Décidément, les dirigeants du Togo ont la pierre à la place de leur cœur. Ils ont tout perdu, y compris la lucidité, la morale, le bon sens et la raison.
Ils sont tellement blasés et obsédés par leur maintien au pouvoir qu’ils préfèrent de loin dilapider les fonds du pauvre contribuable togolais à cette fin de conservation insensée du pouvoir que d’œuvrer pour un meilleur devenir du pays.
Ils préfèrent de loin, utiliser la force brute, le gangstérisme juridique, la forfaiture et le deni de droit pour neutraliser les adversaires politiques plutôt que de se battre sur le terrain pour conquérir honnêtement les voix du peuple.
Face à de tels dirigeants indélicats qui sont sans foi ni loi, il faut bien employer des méthodes fortes d’attaque et de contre-attaque.
C’est bien ce que Pascal Bodjona et Kpatcha Gnassingbé ont compris en procédant à un recours express de la Cour de Justice de la CEDEAO pour réclamer le respect scrupuleux de leurs droits qui sont littéralement violés au Togo par le canal des pantins de juges, instrumentalisés et totalement inféodés au régime dictatorial en place.
Jeudi, les avocats de Pascal Bodjona ont donc fait un dépôt de requête aux fins de constatation des incessantes violations des droits de leur client dont on force de façon lâche et immorale l’implication dans une curieuse fable d’escroquerie dont seuls Faure Gnassingbé et ses affidés connaissent les tenants et les aboutissants.
La requête s’appuie sur plusieurs moyens de droit dont la détention arbitraire, l’atteinte à l’honneur, le droit à l’exécution des décisions de justice, la torture morale et psychologique etc. Le texte est bien corsé et solidement bâti sur des instruments juridiques internationaux bien connus des juges de la Cour de Justice de la CEDEAO.
Les dédommagements réclamés par Pascal Bodjona et ses conseils sont également à la dimension des préjudices causés ainsi qu’à la taille de la personnalité lésée. Ils se chiffrent à coup de milliards de fcfa qui, s’ils sont acceptés par les juges, devront encore être déboursés des caisses de l’Etat du Togo pour faire droit à Pascal Bodjona. Simplement triste.
Pendant ce temps, en interne, le CST et la Coalition Arc-En-Ciel sont sortis de leurs gongs pour crier haro sur ce rapt lâche de Pascal Bodjona. Ce même jeudi les deux regroupements ont sorti un communiqué demandant la libération sans délai de Pascal Bodjona dont la détention tient beaucoup plus des motifs politiques qu’autre chose.
Par ailleurs, Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés ont eux-aussi compris qu’il fallait s’activer désormais.
Après s’être longtemps laissé berner par les duperies et les fausses promesses de son frère, Kpatcha Gnassingbé a enfin compris qu’il n’a d’autre salut qu’un nouveau recours auprès de la cour communautaire qui avait clairement dit que le procès qui l’avait condamné en 2011 était inéquitable et de ce fait condamné l’Etat du Togo à faire cesser sans délai la violation des droits de celui à un procès équitable.
Voilà des recours qui participent à fermenter encore l’atmosphère politique déjà tendue dans le pays à la veille de la présidentielle de 2015. Que feront Faure Gnassingbé et ses bruts d’amis qui séquestrent, malmènent et torturent d’honnêtes citoyens sans coup férir ?
Il leur appartient de répondre par eux-mêmes à cette question. Mais déjà dans les coulisses, il se dit que Faure Gnassingbé et sa bande ont déjà trouvé la panacée contre ces attaques.
Il s’agit bien de soudoyer autant qu’ils peuvent les nouveaux juges qui viennent de prendre fonction à cette Cour pour obtenir des décisions et des dédommagements édulcorés.
Ils se sont résolus à dédommager si possible Pascal Bodjona, mais jamais le laisser en liberté. Pourquoi ?
Simplement parce qu’ils savent en leur âme et conscience que Pascal Bodjona constitue une force alternative sérieuse qui pourrait bien se retourner contre eux à tout moment. Ils ont donc fait le choix abscond et ridicule de ne prendre aucun risque avec une telle force dévorante.
Et pourtant, ils n’ont aucun moyen juridique fiable et viable pour indéfiniment maintenir ce dernier en prison.
Face à une telle opiniâtreté, il faut utiliser des moyens plus corsés et plus efficaces que seuls Pascal Bodjona, ses conseils, ses fans et amis devront définir pour venir définitivement à bout de ses bourreaux dont les méthodes et actes rappellent tristement ce que nous indique l’histoire des monarques des siècles antérieures….