Togo - La situation n’épargne personne, surtout pas les riverains de Bè-Kpéhénou qui sont obligés de supporter les vacarmes faits par les débits de boissons toutes les nuits.
A plusieurs reprises, certains propriétaires de maisons dans le quartier ont alerté les autorités publiques par voie de presse. Mais rien n’y fit. Les riverains ont l’impression de vivre un calvaire.
"Lorsque nous sommes venus dans ce quartier, il n’y avait qu’un seul bar. Mais il faisait moins de bruit. Il y a moins de cinq ans, on s’est rendu compte que ces débits de boissons nous envahissent de plus en plus. Avec tout ce que cela comporte comme nuisance sonore", a révélé Koffi, propriétaire de maison.
Rien qu’en partant des feux tricolores du marchè de Bè jusqu’au commissariat du 1er arrondissement, on peut compter treize bars tous jouant en même temps et à fonds de la musique forte avec un impressionnant dispositif de matériels de sonorisation, indisposant les riverains qui ne peuvent dormir.
Le Bar Maquis "Le Maestro", situé entre le Complexe Ora & Labora et le bar Tora Bora, se distingue particulièrement du lot, avec une musique forte toute la nuit.
"C’est ce qu’on appelle la pollution sonore", a indiqué un riverain. Or, ce bar est proche de l’Hôtel Nachtigal (situé sur la rue en face du bar). Et c’est là où se situe le différend qui oppose aujourd’hui le propriétaire de l’hôtel et les tenanciers du bar.
"Ce bar joue de la musique toute la nuit, sans interruption. Quand tu te trouves dans nos chambres, on a l’impression que c’est dans l’hôtel qu’on joue la musique", a déploré le gérant de l’hôtel. « On les a approché plusieurs fois pour attirer leur attention sur la situation. Mon patron lui-même était allé les voir.
On ne refuse pas, ils peuvent jouer de la musique. Mais jusqu’à 22 heures, il faut qu’ils arrêtent, afin de permettre à nos clients de pouvoir se reposer », a-t-il poursuivi un peu remonté.
Selon le gérant de l’hôtel, les clients désertent car la production sonore est insupportable
"C’est un manque à gagner pour nous. Mais ils ne veulent pas nous comprendre sur ce point. Nous sommes obligés d’attirer l’attention de l’autorité publique sur la situation, puisque nous ne sommes pas les seuls à nous plaindre de ces tapages nocturnes que font ces bars. Les riverains aussi sont tourmentés", a ajouté le gérant de l'hôtel.
Les tenanciers de ces bars, eux n’en n’ont cure des plaintes des riverains
Selon certains riverains, ils disent à tous ceux qui veulent les entendre qu’ils paient les impôts comme tous les autres citoyens.
"C’est un problème réel. Ces gens donnent l’impression de n’avoir de compte à rendre à personne. C’est déplorable que dans ce pays, personne ne respecte plus rien. Vous pensez qu’on peut jouer de la musique comme ça à l’air libre dans les pays développés, surtout pendant la nuit où les gens doivent se reposer ? C’est inadmissible ce qui se passe ici", a fustigé un enseignant habitant du quartier.
Il est donc opportun que les autorités puissent intervenir pour régulariser la situation.
"Lorsque la Mairie enlevait les baraques sur les rues, on croyait qu’il va aussi sommer les responsables de ces bars de débarrasser le trottoir. Mais nous avons été déçus, puisque comme vous le voyez, quand les gens viennent dans ces bars, ils garent leur engin sur le trottoir, obligeant les piétons à passer sur la chaussée", a affirmé Kayi, une habitante du quartier.
Vivement que la situation se normalise et que les riverains puissent retrouver le calme et se reposer tranquillement.