On connaissait l’arnaque à la nigériane. Celle aux œufs de perroquets et à la sève de Moringa est apparue. Celle de bonnes affaires en perspectives nécessitant un pré-investissement. L’invention est ingénieuse, la mise en scène raffinée, le déroulement délicatement orchestré et au bout du compte, des promesses plus que mirobolantes. Qui excitent. Des hommes politiques sautent dans la piscine au faux fond bleu et se brisent les jambes, sinon les comptes bancaires. La DPJ a interpellé et investigue. Un coup de lumière sur le ping-pong de l’escroquerie. Enquête.
« Echappée belle ! », l’expression est née dans un Club argotique du sud de la France pour signifier, au milieu du XVIIIe siècle, presque littéralement, « peu s’en fallait qu’on échappait point« , l’imparfait du fait évident et aux conséquences inévitables si l’on recourait à la concordance de temps. En grammaire française. Belle échappée, c’est l’expression qui va le mieux à ce conseiller de Faure Gnassingbé qui aborde le sujet tout sourire. Il a eu de la chance, une chance que d’autres n’ont pas eue. La cible, des gens qui ne sont pas pauvres et Dieu seul sait qu’on les compte par centaines du côté du pouvoir. C’est ainsi que plusieurs députés, ministres, collaborateurs et autres proches de Faure Gnassingbé se sont retrouvés victimes de la nouvelle chaîne d’arnaque venue du Ghana. Depuis que l’escroquerie à la nigériane brille de moins en moins, l’intelligentsia de l’arnaque trouve d’autres portent de sorties qui s’ouvrent royalement et ne sont pas prêtes de se refermer. Natacha Koutora, propriétaire du Restaurant Eiffel près de Palm Beach en sait quelque chose, n’eut été la sagacité d’un confrère, elle se serait faite prendre dans une affaire de moringa alors qu’il y a quelques années, prenant le risque d’acheter des pierres précieuses dans une affaire impliquant un ancien Premier ministre togolais, Alain Anifrani, opérateur économique a vu s’envoler une tonne de billets. 100 millions selon une source fiable. Depuis, l’escroquerie de petits pains sur des montants plutôt bas, quelques millions, a pris le dessus. La semaine dernière, la police judiciaire à Lomé a mis la main sur un important réseau de vendeurs d’œufs, des œufs de perroquet presque en « or ». Une grande enquête est en cours. L’enquête menée de bout en bout. Délicatement en marchant sur des œufs, ceux de perroquet si ce n’est en dégustant quelques graines de moringa…
Après l’affaire Yusef, la danse des escrocs change de couleur…
Célèbre affaire qui a mis subitement fin à la carrière politique de Pascal Bodjona. Si la justice n’a jamais pu prouver sa culpabilité, elle l’a précipité à la retraite, entre balbutiement et règlement de compte pour celui qui, dans le système, a très peu d’amis. Mais Abbas Yusef insiste qu’il est « le point crédit » de l’affaire. « Sans l’implication de ce ministre d’Etat, je n’aurais pas misé un franc » raconte l’Emirati qui dit avoir perdu « 50 millions de dollars dans cette lugubre arnaque qu’il n’oubliera jamais« . Depuis un mois, Bodjona purge une peine préventive illimitée dans une prison de Tsévié, 35km de Lomé, en attendant un procès qui n’est pas prêt de s’ouvrir. Aujourd’hui, en affaires entre l’Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats, Yusef ne démord pas, « cette affaire discrédite le Togo » enfonce-t-il « et je pense que le chef de l’Etat qui ne la cautionne pas fera tout pour que justice soit faite » espère le milliardaire qui dit vouloir oublier sa mésaventure et se mettre à autres choses.
