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Togo-Autopsie 2015: Quels candidats pour quelle victoire?
Publié le lundi 8 septembre 2014  |  L`Indépendant Express


© Autre presse
Rencontre Faure Gnassingbé - Jean-Pierre Fabre


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Sauf tremblement de terre, scénario catastrophique ou imprévu de dernières minutes, les Togolais se rendront aux urnes l’année prochaine, c’est-à-dire en 2015. A quelques mois de cette importante échéance qui aura lieu probablement en mars ou avril, les états majors des différents partis politiques se bousculent. Mieux, c’est dans ce contexte que de nouvelles formations politiques font leur entrée sur la scène. Le dernier en date est le Parti des Togolais, qui a tenu son congrès il y a un peu plus d’une semaine à Lomé. Mais la question ne se situe pas là, non. Elle se pose en terme de forces en présence à sept mois de la présidentielle et qui devraient se bousculer pour le fauteuil présidentiel ? Forces et faiblesses des probables futurs candidats au scrutin présidentiel de 2015 ! Analyse et décryptage. Dossier.

En 2010, ils étaient sept candidats. Faure Gnassingbé du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) devenu UNIR,Brigitte Adjamagbo-Johnson de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), Yawovi Agboyibo du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), Jean-Pierre Fabre de l’Union des Forces de Changement (UFC), Bassabi Kagbara du Parti Démocratique Panafricain (PDP), Agbeyomé Kodjo de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS) et Nicolas Lawson du Parti du Renouveau et de la Rédemption (PRR).


Dans la foulée d’une élection contestée par l’opposition, c’est le chef de l’Etat sortant, Faure Gnassingbé, qui l’a emporté avec 60,92 % des voix, contre 33,94 % des suffrages à son principal adversaire, l’opposant Jean-Pierre Fabre.

Très loin derrière, Yawovi Agboyibo, arrivé troisième, s’en est sorti avec 2,96 % des voix. Quant aux quatre autres candidats, leur score n’a guère dépassé 1%, puisqu’il ils se sont repartis les 3% restants.

Cinq années après cette victoire de Faure Gnassingbé (victoire contestée durant presque tout son mandat par le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement et le Collectif Sauvons le Togo), voilà le Togo qui s’apprête à organiser un nouveau scrutin présidentiel.

Avec quels acteurs cette fois-ci ? La question en vaut la peine.

Et pour cause, même si les acteurs politiques sont restés presque les mêmes durant ces dernières années, les mentalités ont tout de même évolué au niveau des différentes formations politiques ou du moins chez certaines d’entre elles, qui ne choisiront pas forcément ceux en qui ils ont placé leur confiance pour les représenter en 2010.

Mieux, d’autres partis politiques ont fait leur apparition sur la scène togolaise. Le dernier en date est le Parti des Togolais, qui a organisé son congrès il y a un peu plus d’une semaine, congrès au cours de laquelle cette formation a choisi son candidat pour 2015.

C’est osé pour un parti né seulement en Avril dernier. Toutefois, c’est la preuve que la bataille sera intéressante, même si certains partisans de la majorité au pouvoir estiment qu’il n’y a pas d’adversaire capable de se mesurer au leur. Qui seront les probables futurs candidats à cette élection ? Découverte de leurs atouts et handicaps.

Faure Essozinam Gnassingbé, candidat sortant

Sauf coup de tonnerre, c’est bien Faure Gnassingbé qui sera le candidat d’UNIR (Union pour la République) au prochain scrutin présidentiel.

C’est d’ailleurs pour lui ouvrir la voix à un troisième mandat que les députés de la majorité ont, dans un coup de théâtre spectaculaire refusé et rejeté le projet de loi sur la limitation du mandat. Il ne fait aucun doute que Faure se présentera de nouveau. Mais ça, on le sait déjà. C’est un secret de polichinelle même si l’annonce n’est pas encore officielle.

Ce qu’on ne cerne pas totalement, c’est le bilan avec lequel il se présentera pour espérer que les Togolais lui refassent confiance. Difficile de dire aux militants de la majorité que le bilan de leur patron est négatif. Ils sont prêts à prouver le contraire.

Bilan flatteur?

Sur le plan économique, les partisans du pouvoir estiment que le Togo ne s’est jamais aussi bien porté en ce qui concerne ce secteur.

Le pays a renoué avec la croissance, de manière soutenue, avec un taux de 5,6 % en 2013 et de 6 % prévu à la fin de 2014.

L’État s’attelle à la reconstruction du pays et beaucoup d’efforts sont faits, notamment en matière d’infrastructures et pour améliorer les conditions de vie des Togolais.

Par ailleurs, fait savoir Arthème Ahoomey-Zunu, Premier ministre togolais, le gouvernement mène des discussions avec les syndicats et propose des mesures pour améliorer les conditions de travail de ses agents.

