Pour dénoncer la mauvaise gouvernance et le détournements de fonds publics, Jean-Pierre Fabre, l’un des responsables de l’opposition, a été puisé des chiffres dans un rapport publié en décembre 2013 par Global Financial Integrity (GFI), une ONG américaine parmi tant d’autres.
Selon GFI, 9 233,5 milliards de francs CFA seraient sortis illégalement du Togo entre 2002 et 2011. Dès lors, le chef de l’ANC a beau jeu d’expliquer que cet argent aurait pu servir à moderniser le pays et à répondre aux besoins de la population.
Problème, ces chiffres sont inexacts. Global Financial Integrity n’a pas mené d’enquête de terrain, ni examiné les comptes publics. Les experts économiques reconnaissent la faiblesse du document et ses failles.
Michael Coker, l’attaché économique de l’Ambassade des Etats-Unis à Lomé a lu le rapport, il souligne ses incohérences.
Il y a toujours un problème avec les données et les statistiques concernant les pays en développement. C’est généralement très imprécis, indique-t-il.
Selon GFI, plus d’un milliard de dollars est sorti du Togo alors qu’au même moment quelques dizaines de millions seulement ont quitté le Sénégal. C’est impossible. L’ONG devrait faire plus de recherches, estime Michael Coker.
‘Franchement, je doute du chiffre de 9.000 milliards avancé par l’ONG.
En 2008, j’ai lu que plus de 4 milliards de dollars, selon le rapport, étaient sortis de façon illicite. Ce tout simplement !
Le diplomate explique qu’en 2008, le PIB du Togo était de 3,2 milliards. Impossible donc d’avoir plus de 4 milliards de dollars exportés illégalement.
Un rapport très approximatif qui ne fait aucune distinction entre fonds publics, étroitement surveillés par les contrôleurs du Trésor et les responsables du FMI et fonds privés, ceux des entreprises et des particuliers.