Je voudrais, pour commencer, vous souhaiter la bienvenue au palais de la Présidence et vous remercier d’avoir répondu à notre invitation, car la question que nous abordons aujourd’hui est essentielle pour notre pays.
La première réunion du Haut conseil pour la mer ; C’est un moment important pour l’Etat togolais car le secteur maritime est un pilier essentiel de l’économie Togolaise.
La rencontre de ce jour vient concrétiser les bases posées par le décret du 30 avril 2014 par lequel nous avons créé le cadre institutionnel de l’action de l’état en mer. Ce décret, comme le savez offre une solution globale, composée d’un continuum de trois niveaux, pour faire face aux risques et menaces maritimes et favoriser notre économie maritime dans une perspective durable, en instituant un haut conseil pour la mer, une préfecture maritime et surtout une permanence de l’action de l’Etat en mer.
La rencontre de ce jour est donc l’occasion de poursuivre notre analyse des différents enjeux maritimes afin de renforcer note place parmi les grandes nations maritimes du golfe de Guinée.
Cette nouvelle architecture en trois niveaux de l’action de l’Etat dont les textes d’application vous seront présentés au cours de ce premier conseil favorisera sans nul doute l’émergence d’une logique et d’une culture de coopération entre tous les acteurs.
Distingués participants et invités,
Mesdames, Messieurs,
La piraterie en mer constitue une menace grandissante pour les pays à façade maritime et pour le monde entier. Si nous n’agissons pas énergiquement et de manière concertée, la multiplication des attaques telle qu’elle est reportée par l’Organisation Maritime Internationale (OMI) assombrirait la réputation de nos côtes et porterait à nos économies un dur coup.
La refondation de l’armée Togolaise dont le but ultime est de la rendre plus efficace face à l’éclosion de nouvelles menaces, entraine celle d’autres secteurs connexes comme le secteur maritime.
Seule une approche globale impliquant l’ensemble des acteurs, tant de l’armée nationale à travers la Gendarmerie, le corps de la marine nationale et de l’armée de l’air, pour les besoins d’intervention aérienne dans l’espace maritime, que des administrations publiques et privées pour les questions de sécurité et de sûreté maritime ouvre la voie à une réponse énergique et adaptée.
Distingués participants et invités,
Mesdames, Messieurs,
La meilleure façon de rendre notre côte plus sûre, au-delà de la qualité attractive de notre port qui est le seul en eaux profondes de la sous région, est de veiller à sa sécurité et sa protection par une réaction rapide aux agressions de pirates et autres actes illicites perpétrés par des réseaux de criminels contre les navires en mer, de maîtriser tout risque lié à la pollution de nos eaux par les hydrocarbures et autres sources polluantes, en cas d’accident ou de sinistre en mer.
Nous devons nous donner les moyens d’être en situation de mutualiser les moyens de sécurité et de sûreté en mer, mis à la disposition des différentes administrations et corps par l’Etat, dans l’optique d’une approche nationale, sous régionale et mondiale. Cette nouvelle organisation est un instrument de stabilité et de développement du secteur maritime dans notre pays, de lutte contre la criminalité en mer et le long de nos côtes.
Monsieur le Chef d’Etat Major Général,
Mesdames, Messieurs les représentants d’organisations professionnelles et hauts fonctionnaires de l’administration
La réunion de ce jour, première du genre au Togo, vise donc poser les bases de cette collaboration intersectorielle dont l’organe suprême est le Haut Conseil pour la mer (HC mer) qui regroupe les départements ministériels dont vous avez la charge. C’est un cadre de discussion des problèmes d’importance nationale, au niveau de chaque secteur, ayant un lien avec les intérêts maritimes de notre pays.
La création de l’ONAEM s’inscrit dans la dynamique des Etats de la zone pilote E, créée le 28 août 2012 et qui regroupe le Bénin, le Togo, le Nigéria et le Niger, qui ont décidé de mutualiser et mettre en commun leurs moyens à travers des accords de coopération et la création d’un système sous régional de partage d’informations maritimes, afin de faire face aux actes de piraterie et de pollution dans les eaux de l’Afrique de l’ouest. Son opérationnalisation, décidée par les Chefs d’ Etats Major de la CEDEAO, lors de la réunion des 12 et 13 août 2013, a permis la mise sur pied d’un centre de coordination de la lutte contre la piraterie en mer. Les 24 et 25 juin 2014, le sommet des chefs d’Etat d’Afrique Centrale et de l’Ouest, a décidé la signature d’un mémorandum d’entente entre les deux régions de l’Afrique pour lutter contre les crimes et tous autres actes illicites perpétrés en mer dans le Golfe de Guinée. Toutes ces initiatives visent à une meilleure sécurisation du golfe de Guinée en général et de nos Etats en particulier.
Distingués participants et invités,
Mesdames, Messieurs,
Comme vous le constatez, le pari de la lutte contre les actes illicites et violences perpétrés en mer, ne peut être gagné que dans la convergence des choix stratégiques, une harmonisation des législations nationales en matière de piraterie et autres infractions en mer, l’amélioration des moyens de surveillance maritime, l’inscription des nouvelles initiatives dans le cadre sous régional et global, l’amélioration de la gouvernance maritime par le respect des principes et standards universels applicables au secteur et la recherche de financements adéquats pour soutenir l’appui budgétaire initié par l’Etat. Pour ce faire le partenariat public–privé revêt toute son importance, dans un contexte où l’action de l’Etat apporte les garanties sécuritaire qui permettent aux entreprises et compagnie d’apporter une entière contribution au développement.
Je reste persuadé qu’au regard des enjeux économiques, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, sauront nous accompagner pour une mise en œuvre optimale de cette initiative.
Permettez-moi de saluer ici, les pays amis pour leur appui constant, notamment en dons en matériel de surveillance et d’interception, de patrouilleurs, pour les appuis par des formations diverses etc. Des efforts sont attendus dans le cadre de la coopération technique qui permettra de former le personnel affecté à ce service et d’autres encore, dans le domaine maritime.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant de finir mon propos, vous inviter à tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de cette réunion du Haut Conseil pour la mer, dont les priorités majeures sont la mise en place des structures de la nouvelle organisation, la préparation du sommet des Chefs d’Etats de l’Union Africaine, l’élaboration du schéma directeur des moyens maritimes et j’en passe.
Je souhaite donc plein succès aux travaux de la première réunion du Haut Conseil pour la mer.