Dans la réalité, c’est déclarations contre déclarations. Les preuves se font rares, comme dans toute bonne escroquerie. Depuis, l’ex ministre d’Etat qui n’a pas nié avoir rencontré Yusef et reçu de lui des cadeaux est le seul prévenu dans cette affaire. Alors que deux autres mousquetaires, Gbikpi, ancien ambassadeur du Togo au Ghana et Agba Bertin, « cerveau cardinal » de l’affaire sont en fuite, Bodjona se débat encore, presque inaudible, face à une justice qu’il a contribué, par son passage au pouvoir, à maintenir dans son état et qu’il a dû smasher pour saisir celle de la Cedeao. Gbikpi a loupé l’asile politique en Suisse et tente sa chance en France. Son petit château à Accra est en ruine. Yusef l’accuse d’avoir servi d’intermédiaire et même d’avoir transporté quelques millions de dollars vers Accra. Dans le procès-verbal de la confrontation dont nous avons copie, il insiste, « quand il venait me voir à Paris, il était encore Ambassadeur et je ne pouvais que lui faire confiance« . Malgré les mandats d’arrêt internationaux contre une dizaine de personnes, seul un autre protagoniste de l’affaire, le français Loïck Le Floch Prigent a été interpellé et a passé 8 mois en détention à Lomé. Depuis, ce breton qui a fait des affaires louches son second prénom a publié « Moutons noirs » en guise de testament crépusculaire d’un vieil escroc rongé par l’âge et la maladie. Agba lui, s’accroche. Entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique australe, celui qui fut modeste patron d’une société de gardiennage à Lomé respire les milliards. Et tant qu’il y aura des arabes abrutis, tant que quelques milliardaires mal éclairés parsèmeront la planète, ce Togolais de la cinquantaine aura toujours de boulot et donc de l’argent. Il a d’ailleurs réussi à s’enfuir du Togo, « avec l’aide de services togolais » selon les uns et « grâce à son génie » selon ses proches. Depuis, interpellé de nouveau à Athènes, il attend une extradition vers Lomé ou un transfèrement vers Accra.
Une chose est certaine, disparaître de chez soi, en pleine ville de Lomé, avec plusieurs véhicules et toute sa famille malgré l’ostentatoire présence des forces de l’ordre est bien curieux. Mais en laissant Gbikpi libre, en aidant à Agba à s’en aller, il ne restera plus que Bodjona. Et quel que soit le rôle qu’il aurait joué dans cette affaire, seul face à la justice, l’ex directeur de cabinet de Faure Gnassingbé aura du mal à s’en sortir. Il le sait mieux que quiconque. Et ayant compris le forfait, Faure se bat pour ramener de la Grèce Agba à Lomé, peine perdue pour un président dont la diplomatie dandine… Agba en a inspiré d’autres et la grande chaine d’escroquerie est née. Si la cible reste essentiellement des hommes d’affaires, les hommes politiques en sont de plus en plus victimes et Faure peut se targuer d’avoir dans son entourage quelques nigauds qui y laissent, si facilement leur peau. Comme si plus on dure en politique, moins éveillé, on est !
Une escroquerie suscite une autre… Dans la genèse de l’affaire Yusef !
Cet ancien ministre, baron du régime défunt, devenu conseiller à la présidence a eu de la chance. Il a gardé le contact avec les escrocs jusqu’au bout et au moment de faire le gros envoi, il n’avait pas de liquidité. Il a confié que le weekend n’était pas propice pour lui. Sauf qu’entre temps, il a perdu quelques miettes, celles des préliminaires. Et quand on parle de miettes et de barons, il peut avoir de « grosses » miettes. Si lui, n’en parlera sans doute jamais, l’autre conseiller technique aux affaires économiques en sourit, il en rit même aux éclats. Il y a mis ses miettes, mais a très vite compris.
« Je pense que l’affaire Abbas Yusef m’a aidé à vite comprendre » a laissé entendre celui qui a, pour le chef de l’Etat, suivi à titre personnel cette affaire d’escroquerie et qui d’ailleurs a été accusé par la presse d’y avoir tiré quelques ficelles. Ce dont il s’innocente sans réserves. Calme et intelligent, ce sexagénaire qui fait le lien entre Eyadema (qu’il a servi pendant une décennie) et Faure Gnassingbé (dont il est l’un des proches) a pourtant cru à l’affaire. Alors qu’il s’apprête à partir à Paris, un coup de fil providentiel lui tombe de l’hexagone. Un important investisseur pharmaceutique visitera le Togo dans 3 ou 4 jours et apportera sur son chemin quelques milliards et Dieu sait qu’il ne déteste pas les billets. Le conseiller s’active, il veut mettre le Togo en avant, en qualité de conseiller et s’imaginait déjà présenter l’industriel au président de la République si tout se passe bien. Sauf qu’entre temps dans un pays voisin, à bord de son jet privé supposé, l’investisseur par personnes interposées le pousse à lui trouver une sève rarissime, celle de Moringa.
