L’ex-commandant Olivier Amah est attendu ce mardi au tribunal de première instance de Lomé pour comparaître devant le doyen des juges d’instruction. Le président de l’Association des victimes de torture au Togo (Asvitto), serait convoqué pour affaire le concernant.
Mis en liberté provisoire après neuf mois de prison pour avoir tenu des propos dans une interview à la Radio légende fm, visant à appeler les forces armées togolaises et les forces de l’ordre à se détourner de leurs devoirs, l’ancien officier de l’armée togolaise se voit encore interpeller par la justice togolaise. Une justice qui depuis avril 2009 lui court après. De l’affaire de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat, passant par l’incitation de l’armée à la révolte, au drame des incendies des marchés de Lomé et de Kara, la très critique justice togolaise met toujours son nom à l’affiche.
Pour cette nouvelle convocation, son entourage politique et associatif redoute d’une « nouvelle accusation fabriquée » pour le faire taire.
«Si le doyen des juges m’appelle, c’est soit pour les affaires d’incendie ou pour une autre affaire qui est encore plus colosse et qui va leur permettre de m’anéantir définitivement », déclare courageusement l’interpellé le samedi dernier au meeting hebdomadaire du Collectif sauvons le Togo.
Pour Olivier Amah, il y a un plan élaboré contre le président du Mouvement des républicains centristes (Mrc) Abass Kaboua et lui, tous deux natifs du nord, pour les empêcher de poser des problèmes au pouvoir lors de la présidentielle de 2015.»
Nous avons appris qu’il y a des velléités d’arrestation qui planent sur nous, surtout sur Abass Kaboua et moi parce qu’on serait très dérangeants surtout vers le nord dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Nos adversaires redouteraient notre présence dans le nord donc il faut nous mettre à l’abri avant que les hostilités de la présidentielle ne s’ouvrent, c’est dans cette logique qu’ils se trouvent « , a-t-il expliqué.
La même raison a été évoquée par plusieurs leaders politiques de l’opposition togolaise qui, à l’arrestation le 21 août dernier de Pascal Bodjona, l’ancien bras droit du Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a estimé que le pouvoir de Lomé 2 serait entrain de « se baliser » la route dans le nord pour la présidentielle de 2015.
Ainsi pour le Collectif « Sauvons le Togo » (CST), il s’agit encore une fois d’ « un règlement de comptes ». Ce regroupement de partis politiques d’opposition, d’organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme, dont l’ASVITTO affirme que la justice togolaise est utilisée à d’autres fins.
Eli Goka... suite de l'article sur Autre presse