En ce qui concerne les réformes demandées par les bailleurs de fonds, beaucoup de travail ont été fait en ce sens, disent les proches du pouvoir.

«Nous avons beaucoup travaillé en ce sens. Les bailleurs souhaitaient notamment que nous revoyions notre politique de subvention des produits pétroliers. L’État a supprimé certaines taxes pour équilibrer la structure des prix », fait savoir M. Ahoomey-Zunu qui conclut : «Après quatorze années de rupture, la coopération internationale a repris et, aujourd’hui, nous remontons la pente grâce aux réformes, qui, entreprises depuis 2006, commencent à porter leurs fruits… ».

Le Premier ministre togolais clame par ailleurs que les améliorations les plus notables sont la réforme des régies financières, avec la mise en place de l’OTR (Office Togolaise des Recettes) et celle du secteur minier avec l’adhésion du Togo à l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives).

Quant au point concernant l’action gouvernementale, il est une satisfaction totale selon les tenants du pouvoir.

Le gouvernement, dit son chef, s’est beaucoup rapproché des populations. Il a évolué vers un développement centré sur l’homme, gage d’une meilleure inclusion de la croissance et d’une meilleure redistribution des revenus.

Le gouvernement est par ailleurs entré dans une démarche prospective à l’horizon 2030, sondant la population sur ses aspirations. A cela, s’ajoutent les résultats obtenus grâce à des documents de planification tels que le DSRP-C (Document complet de stratégie de réduction de la pauvreté) et la Scape (Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi).

Le pouvoir brandit également dans son bilan la mise en place du Fonds national de la finance inclusive (FNFI), un établissement à capitaux publics qui a pour mission de rendre accessibles les services financiers aux populations généralement exclues des services financiers classiques. A cela s’ajoute le développement des infrastructures routières et la décrispation de l’atmosphère politique. « A l’heure même où plusieurs chefs d’État du continent s’apprêtent à modifier leurs lois fondamentales pour s’accrocher quelques années de plus au pouvoir, Faure Gnassingbé œuvre de son côté pour la limitation du mandat présidentiel. C’est tout à fait remarquable de sa part », fait savoir un militant d’UNIR.

Mais à coté de ce bilan flatteur, constamment dénoncé par les militants de l’opposition, beaucoup de choses sont également reprochés au pouvoir de Lomé et pourront constituer un sérieux handicap pour Faure en 2015.

Parmi elles : le refus d’opérer les réformes constitutionnelles et institutionnelles en profondeur ou pas du tout ; l’administration non représentative de la pluralité ethnique du pays ; la mauvaise gestion des deniers public, avec son corollaire que sont les détournements de fonds ; l’impunité ; l’instrumentalisation de la justice togolaise ; la persistance de nombreux problèmes sur le plan social.

A cela, s’ajoute le chômage des jeunes, estimé à 8,1 %, et le sous-emploi, qui affecte 20,5 % de la population active. Selon les statistiques, 3500 jeunes de niveau scolaire supérieur ou en fin d’études secondaires sont en recherche d’emploi, alors que seuls 1050 emplois qualifiés sont disponibles.

Tout cela, sans oublier les soupçons de fraude qui ont suivi la dernière présidentielle que Faure Gnassingbé a remporté avec près de 61% des voix.

Si les observateurs internationaux ont jugé le processus électoral équilibré, ils ont toutefois émis des réserves par rapport à la fiabilité des résultats annoncés par la commission électorale, après la mise en panne du système de transmission des résultats par satellite.

Le camp de Jean-Pierre Fabre contesta les résultats annoncés et organisa des manifestations hebdomadaires chaque samedi pour réclamer sa « victoire volée ». Faure pourra-t-il faire mieux ou, au pire, faire comme en 2010 ? Wait and see.


La frustration chez des marginalisés

Quoiqu’on dise, Faure Gnassingbé traîne les frustrations nées de la marginalisation de Pascal Bodjona et de Kpatcha Gnassingbé comme un boulet. Au centre du pouvoir et très proche du Chef de l’Etat l’ancien Ministre d’Etat et porte-parole du gouvernement a été mis en disgrâce dans une affaire d’escroquerie. Aujourd’hui, les contradictions judiciaires dans de dossier ont créé un climat délétère autour de la question, amenant des sympathisants à mener des actions publiques pour contraindre le pouvoir à lâcher prise. Ailleurs, la détention en prison de Kpatcha Gnassingbé dans une histoire sans fin de coup d’Etat affecte sérieusement les milieux politiques du pouvoir. Et il n’est pas exclut que des contestations de proches de l’ethnie et de la famille jouent négativement contre Faure Gnassingbé.





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