En quantité trop importante. Plante aux vertus nombreuses, le Moringa est très recherchée en médecine. Mais n’a pas de sève, c’est une plante sèche, qui se développe en pays tropicaux. Entre temps les contacts se multiplient et le besoin d’envoyer quelques millions en Côte d’Ivoire surgit, car disent les escrocs déguisés en investisseurs, « on peut avoir des centaines de litres de la sève précieuse à Abidjan » C’est souvent Abidjan ou Cotonou. Le conseiller est sommé de mettre la main à la poche, en retour, il aura le monopole de la nouvelle invention de médicament de ladite société. Il fait un premier envoi, ce serait le dernier, cet habile kabyè (ethnie du chef de l’Etat) est moins dupe que d’autres et s’en sort avec ses égratignures. Si ce conseiller à très vite compris et s’est rétracté, ils ont été nombreux, à la recherche du gain facile, à s’y hasarder et y ont perdu quelques millions. La stratégie est simple, demander peu, peut-être à plusieurs reprises et pouvoir, à petits coups, dévaliser la victime. Curieusement, cette arnaque marche ici au Togo plus qu’ailleurs.
« Au Bénin, cela a marché pendant quelques mois. Maintenant seules quelques rares personnes tombent dedans » a fait remarquer le chef de file de la Branche F7, qui fait rage au Togo, à travers un sombre labyrinthe éparpillé dans la sous-région. « En Côte d‘Ivoire, ça ne marche même plus » renchérit un notable du chef selon qui, « là-bas, tout le monde est escroc ». Avec les milliards volés par les partisans d’un régime vieux d’un demi-siècle, toute idée farfelue peut pousser ces mystérieux argentiers à sortir, et à sortir gros. Nous avons rencontré quelques escrocs, discrètement de l’autre de la frontière avec le Ghana voisin.
Sur les pas du roitelet…
Rodolphe n’arrive pas à être précis sur sa nationalité. Il dit être un mélange de « Bénin et de la Côte d’Ivoire« . Son accent anglophone et sa maitrise de la langue de Shakespeare lui rassure sa belle allure d’un Ibo (ethnie du centre du Nigeria) sans doute naturalisé au pays de Nkrumah, exhibant son passeport diplomatique ghanéen comme signe de son influence extérieure. Ici, entouré de ses notables, une trentaine de personnes, il est, plus que le prince, le roitelet de l’arnaque. « Je suis chargé par Dieu d’instaurer l’équilibre » esquive-t-il avant de préciser, « eux, ils volent aux pauvres, moi je dépouille les riches« .
Cet ancien ingénieur de ponts et chaussées converti à l’escroquerie depuis six ans est à la tête d’une incontrôlable racaille. Moyenne d’âge : 30 ans. A Téma où il a élu domicile depuis quatre ans, dans une villa cossue, il nous ouvre sa porte. Barbes de deux jours, moustaches impeccables, pagne Vlisco (mawa) à la broderie élégante, il accepte, après deux ans de négociations de s’ouvrir. Et nous reçoit, un verre de whisky à la main. C’est le chef de file de la Centrale d’escroquerie la plus étendue de la sous-région. Il est une filiale indépendante de la chaîne KGB, célèbre arnaqueur béninois qui crie haut et fort avoir « financé des campagnes électorales dans son pays » où nul ne peut l’inquiéter. Ni la police, il a corrompu tous les commissaires à portée, ni le gouvernement, plusieurs ministres vont chercher les frais de carburant chez lui. Au bout de deux décennies d’exercice, il a libéralisé pour toute l’Afrique de l’ouest une chaine de petits arnaqueurs.
