Elle court, elle court l’actualité en Eglise ! C’est pourquoi la revue de la presse catholique africaine de ce jour sera aussi variée en thèmes qu’en provenances des informations relatées. Elle concernera l’Eglise qui est au Sénégal, aux Seychelles, au Congo-Brazzaville, à Madagascar, au Rwanda-Burundi-Bénin.
Pour le Sénégal, on découvre sur SENEGLISE, le portail de l’Archidiocèse de Dakar, une belle réflexion sur « les assauts que subit la famille » aujourd’hui au Sénégal mais pas seulement. Le thème a été développé lors de la 38è Assemblée générale du clergé sénégalais qui vient de se clôturer (16 septembre) à Poponguine. Ces assauts sont multiformes, a notamment souligné un intervenant, l’Abbé Joseph Maïssa.
Selon le portail, l’orateur a souligné que « la disjonction entre la conjugalité, la parenté, la filiation et la parentalité définissant le lien familial » constitue une des sources des menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’institution familiale. « La banalisation du divorce et la politisation de l’homosexualité » viennent ensuite comme conséquences logiques agissant contre la famille, a relevé l’Abbé Maïssa suivant ce que l’on lit sur SENEGLISE.
Depuis quelques semaines le mensuel des Seychelles, ECHO DES ILES, présente un dossier éminemment pédagogique pour rappeler aux fidèles que les parties constitutives d’une messe ne sont pas des répétitions de gestes. Ainsi de la quête: « Pourquoi ? Pour quoi ? Combien? ». Et le journal d’expliquer : «Au-delà de cette indispensable solidarité matérielle, la quête a aussi, par sa place dans la liturgie, une forte dimension spirituelle. (Elle) nous rappelle la grande aumône que le Christ nous fait par le don de sa vie dans le sacrifice eucharistique ».
Dans une démarche pédagogique identique, SENKTO (Sénégal) reprend un décret de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des Sacrements (diffusé par l’Office diocésain de la communication de Dakar), sur la signification que revêt, durant la messe chez les catholiques, le geste de paix durant la messe. « Le geste de paix n’est pas ‘mécanique’. C’est le geste par lequel l’Église ‘implore la paix et l’unité pour elle-même et toute la famille humaine et par lequel les fidèles expriment leur communion ecclésiale et leur charité mutuelle’. Concrètement, il ne s’agit pas de se ‘dire bonjour’ mais de manifester que ‘Christ est notre paix, la paix divine’ », rappelle le portail du Sénégal catholique.
Dans LA SEMAINE AFRICAINE, le journal de l’Eglise catholique du Congo et paraissant à Brazzaville, on lit un petit article qui peut ne pas susciter l’attention qu’il mérite auprès des lecteurs non-avertis. « Le dimanche 7 septembre » a représenté le retour à la normale de la paroisse secondaire Sainte Jeanne d’Arc de Madzia. La messe était présidée par le père Maurice Milandou, spiritain congolais au centre de cette reprise des activités. Etablie dans le diocèse de Kinkala qui a beaucoup souffert des violences de cette dernière décennie au Congo, cette paroisse et son presbytère subissaient les assauts du temps lorsque le Père Maurice Milandou, ancien directeur de Radio Magnificat de Brazzaville, a rassemblé les énergies et les ressources pour sa relance.
AFRIDOMS Flash, le bulletin de liaison des Dominicains d’Afrique, signale que la congrégation a vécu des moments de joie au Rwanda, au Burundi et au Bénin. Dans les deux premiers pays rassemblés dans un même vicariat, on a célébré la profession simple et l’entrée au noviciat de quelques frères. C’était le 7 septembre. Et le 8 du même mois, la Congrégation a littéralement fait fête autour de 3 autres novices rejoignant quant à eux le couvent Saint Augustin de Cotonou, au Bénin.
Cette revue de la presse catholique africaine se termine par Madagascar où le journal LA CROIX DE MADAGASCAR aborde un problème auquel est confrontée l’Eglise en de nombreux autres pays du continent. C’est la question du foncier. On se rappellera avec douleur que c’est sous le prétexte d’une présumée propriété spoliée que le meurtrier des trois religieuses xavériennes à Bujumbura a appuyé sa défense (d’ailleurs jugée « fantaisiste » par les enquêteurs et fortement remise en cause par l’Eglise qui est au Burundi). La Croix de Madagascar rappelle opportunément qu’ « être héritier ne signifie pas qu’on est propriétaire ».
Sur un cas spécifique propre à la Grande Ile, le journal raconte : «L’acquisition de terrain à exploiter dépend seulement de l’accord verbal entre le propriétaire et le locataire dans le fokontany d’Ankililoaka-I. Cette pratique occasionne actuellement de litiges fonciers et entraîne de conflits sociaux car les descendants des locataires ont réussi à obtenir des titres à leurs noms ce qui signifie que les terres leurs appartiennent légalement. Ils ont titré et borné les terrains. En même temps, les vendeurs n’ont aucun document légal signifiant que le terrain leur appartient »…
La question est sérieuse. Elle met aux prises la loi, dite moderne, à la tradition, l’oralité à l’écrit, le respect des normes et le respect de la parole donnée. Elle a déjà occasionné des violences, même meurtrières, dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Rwanda, les Comores ou la République démocratique du Congo. Même l’Eglise a été amenée à défendre ses propriétés dans un pays comme le Mali ou le Gabon.
A Madagascar, l’Eglise n’est pas en cause, du moins pas dans l’exemple que signale La Croix. Le journal annonce toutefois que la situation est en voie de clarification, mais l’intervention d’une institution internationale, la Banque africaine de développement (BAD), a été nécessaire. « Près de 1 900 titres fonciers devaient être distribués mais la population (…) n’était pas enthousiaste à (l’idée) de payer les frais nécessaires ».
Par Albert Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican/Français-Afrique