Qatar National Bank est devenu depuis le 15 septembre 2014, le premier actionnaire d'Ecobank Transnational Incorporated, suite à l'acquisition de 2,047 milliards d'actions supplémentaires (soit 11,6% du capital), ce qui propulse désormais sa participation au sein du groupe bancaire panafricain à 23,5%.
Pour les besoins de la cause, le groupe Qatari a déboursé la somme de 283 millions $. « L'acquisition par QNB est un gage de son intention d'être actionnaire à long terme d'ETI », a commenté dans un communiqué, la branche de gestion d'actifs de Stanbic ITBC, la filiale au Nigéria du groupe sud-africain Standard Bank.
De facto, cette opération inattendue, entraîne une redistribution des cartes tant à l'intérieur du groupe, que sur le marché bancaire africain. Au sein d'Ecobank la domination sud-africaine est mise à mal. Avec seulement 18,2% de participation, Public Investment Corporation, le fonds qui gère les pensions des fonctionnaires sud-africains perd sa position de premier actionnaire au profit du Qatari.
La situation ne va pas pour plaire à tous les actionnaires. Certains, selon le Financial Times, sont déjà inquiets d'une initiative qui va tuer le côté "Africain" du groupe bancaire présent dans 36 pays du continent. Avec ses 40 milliards $ de capitalisation boursière, QNB pourrait acquérir ETI avec ses 2 milliards $ de capitalisation comme une bouché de pain.
Une possibilité que n’excluent pas certains analystes. Ceux-ci ont pour argument le fait que le marché Qatari devient trop serré et la compétition rude, ce qui a fortement réduit les marges de profitabilité. Dans une Afrique subsaharienne où tout est à construire, l’intermédiation financière a de beaux jours devant elle et Ecobank est un partenaire de choix.
Le directeur général du groupe Albert Essien, a pour sa part expliqué selon le Financial Times, que la progression de QNB se présente comme un contre choc, en cas d’exercice par Nedbank de son option de conversion de dettes en actions et d'acquisition de parts supplémentaires. Cela permettrait de réduire l'effet de dilution qui s'en suivrait sur les actions de la banque. Nedbank a déclaré le 9 septembre sa volonté de poursuivre son association avec ETI, sa réaction est donc à suivre.
Au niveau africain, Qatar National Bank a indiqué dans un communiqué sur cette actualité, qu’elle poursuivait sa stratégie de développement sur le continent. Après avoir racheté Société Générale Egypte, sa progression au sein d'ETI, en fait actuellement la deuxième banque d'Afrique en termes d'actifs derrière le sud-africain Standard Bank Group. Son projet est d'occuper la première place d'ici 2017. Il faut donc s'attendre à de nouvelles acquisitions du groupe Qatari.
Dans les principaux marchés où Ecobank est coté, le titre a gagné des points. Sur le Nigerian Stock Exchange, la valeur de son action a progressé lundi 15 septembre de 2,59%, cumulant ainsi un quatrième jour de hausse consécutive, avec un pic de 4,9% atteint vendredi. Cette progression depuis le début d'année a déjà atteint 43,5%.
Sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilière d'Abidjan, ETI a terminé sur une hausse de 5,7%, ce qui le propulse à une évolution de 7,8% depuis le début de l'année. Sur le Ghana Stock Exchange, le titre était stable. Sur le Qatar Exchange, QNB a poursuivi ce 16 septembre sa progression effectuée la veille et gagne 0,38%
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