Petits mais avec quelques centaines de millions dans la poche. Le vieux Zannou, l’un de ses acolytes de première heure a dû, en 2007, organiser ses propres funérailles pour échapper à une famille qatarie à laquelle il a estoqué la « modique » somme de 71 millions de dollars. Pour celui dont la plus grande prise avoisine les 400 millions de dollars, arrachés en 2003 à une tribu wahhabite du Nord de l’Arabie Saoudite, « ce n’est pas 71 millions qui donnent l’insomnie« . Sur la liste des personnes contre lesquelles court un mandat d’arrêt au Togo, dans l’affaire Abbas Yusef, son nom est en tête de peloton. Entre Accra et l’Afrique du Sud, comme s’il marchait sur les pas de son élève d’heure tardive, Agba Bertin, théoriquement recherché par l’Etat togolais. Mais c’est encore l’un de ses lointains héritiers qui sème la panique dans la sous-région.
Il ouvre grands les bras pour nous accueillir, après les protocoles de fouilles traditionnelles. Il me murmure quelques mots mal agencés en fon, comme pour dire, « je suis ton frère » et entre deux coups de champagne, se livre, sans ambages. « Un escroc, c’est celui qui est un peu plus intelligent que les autres, il leur prend ce qu’il peut et le distribue, c’est ce que je fais depuis 2008″ fit-il pour finir, « Je ne suis pas prêt d’arrêter« . 2h d’entretien au cours desquelles il livre sa stratégie et nous permet de suivre une opération en cours. Elle vise un conseiller de Faure Gnassingbé, cette-fois encore, un conseiller dont il nous donne le nom. Nous avons fait serment de ne rien livrer. A la fin, un copieux repas auquel nous n’avons pu résister et une petite équipe pour nous raccompagner vers la frontière. Quels gentils escrocs ?
Amenez le mercure végétal ou les œufs de perroquet et je vous multiplie l’argent !!!
La stratégie elle, est par contre simple. Vous recevez un coup de fil d’un inconnu, qui prétend vous connaître lui. Il vous a rencontré à une campagne électorale si vous êtes politicien ou à des funérailles si vous êtes hommes d’affaires, ou même, a habité dans votre quartier. Les prétextes divergent. Il a une bonne affaire pour vous, c’est le plus important. De la sève de Moringa, des œufs de perroquet, une pierre précieuse ? C’est selon. Votre premier contact se présente comme un proche, et joue la familiarité. Il appelle souvent, sinon toujours d’un numéro de France, réseau orange, le seul qui fonctionne normalement partout dans le monde. En France, le numéro n’est enregistré sous aucun nom.
Il vous appelle et vous passe un supposé médecin interniste. Après, pour ne plus utiliser un numéro de France, à cause du coût c’est le Incognito (numéro inconnu ou numéro privé) qui prend le relais. Mais puisque vous êtes déjà appelé une fois de France, la confiance est totale, tout de suite. Au bout de quelques appels, le docteur annonce sa venue au Togo ou l’acheteur des œufs programme un séjour d’affaires auquel vous êtes très associé. Dans les 48 heures ou 72 heures. Entre temps, pour identifier des sources d’approvisionnements en œufs de perroquet ou en Moringa, vous devez envoyer un intermédiaire en mission. Lui est au Togo, vous lui envoyez l’argent par Flooz (système d’envoi d’argent par Moov Togo, « ni vu, ni connu ». Entre 100 et 300.000 cfa (150 à 500euros) selon votre générosité. Cela s’appelle « frais de route » lexique d’escroc.
Ensuite, le produit sera trouvé, sauf qu’un autre problème, un concurrent est sur le coup. Il est Sud-africain ou Marocain. Pour le dribler, vous devez débourser un peu d’argent avant l’arrivée de l’homme d’affaire, de l’argent qui sera très vite remboursé par un mystérieux diplomate (souvent une femme), en mission fortuite à Lomé. C’est elle seule qui, avec son passeport, pourra transporter les 35 millions prédestinés à l’achat.
