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TOGO: Jean-Pierre Fabre, son ignorance sur l’économie nationale au grand jour
Publié le vendredi 5 septembre 2014  |  Le Télégramme du Togo


© aLome.com par Parfait
Dialogue et affaire des incendies des marchés du Togo: Fabre nullement inquiet.


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C’est un fait rarissime dans son histoire politique. Pour la première fois, Jean-Pierre Fabre a donné une conférence publique. La rencontre était
censée porter sur l’économie nationale. Mais au finish, quid de connaissance sur l’économie nationale du conférencier, se dit-on.
Relecture critique de la sortie d’un économiste manifestement déphasé de
la réalité de sa matière.
On soulignera tout de suite l’ironie de la situation : Près de trois
ans après sa publication, le rapport 2011 de l’ONG américaine Global
Financial Integrity (GFI) intéresse toujours au plus haut point
Jean-Pierre Fabre. Ignorant peut-être que les réalités économiques sont
très dynamiques et fluctuantes. Sérieux retard sur les événements.
Voici un économiste togolais, homme politique de son état, qui
annonce une conférence publique axée sur l’économie de son pays. Mais au
lieu de s’appesantir sur les diverses et variées composantes de
l’économie, il se borne à débiter tout un charlatanisme autour de
transferts illicites d’argent et en se fondant essentiellement sur le
rapport d’une ONG étrangère. Aucune analyse portant sur le produit
intérieur brut et le produit national brut, aucun exposé sur les grandes
régies financières du Togo (Douanes, Impôts, Port, etc.), aucune
présentation des niveaux d’endettement du pays, le Commerce, l’élevage,
la pêche, l’évolution démographique et ses incidences économiques et
financières … Bref, ce trou béant dans sa présentation mardi dernier,
ouvre la voie à tous les doutes possibles aussi bien sur ses compétences
en tant qu’économiste qu’homme politique, qui plus, nourrit l’ambition
de prendre les rênes de gouvernance de tout un Etat.
Bien sûr, les documents budgétaires, économiques, financiers
nationaux,…les rapports de certaines institutions, partenaires
stratégiques du Togo, comme le PNUD, le FMI, la Banque Mondiale…-
Institutions très techniques, très sérieuses et rodées - qui savent
brasser large sur ces types de question, doivent faire l’objet d’une
analyse approfondie et indépendante, au lieu d’en choisir des tranches
et d’aboutir à des conclusions politiques hâtives.
Prétendant faire une démonstration sur l’économie nationale, Fabre se
limite aux flux illicites d’argents en s’éloignant des secteurs
directement générateurs de revenus – comme ceux susmentionnés - et
touchant au plus près, à l’épanouissement des populations. L’émergence
d’une économie s’inscrit dans une longue histoire sociale et
intellectuelle, marquée par les apports et les réflexions, d’un grand
nombre de personnes et par la mise en place de différents types
d’initiatives, de compétences…l’Opposant, ne l’ignore pas.
Non seulement, il manque de respecter un exercice scolaire basique.
Tout le long de son document en effet, il s’époumone à parler flux
financiers illicites et à établir quelques comparaisons entre ces faits,
le budget et le PIB. Puis subitement, en guise de conclusion, sans
faire le moindre rappel des points importants de son développement et
l’essentiel à retenir, il saute sur des messages politiques dans le
style stérile qui lui est connu. « Face à une telle situation…le peuple
togolais doit se mobiliser massivement pour dire non et mettre fin à
plus de cinquante années de pillage, d’incurie et d’irresponsabilité… ».
Du déjà entendu !
Plus obsédé politique, qu’économiste

A la place d’une démonstration scientifique axée sur l’économie
nationale, Jean-Pierre Fabre s’est laissé aller à son épanchement
politique obsessionnel.
Comprendre le déficit de la conférence de Jean-Pierre Fabre peut
aisément aider à analyser les difficultés que l’homme rencontre à
manager sa propre carrière politique et à se trouver méthodiquement des
voies, mieux des « voix » pouvant lui permettre de poser des jalons
certains d’accession à la magistrature suprême. Qui dit « Economie »,
dit méthode. Fabre en manque cruellement. Sa conférence l’atteste. Car,
du haut de ses vingt ans de carrière politique et plus, Ex-N°2 de l’ex
grande formation politique d’opposition, l’Union des forces de
changement (UFC), Economiste de formation, vivant dans son pays dont il
est censé être un observateur fin dans sa matière, l’économie bien sûr, …
le président de l’ANC a potentiellement tous les arguments pour élargir
son champ d’action pour une présentation décrivant l’économie
nationale, étant supposé avoir des entrées faciles dans plusieurs
institutions et ainsi prompt à accéder aux documents significatifs pour
réaliser efficacement ce travail.
Si par extraordinaire, le parti dont il était l’une des figures
importantes – l’UFC donc- avait réussi à se hisser au pouvoir,
Jean-Pierre Fabre aurait assurément exercé l’une des plus hautes
fonctions (Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances,…).
Et il n’aurait pas raté de faire profil bas.
L’économiste Fabre faisait partie de ceux qui pointaient du doigt les
défaillances de l’Etat et estimaient qu’il fallait soumettre l’économie
à des règles rigoureuses…Mais les turbulences et les difficultés qu’il a
rencontrées à présenter objectivement une conférence sur l’économie
nationale, et les conseils sincères que des amis économistes de son
cercle ne manqueront pas de lui prodiguer, doivent le conduire à
changer son fusil d’épaule.
Voilà ! Les préconisations de l’homme politique économiste, donneur
de leçons, sont bien différentes de ce que veut tout réalisme
économique.
Ce type de fourvoiement douloureux qui guette les Togolais, tout
comme une épaisse grisaille, doit faire place à la force de la lumière. À
la veille de la présidentielle de l’année prochaine, Il faut espérer
que la vigilance soit du côté des électeurs togolais pour éviter de se
faire prendre à de pareils pièges.

Franck Didier D’Oliveira

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