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Dans l’intimité des fonctionnaires togolais pendant la pause de midi Que mangent-ils ?
Publié le lundi 15 septembre 2014  |  icilome




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Togo - Le fonctionnaire togolais au fil des ans est devenu pauvre au point de ne pouvoir manger convenablement au boulot. Malgré que le petit déjeuner soit le repas le plus important du jour qui influe sur la productivité au travail, le fonctionnaire togolais n’a pas les moyens de prendre un bon petit déjeuner (thé, mayonnaise, omelette, verre de jus de fruit…) à la maison le matin, avant de partir pour le bureau.

Arachide, bouillie, Sacomi (bon pain), vèyi (haricot), Ayimolou (riz préparé avec de l’haricot), arrosé de pure water etc. Voilà ce qui constitue en général le déjeuner des fonctionnaires togolais pendant la pause de midi. Mais bien avant cette grande pause, la petite que l’on observe vers 9 heures n’est pas différente.

Une petite enquête dans les ministères et au Centre Administratif des Services Economiques et Financiers (CASEF) nous a fait prendre conscience des conditions des fonctionnaires qui ne roulent pas sur l’or. Il ne s’agit pas d’une affaire d’économie, mais simplement d’une situation qui reflète la paupérisation rampante des fonctionnaires.

"Mon cher journaliste, c’est bien de parler de ça. Avec le salaire que je gagne, je peux dire que c’est la malnutrition chez moi car je mange toujours les mêmes choses, même si je suis conscient que c’est juste pour bourrer le ventre", nous souffle dans les oreilles, Jérémy, employé dans un ministère.

"Je ne veux pas beaucoup parler, mais ce qu’il y a, c’est notre salaire. Je suis sous prêt et à la fin du mois, il ne me reste rien. Je n’ai pas choisi de mal manger. Mais c’est comme si mon employeur me l’imposait. Même le repas de midi, c’est du 1er au 15. A partir du 15, c’est ventre affamé jusqu’à la fin du mois", continue Jérémy.

Il faut dire que la situation fait parfois sourire. Si certains fonctionnaires semblent résigner et toute honte bue, vont humblement acheter leur ayimolou, té mémé (igname cuit sur des braises ardentes) et autres arachides, pour la majorité, surtout les cadres et les petits malins, cela relève parfois de tour de passe-passe.

S’il n’y a pas un stagiaire sous la main à envoyer, c’est souvent un collègue subalterne qui se charge du sale boulot ou certains se procurent carrément le numéro de portable de la revendeuse et se font livrer au bureau.

M. Jean, dans un élan de rire, essaie de se justifier en ces termes:

"Monsieur le journaliste, vous-mêmes vous savez dans quel pays nous vivons. C’est vrai que pour un cadre comme moi qui vient toujours en veste, aller m’asseoir à côté de la revendeuse de bouillie n’est pas bon pour mon image. Je ne suis pas un vantard, mais on est arrivé à un point où il faut même faire des sacrifices sur la nourriture. C’est triste mais c’est la réalité".

Il ajoute : "La plupart de nos maladies viennent de la malnutrition. Sinon, on ne serait pas obligé d’aller tout le temps à l’INAM (Ndlr, Institut national d’assurance maladie)une bonne nutrition réduirait le budget de l'INAM"

Cette petite incursion dans la vie de nos fonctionnaires aboutit rapidement à un simple constat.
Le fonctionnaire togolais a un salaire de misère qui ne suit pas la cherté de la vie. Comme le reste des Togolais, ils sont devenus à leur corps défendant des jongleurs, aux prix de leurs nourritures pour joindre les deux bouts.

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