Togo - Les tradithérapeutes sont en passe de ravir la vedette à la médecine conventionnelle, surtout en Afrique. C’est en tout cas ce qui ressort d’un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Selon ce rapport, 80% de la population africaine fait recours à cette médecine. Au Togo, le chiffre serait de 50%. A en croire un sociologue, cette médecine, héritage culturel, serait plus sollicitée à cause des difficultés financières qu’ont les populations.
« Parfois, certains guérisseurs y mettent du charlatanisme, ce qui impressionne les gens qui croient en l’efficacité des plantes qu’on leur donne pour guérison », a relevé un observateur.
Mais aujourd’hui, aucune statistique sérieuse n’existe sur cette médecine traditionnelle qui, selon des témoignages, vient des ancêtres. L’on parle des patients qui sont guéris de cancers, des maladies graves et même du Sida. Toutefois, personne ne connaît comment ces guérisseurs arrivent à ces fins.
Un mystère règne autour de ces guérisons dont personne ne connaît les recettes. Une opacité totale règne autour de ces guérisseurs et leurs méthodes.
Cependant, des experts dans le domaine recommandent aux malades d’avoir recours aux hôpitaux lorsqu’ils découvrent les limites de cette médecine traditionnelle.
« Quand la médecine traditionnelle bloque sur le processus de guérison, les patients ne doivent pas hésiter à aller dans les hôpitaux », a indiqué Apélété Kokou, président de la Fédération nationale des praticiens de la médecine traditionnelle au Togo.
Ce qui aussi inquiète les décideurs, c’est le manque de formation des praticiens de cette médecine. La plupart d’entre eux sont des charlatans qui n’ont aucune compétence, d’où la nécessite de faire le ménage dans le secteur pour sa professionnalisation, au grand bonheur des populations.
« La médecine traditionnelle sera très efficace si on la professionnalise. Parce qu’elle dispose des atouts que la médecine conventionnelle n’a pas forcément. Mais c’est l’absence de la mesure et des statistiques qui la laisse encore dans un état embryonnaire », a indiqué un médecin.
Les statistiques indiquent aussi que les Togolais font aujourd’hui en grand nombre, recours à cette médecine qui, en réalité, se cherche encore.