadio, ont fait le déplacement à Casablanca où ils ont donné une conférence de presse mercredi, conjointement avec le staff de CFC.
M. Boamah a indiqué que le fonds ambitionne de lever «trois milliards de dollars à court terme», dont 500 millions fournis par la BAD, et «10 milliards de dollars à long terme». «Des visites vont rapidement intervenir dans plusieurs pays d'Afrique, sachant que de premiers projets ont déjà été définis», a-t-il précisé.
Selon M. Biamah, le Fonds «sera établi comme une société financière à vocation commerciale, avec sa propre structure de bilan, de gestion et de gouvernance». Il émettra «trois catégories d'actions» à destination des Etats, des institutions publiques, régionales et internationales de financement, mais aussi «des sociétés privées et particuliers». «Le privé peut aussi être un actionnaire, contrairement à la BAD où l'actionnariat est réservé aux Etats», a noté le responsable.
Le fonds Africa 50, le plus important à ce jour sur le continent, a été lancé en mai dernier. Il se veut une contribution majeure pour combler le déficit d'infrastructures qui bride la croissance africaine. L'Afrique a besoin de 95 milliards de dollars par an pour combler son déficit d'infrastructures (électricité, routes, chemins de fer, ports). Or, l'investissement actuel dans les infrastructures africaines se situe à environ 45 milliards de dollars par an, ce qui laisse un important gap à combler.
La décision de la BAD de domicilier à Casablanca le Fonds Africa50 confirme les ambitions continentales de la place financière marocaine. Plus d'une quarantaine d'entreprises marocaines et internationales ont en effet obtenu le label CFC depuis son lancement en 2012. C'est le cas de l'assureur américain AIG, BNP Paribas Investment, le cabinet Baker&McKenzie, etc. Un positionnement du hub casablancais qui cadre avec les objectifs de la BAD.