La valeur globale des transactions sur la BRVM chute de 31,4% entre le premier et le deuxième trimestre

Économie

Publié le mardi 9 septembre 2014 | Agence Ecofin

© Abidjan.net par Serges T
Economie: le siège de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) à Abidjan

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Selon des données contenues dans le bulletin de statistiques publié le 3 septembre 2014, par la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEO) pour le compte du deuxième trimestre de l'année 2014 courante, la valeur globale des transaction sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de la zone UEMOA a été de 32,73 milliards de FCFA (64,62 millions $).

Ce chiffre représente un recul de 31,4% comparé aux 47,67 milliards de FCFA de valeurs de transactions effectuées sur ce marché financier entre janvier et fin mars 2014 et en baisse de 33,7% comparé aux 49,35 milliards de FCFA pour la même période en 2013. Parallèlement, on relève aussi, que ces performances sont asymétriques à celles des volumes de titres transigés.

Pour le deuxième trimestre 2014, le volume global des titres échangés a été de seulement 14,43 millions de titres, contre 31,51 millions au premier trimestre 2014. En revanche, on note que ce volume des titres échangés est moins importants que celui réalisé au deuxième trimestre 2013 où seulement 12 millions de titres avaient été échangés.

Rappelons que depuis cette date, de nombreux facteurs sont intervenus avec pour conséquence une amélioration de ces performances sur les deux premiers mois du troisième trimestre. Au rang de ces facteurs, on notera l'entrée de la BRVM dans l'indice Morgan Stanley Capital International à travers l'indice Stand Alone MSCI WAEMU.

Un autre facteur relevé est celui de la monnaie. Dans sa dernière note d'analyse pour le mois de juillet, Africa Pioneer Fund appartenant au groupe African Alliance, a relevé que le Franc CFA a perdu 2,17% sur le dollar au mois de juillet.

En conséquence, pour la période partant de début juillet au 5 septembre 2014, la valeur globale des transactions a rebondi et atteint déjà 41,5 milliards de FCFA, surclassant de près du double, les 23,7 milliards de FCFA réalisés au troisième trimestre 2013. Une fois encore Sonatel, la première capitalisation du marché, le domine avec près du quart (environ 10 milliards de FCFA) des transactions effectuées sur ses titres durant cette période.

De nouvelles alertes se signalent sur ce marché et il faudra encore attendre pour avoir une idée de l'orientation des conséquences (positives ou négatives). Bien qu'il n'ait pas donné de détails par pays, l'Institute of International Finance a, dans un rapport publié récemment, indiqué que l'intérêt pour des placements dans les marchés émergents a reculé, se traduisant par une diminution globale des portefeuilles investis par les fonds dans la zone Afrique et moyen-orient (entre autres) de l'ordre de 1,5 milliard $, avec un recul plus important en Afrique.

Sans qu'on ne puisse véritablement lier les deux faits, on constatera que la valeur globale des transactions sur la BRVM a sensiblement reculé au mois d'août effectivement, se fixant à seulement 15,18 milliards de FCFA, contre 24,25 milliards de FCFA au mois de juillet, au moment où l'opérateur Sonatel et plusieurs autres entreprises annonçaient leurs résultats et les niveaux de dividendes.

On attendra de voir ce que donnera le mois de septembre qui vient de débuter. Mais déjà on peut noter deux situations majeures. D'une part, il y a la banque centrale européenne qui a pris des mesures drastique pour éloigner les risques de déflation. Les principaux taux d’intérêt sont écrasés à 0,05% pour motiver l’emprunt et a contrario les dépôts bancaires à la Banque centrale sont pénalisés à –0,2%, de quoi inciter les banques à engager les capitaux plutôt qu’à les laisser dormir.

Pour l'heure, la décision de la banque centrale européenne est tombée au lendemain du comité de politique monétaire de la BCEAO qui, compte tenu des éléments en sa possession, a maintenu inchangés ses principaux taux directeur. Mais de l'avis de Chris Becker, un analyste économiste en poste chez African Alliance, la BCEAO devrait à terme s'ajuster sur la direction prise par la BCE, du fait de la connexion du franc CFA à l'Euro. Dans l'éventualité d'un tel ajustement, explique-t-il, on pourrait assister à une descente des taux auxquels sont indexés les flux de trésorerie des titres cotés sur la BRVM.

Notons enfin que la Bourse d'Abidjan, qui récemment a franchi de nouveau la barre des 6000 milliards de FCFA, organise les 30 septembre et premier octobre 2014 prochains, un roadshow à Paris sous la forme d'une rencontre avec les investisseurs et entreprises internationales. Il est attendu que l'initiative, à terme, puisse booster davantage les investissements.

Idriss Linge

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