"RENTREE POLITIQUE DE L’ALLIANCE DEMOCRATIQUE POUR LA PATRIE, DITE L’ALLIANCE
DECLARATION
Les Togolais ont avalisé la politique du plus fort doublé de celle de la fourberie. Voilà ce qui a constitué la roue folle de notre démarche démocratique depuis plus de 22 ans. Nous sommes alors tous comptables de notre sort et de l’état de déchéance avancée de notre pays. Certes, le peuple togolais a accueilli avec satisfaction les valeurs démocratiques qu’il veut à tout prix préserver, car la mise en œuvre des libertés a été très tôt travestie. Des acteurs politiques ont exprès rejeté les valeurs démocratiques au profit de leurs grandeurs inflexibles, ignorant que c’est la performance des institutions qui assure l’émancipation et le développement du citoyen et du pays dans l’ensemble.
Aujourd’hui, après plus de 22 ans de notre marche, les réflexes négatifs continuent d’obstruer l’exploration des bonnes voies à même de nous sortir de nos crises répétées. Les plus forts et les plus fourbes continuent d’utiliser les moyens peu orthodoxes pour faire main basse sur les institutions. Cette position leur permet de tout justifier, en s’accaparant des richesses et des moyens de production du pays. Même si dans l’exercice et le fonctionnement le peuple ne se retrouve pas, on se serait donné les moyens d’agir et de parler en son nom.
Nous savons tous qu’en démocratie, le peuple admire et a besoin de ceux qui cherchent à améliorer les institutions, plutôt que de ceux qui se bornent sans cesse à conserver et à chérir ce qui est acquis et surtout par intérêt égoïste. C’est pourquoi, le peuple donne mandat à des hommes et femmes pour accomplir ses vœux et le conduire vers le bonheur. Mais dans notre pays, les libertés démocratiques sont prises en otage dans un immobilisme total par d’habiles hommes et femmes politiques véreux d’une part, et d’autre part sans conviction. Ils se prévalent d’être les représentants du peuple. Pourtant ils savent bien que les citoyens togolais dans leur majorité, silencieux comme factieux, vivent dans une cohabitation pacifique et souhaitent voir des réformes constitutionnelles et institutionnelles pour dissiper les inquiétudes quotidiennes qui pèsent sur eux et surtout pour qu’ils puissent prendre leur destinée en main.
Pour preuves, nous pouvons énumérer les tumultes préélectoraux des récentes législatives, les recommandations issues des travaux du CPDC, de la CVJR et les interpellations de la communauté internationale, toutes en faveur du peuple togolais pour son épanouissement. Mais la politique de l’avatar a privilégié la fuite en avant. A la veille des récentes législatives, sous la pression populaire et de la communauté internationale concernant les réformes, on a convenu et annoncé que ces réformes se feront aussitôt après les législatives, juste pour faire retomber la tension. Mais aujourd’hui nous pouvons affirmer que ce n’était qu’une imposture de plus, puisqu’au Togo, lorsqu’on chasse le naturel, il revient au galop.
Alors qu’à l’ALLIANCE on s’était réjoui et on s’attendait que ces réformes enracinent enfin progressivement l’idéal démocratique au sein de la population, nous avons été surpris, comme tous les Togolais, par une piraterie politique à Togo-Télécom II qui prend encore en otage les togolais. Au demeurant, la panique s’est emparée des Togolais qui ne cessent de grogner, à six mois (6) des élections présidentielles. Nous devons être bien avertis. On pourra se demander si ceux qui se sont destinés le Togo ont été librement et réellement choisis, et par qui?
Par notre présente position, l’ALLIANCE invite chaque homme et femme et les protagonistes du dialogue à interroger leurs consciences individuelles, car le Togo a besoin impérativement de s’inscrire dans les normes démocratiques internationales. C’est pourquoi nous lançons un appel patriotique aux parties prenantes du dialogue Togo-Télécom II pour s’accorder sur ce qu’ils avaient décidé d’un commun accord, c'est-à-dire les douze (12) points que nous considérons à l’ALLIANCE comme le minimum pour une avancée spectaculaire de notre démocratie.
L’ALLIANCE juge la situation actuelle préoccupante et très délicate, à six (6) mois des élections présidentielles. Il y a lieu donc d’inviter en tête le président de la République, le gouvernement, la communauté internationale, les partis politiques à s’investir pour ramener les protagonistes à la table de dialogue. Car il est encore possible, à six (6) mois (et même moins) des élections présidentielles:
- de choisir nos gouvernants sur la base d’une large majorité dans un large espace,
- de créer l’espoir d’alternances futures au Togo,
- de rendre nos institutions crédibles aux yeux des Togolais,
- de permettre aux populations locales de se prendre en charge.
Pour arriver à des résultats salutaires, l’ALLIANCE propose aux protagonistes une démarche transparente:
1- s’accorder sur le principe des réformes publiquement, en prenant le peuple togolais à témoin ;
2- s’entendre sur un arrangement politique qui puisse permettre de transcender les blocages à chaque étape inscrite à l’ordre du jour pour atteindre un vrai consensus politique ;
3- prendre publiquement un engagement pour les réformes avant de les transmettre pour légiférer.
L’ALLIANCE pour sa part est prête à œuvrer par tous les moyens afin que cette démarche consensuelle et constructive puisse naître pour donner l’espoir aux togolais et dissiper les nuages sombres qui se profilent à l’horizon".