Jean -Pierre Fabre, le président de l’Alliance nationale pour le changement, (Anc) est arrivé depuis dimanche à Paris. Les prochaines échéances électorales étant au premier chapitre de sa ligne politique, Fabre rencontrera au cours de cette tournée de deux semaines les autorités européennes, et animera un meeting le samedi 20 Septembre dans la ville allemande de Wuppertal. Entre temps, un détour-dîner avec Boko qui couvre des supputations.
Alors qu’il est en deuil à la suite de la mort de sa mère, le chef de file de l’opposition togolaise entame une tournée prévue de vieille date en Europe. Attendu en Allemagne, point culminant de son périple, il a profité de son bref séjour français pour rencontrer l’ancien ministre de l’intérieur aujourd’hui en exil. Selon le président de la Section ANC Allemagne, Tossou Gbenoudé Victor, le Président de l’ANC arrivera dans la ville de Wuppertal en Allemagne le vendredi 19 et repartira le lundi 22 Septembre. Un séjour qui lui permet de rencontrer les Togolais et de leur soumettre son programme pour la présidentielle de 2015 à laquelle il a déjà annoncé sa candidature contre tout « consensus ».
En dehors de cette rencontre populaire auquel tous les togolais et amis du Togo sont invités, Jean-Pierre Fabre aura une série d’entretiens avec quelques membres influents de la diaspora Togolaise en Europe de même qu’avec des responsables politiques allemands.
Mais vendredi, Jean-Pierre Fabre a rencontré à Paris François Boko, ancien officier de l’armée togolaise et avocat au barreau de Paris. Aucune déclaration officielle n’a été faite sur les échanges qui ont eu lieu entre les deux hommes, mais cette rencontre est liée directement à la prochaine échéance présidentielle. « Fabre et Boko ont toujours, à travers des intermédiaires, entretenu de bonnes relations » a fait remarquer un membre du bureau national de l’ANC, principale force de l’opposition. Ainsi, l’officier kabyé (ethnie du président Faure Gnassingbé) a en 2010, initié le Frac (Front pour l’alternance et le changement), un creuset de l’ensemble des forces politiques de l’opposition qui n’a malheureusement pas pu transcender les divisions politiques internes.
La rencontre entre les deux hommes porterait sans doute sur la candidature unique de l’opposition mais aussi sur des stratégies nouvelles pour faire face à une situation de gestion solitaire et despotique qui s’enlise du côté du pouvoir. Aussi, à chaque élection, l’opposition annonce « sa » victoire sans jamais jouir du pouvoir et Fabre a annoncé que « cette fois-ci, il ne laissera personne lui voler sa victoire » en promettant compter sur ses relations au Togo et ailleurs dans le monde. Ancien colonel de l’armée et fin connaisseur du régime, l’ancien ministre modéré de l’intérieur peut apporter sa contribution.
Après avoir, en 2005, dénoncé des massacres orchestré selon lui par le régime pour imposer Faure Gnassingbé au pouvoir à la suite de la mort de son père, François Boko a démissionné de son poste de ministre de l’intérieur et a quitté le Togo avec l’aide de l’Allemagne. Il est refugié en France jusqu’à ce jour. Chef de file de l’opposition, Jean Pierre Fabre s’entend «candidat naturel » unique pour la présidentielle, suscitant la colère des autres petits et moyens partis. Il a perdu contre Faure Gnassingbé, président sortant en 2010 et a été lâché, à la même occasion par Gilchrist Olympio, l’opposant historique dont il était le poulain. Depuis, il jure qu’il gouvernera le Togo en 2015.