L’adage selon lequel on ne change pas une équipe qui gagne semble se justifier partout de nos jours alors que l’on croyait que cela était l’apanage du sport. Le renouvellement de la Cour Constitutionnelle togolaise en est le témoin vivant. Bien que la recomposition de cette Cour fût à l’ordre du jour depuis les accords de Ouagadougou et dans les recommandations de la commission vérité justice réconciliation (CVJR), à la surprise générale, les neuf membres sauf le défunt, ont été reconduits dans leur fonction pour les sept prochaines années.
On prend donc les mêmes qui, malheureusement ne font pas l’unanimité dans l’opinion pour recommencer au grand -âme de l’opposition togolaise et la majorité des togolais. Comme quoi, le chien aboie la caravane passe. Mais en fait il fallait s’y attendre après le rejet de la fameuse loi sur les réformes institutionnelles et constitutionnelle par le parti au pouvoir.
Une seule nouvelle tête fait son entrée dans le cercle fortement fermé des neuf personnalités qui décident de l’issue des élections au Togo. Il s’agit de Koffi Ahadzi-Nonon qui doit son salut à ce membre de l’équipe sortante décédé sinon, à coup sûr les neuf seraient reconduits.Tout comme on ne change pas une équipe qui gagne, de même on ne change pas le capitaine d’une équipe qui gagne. Ainsi, par décret présidentiel, le président sortant de la Cour constitutionnelle, le très controversé Aboudou Assouma a été tout simplement reconduit dans ses fonctions pour une fois encore conduire l’équipe à la victoire.
Plus que jamais, les choses se précisent et la fenêtre des reformes constitutionnelles et institutionnelles se referment lentement malgré les cris d’alarme et de détresses de l’opposition. Impuissante, elle ira très prochainement, les membres de l’opposition au sein de la CENI bien sûr, recevoir l’onction des membres de la Cour Constitutionnelle. L’opposition aurait ainsi reconnu la légitimité de cette Cour même si elle avait boycotté l’élection de ceux-ci. Une situation qui réconforte la pérennisation de Faure Gnassingbé au pouvoir. Car, il sera réélu à la prochaine élection sous le régime de mandat illimité.
La faute est à qui dans cette histoire ? S’il est évident que le parti au pouvoir le voulait et a tout fait pour l’obtenir, il n’en demeure pas moins que l’opposition togolaise a contribué à maintenir le statu quo en refusant d’accorder une dérogation spéciale à Faure Gnassingbé de se présenter pour la dernière fois à la présidentielle de 2015. Statu quo qui, en fait arrange bien Faure Gnassingbé qui a la voie libre de décider de partir ou non.
Voici la composition de la nouvelle Cour constitutionnelle après la nomination des trois derniers par le chef de l’Etat jeudi. Les neuf ‘’anciens nouveaux’’ membres ont d’ailleurs prêté serment devant le chef de l’Etat ce vendredi à Lomé.... suite de l'article sur Autre presse