Au finish, vous avancez juste une somme dont vous serez remboursé très vite, avec des intérêts évidents. La force du système, ce n’est pas sa crédibilité, c’est la complexité du système et le savoir-faire des interlocuteurs. « Dans 60% des cas, le poisson mord » confie le logisticien du groupe, en moyenne 6 millions. Envoyés à Cotonou ou à Accra où les arnaqueurs disposent de bureaux de western union. L’argent est sorti dans la foulée, les numéros de téléphone cesse de fonctionner pendant 48heures. Le plus souvent, c’est le chef de file qui vous appelle pour vous informer que vous avez été arnaqué, avec l’humour d’un diablotin. Opération close, prochaine victime recherchée. Pour avoir les numéros de téléphones, il compte sur les annuaires ou autres listes officielles. Listes de parlementaires ou de cadres d’un parti politique ou sur les cartes de visites. Le moyen le plus fréquent, ce sont les hôtels. Des complices leur communiquent des numéros à partir des listes de fiches de police remplies à l’arrivée dans un hôtel. En retour, un petit pourcentage.
Victimes ? Interminable liste.
Noël Depukn. Il représente à lui seul le symbolique de la cagnotte jamais gagnée. 27 millions selon les escrocs, une quinzaine selon des sources proches de lui. Le millionnaire des impôts a été arnaqué, copieusement. Quelques kilos de billets jetés par la fenêtre par ce plaisantin du « faurisme » qui, à travers une sulfureuse association, espère mobiliser la jeunesse togolaise pour la victoire du président Gnassingbé à la présidentielle.
Depuis, les proches du « Patron » l’ont exhorté à la discrétion et celui que la presse togolaise accuse de s’être sur-enrichi dans les mailles des impôts fait profil bas. Solitoki Esso, ministre d’Etat a su échapper, sans y mettre des miettes. Six autres ministres au moins dont une femme ont ainsi dilapidé en tout près de 200 millions, à la recherche du plus valu. Au parlement, l’arnaque a fait fureur. Jean Kissi a échappé belle après y avoir cru, c’est récent selon les escrocs. Résultats : une soixantaine de députés soigneusement escroqués. Score imbattable ! Franck Ségo, questeur adjoint, en tête de liste, 14 millions, en deux ou trois envois. Selon les escrocs. Western union en direction du Bénin ou de la Côte d’Ivoire. « Ca lui apprendra » lâche le chef escroc. Un secrétaire parlementaire y a perdu 4 millions, avec une si modeste somme, il est un chanceux. Klassou, le vice-président du parlement togolais a échappé. Il n’y a pas hasardé un seul franc. Habile et rusé, ce chiche à l’avarisme légendaire a esquivé le filet et peut se frotter les mains. Un député de ADDI, deux de l’ANC ont été aussi victimes. « Plus de quarante députés du parlement nous ont cédé involontairement une partie de leur fortune » sourit le chef arnaqueur. Un député élu sur la liste de l’Ufc qui fut minable ministre sous Faure a jeté 9 millions.
Un officier important aujourd’hui préfet dans une ville stratégique du Nord du pays a mis la main à la poche, 31 millions. Agbenda qui fut directeur de l’informatique, du budget et des statistiques à la Direction de la douane n’a pas hésité. Plusieurs dizaines de millions en plusieurs mises. Il voulait gagner gros. Il a tout perdu.
Et la liste est longue. Rock Gnassingbé n’y a pas cédé, il y a quelques années, mais pour les radins, l’opération marche moins, confie le chef des escrocs. Depuis, il dit avoir décroché près de 4 milliards au Togo, essentiellement auprès d’hommes politiques et de douaniers véreux. Une longue liste dont nous avons copie nous fait remarquer que les jeunes opérateurs économiques et les gérants de stations d’essence sont les victimes les plus nombreuses. 7 chefs d’agence d’Ecobank Togo sont dans la liste de même qu’un important cadre de la Banque populaire.
Conseils de la rédaction : ne jamais donner suite à un appel d’inconnu, ne jamais envoyer de l’argent à un inconnu, fuir l’argent facile. (Afrikaexpress y reviendra).
MAX-SAVI Carmel avec l’aide
de la Rédaction de Afrikaexpress