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Société togolaise : Quand mendier devient un business
Publié le samedi 6 septembre 2014  |  L'Alternative


© Autre presse par DR
Un mendiant


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Les mendiants, on en voit de plus en plus dans les quartiers de Lomé. A Zongo près de la BTCI, dans les rues, près des mosquées, ou dans les marchés, on les retrouve mains tendues demandant l’aumône. Et cela englobe les musulmans comme les chrétiens, enfants ou adultes, handicapés ou non. Les plus nombreux sont les musulmans. Selon les langues indiscrètes, c’est un métier (sic) qui rapporte gros pour les malhonnêtes.

La mendicité est vieille comme le monde. Mais elle est une aubaine pour les nécessiteux, les handicapés de satisfaire leurs besoins élémentaires. « Tout homme doit se nourrir à la sueur de son front », dit la Bible qui recommande : « Donne à celui qui n’a pas ; partage avec ton prochain dans le besoin ».

Le Coran, quant à lui, autorise presque la mendicité lorsqu’une personne se trouve dans une pauvreté extrême ou lorsqu’elle est accablée de dettes. Dans sourate 9 verset 60 du coran, il est indiqué que huit catégories de personnes doivent bénéficier de la zakat (aumône en arabe). Il s’agit des pauvres, des nécessiteux, des endettés, des prisonniers, des nouveaux convertis, des collecteurs de la zakat, des voyageurs en détresse et de la voie de Dieu. Mais aujourd’hui, dans notre société, de plus en plus de personnes se livrent à cette activité, en toute malhonnêteté, parce que l’homme par nature est compatissant et a pitié de ses semblables en détresse.

A Zongo près de la BTCI à Lomé, on dirait le quartier général des mendiants musulmans. Sous le soleil entremêlé du vent de la mousson ce mercredi 03 septembre dernier, ils étaient assis (hommes comme femmes) sur des chaises ou par terre sur des nattes en file indienne au bord du trottoir, faisant face à la route, dévisageant les passants et répétant : «fi sabilillah » (l’amour d’Allah, à cause d’Allah). Et parmi le lot, il y a vraiment des handicapés (non-voyants, infirmes) ; mais il y a aussi les bien portantes accompagnées de leurs progénitures et tenant les parapluies pour se couvrir du soleil. Et devant ces mendiants, un bol pour recueillir les dons des passants. Parfois, ils sont assistés par leurs enfants qui devraient être à l’école. Un mendiant, père de 9 enfants, dit n’avoir pas d’autres moyens de s’en sortir que de mendier. Et ce n’est pas seulement à Zongo qu’on les rencontre, ils sont aussi sous les feux tricolores, dans les ruelles.

Au marché d’Assigamé, lieu très fréquenté. C’est toute une foule qui défile dans ce marché tous les jours, et c’est là que d’autres mendiants préfèrent quémander leurs pains qutodiens. Ce ne sont pas seulement les Togolais qui s’y adonnent; il y a beaucoup plus d’étrangers, notamment des Algériennes qui ont conquis le coin. Ce sont souvent de petites filles qui viennent se coller à des passants et elles n’abdiquent pas sans avoir gain de cause. « J’ai des pincements au cœur lorsque je vois ces fillettes faire ce genre de travail. Elles peuvent traîner avec toi dans le marché si tu refuses de leur donner de l’argent », dit une dame. Selon les sources, les parents de ces jeunes filles sont tassés dans un coin dans le marché, et à midi, les filles passent leur faire le compte, ainsi que le soir. En gros, ces jeunes filles sont appelées à ramener à leur famille de quoi se nourrir. Elles sont ainsi exposées à l’insécurité et peuvent être kidnapées, violées, volées etc.

Les mendiants chrétiens. Ça n’abonde pas trop, mais on voit quand même quelques-uns devant les églises, les bars, les hôtels. Mais le plus ridicule, c’est que des gens se font passer pour dans le souci de racketer d’honnêtes citoyens. Et selon les sources, c’est un business (sic) qui rapporte gros. Il nous revient que des mendiants arrivent à construire une maison ou à monter des affaires avec les fonds récoltés.

La loi togolaise n’a pas statué sur la mendicité. Il n’y a aucune disposition dans le Code pénal qui interdise à une personne de mendier. Mais il est interdit que l’on exploite les enfants à des fins économiques. Ce qui est passible de peines d’emprisonnement et de payement d’amendes. Ne serait-il pas bienséant que les législateurs togolais planchent sérieusement sur le cas des enfants que les parents exploitent à des fins de mendicité?

Le phénomène prend des proportions inquiétantes, et il urge de le réguler, à défaut de l’interdire. Des Ongs qui luttent pour les droits des enfants sont aussi interpellées pour défendre la cause de ces derniers. Au Sénégal ou au Cameroun, la situation est alarmante au point où les lois ont été élaborées pour mettre fin à cette politique. En plus, aujourd’hui, les handicapés se débrouillent assez bien. Le cas du chanteur togolais Dieudonné willa qui malgré son handicap émerveille par sa voix. Un exemple palpable que l’homme malgré son handicap, peut faire quelque chose d’exceptionnel.

Annie-Stevia

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