"La résurgence de la maladie à virus Ebola en Afrique de l'ouest depuis janvier 2014 (avec presque 2.000 morts) s'avère de jour en jour une menace pour la santé publique régionale d'une part, et se révèle d'autre part un grave danger pour l'économie régionale et internationale, compte tenu des flux financiers générés dans cette partie du continent.
Le tableau de ce décor est noirci par la décision unilatérale prise par plusieurs compagnies aériennes de suspendre leurs vols vers les pays touchés de plein fouet par l'épidémie d'Ebola. Cette mesure commerciale handicape depuis plusieurs semaines l'approvisionnement en produits et matériels médicaux, ou encore toute autre assistance visant à arrêter la propagation de l'épidémie d'Ebola dans les Etats les plus rudement touchés.
Cette mise au ban du Libéria, de la Sierra Leone a, à titre d'exemple, empêché les ministres de la Santé de ces Républiques sus-mentionnées d'assister à la dernière réunion spéciale de haut rang organisée par le Ghana fin août 2014, et portant sur cette épidémie régionale.
Cet ostracisme commercial, de l'avis de plusieurs spécialistes des questions sanitaires est davantage contreproductif dans la mesure où il n'empêche pas les populations des pays victimes d'Ebola de se déplacer quotidiennement dans des Etats riverains.
Par ailleurs, des experts de l'aviation civile minimisent les risques de contamination du virus Ebola dans les avions, compte tenu des mesures sanitaires drastiques mises en place par toutes les compagnies aériennes professionnelles. Dans cette perspective, la fermeture unilatérale des frontières opérée par certains Etats ouest-africains vis-à-vis d'autres Républiques soeurs à cause d'Ebola est de nature à produire les mêmes conséquences dénoncées ci-haut par divers experts.
Des économies d'Etats classés parmi les PMA (Pays moins avancés) de la planète ne pourraient résister durablement à une mise à l'écart qui les prive de recettes douanières et surtout d'aides sanitaires d'urgence (en équipements et personnels qualifiés). Prolonger l'ostracisme, qui ne dit pas son nom, orchestré autour de ces pays victimes d'Ebola va à terme mettre à mal le tissu social de ces Etats.
Une donne fâcheuse pour l'apaisement social dans des Républiques comme le Libéria, la Sierre Léone et la Guinée qui viennent de traverser de douloureuses périodes de conflits armés meurtriers. Par ailleurs, mettre au ban ces Etats touchés par Ebola, c'est ignorer les recommandations de l'OOAS (Organisation ouest-africaine de la santé) et de l'OMS en période de crise sanitaire régionale. Plus grave, cette mise en quarantaine touche aussi les gros armateurs qui desservent l'Afrique occidentale. Il faut par la même occasion mettre un terme à la stigmatisation des pays africains dans les médias internationaux, stigmatisation qui accompagne cet ostracisme et qui est de nature à produire les mêmes dangereux corollaires sus-indiqués.
Un meilleur contrôle sanitaire rigoureux et coordonné des points de passage entre les différentes douanes en Afrique occidentale est le meilleur et plus pratique remède contre la propagation d'Ebola dans cette zone géographique du continent africain".
Fait à Lomé le 05 septembre 2014
PAX AFRICANA
** Portée sur les fonts baptismaux en juillet 2010 à Lomé (Togo) et présidée par Edem KODJO, ancien Secrétaire général de l’OUA (devenue Union Africaine), ancien Premier Ministre du Togo, Membre fondateur de la CEDEAO, « PAX AFRICANA» est une Fondation à but non lucratif à vocation internationale dont l’objectif essentiel est de garantir la paix et le développement en Afrique par la construction de l’Unité du Continent.
Elle s’est illustrée dans un passé récent dans des pays comme la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Madagascar, le Mali, etc.
![](http://news.aLome.com/img_photos/M/IMG_9386copy.jpg")
