Togo - La conférence publique organisée à l'Agora Senghor de Lomé au Togo ce lundi 22 septembre 2014 par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) dans le cadre du Sommet pour le Bien social a tenu toutes ses promesses. Plus d’une centaine de personnes ont pris part aux échanges et débats sur l’impact de « la technologie, l’innovation et des médias sociaux sur la création d’activités socio-économiques et la promotion de l’emploi chez les jeunes au Togo ». Il faut dire que la thématique a de quoi intéresser les participants, des jeunes pour la plupart, mais aussi les chefs d’entreprises, des étudiants, des membres de la société civile, des médias ou de simples citoyens préoccupés par la détresse que vivent les jeunes aujourd’hui dans leur quête d’un premier emploi.
A la tribune, un panel de quatre personnalités : M. José Kwassi Symenouh, président de l’association des grandes entreprises du Togo, M. Edmond Amoussou, directeur général de l’agence pour la promotion de l’emploi, M. Pawou Batana, directeur général de IPNET EXPERTS, une entreprise privée spécialisée dans le domaine des TIC au Togo. La Représentante résidente du PNUD au Togo, Mme Khardiata Lo N’Diaye modéré les échanges et discussions qui durant trois heures d’horloge a tenu en haleine les participants. Des échanges d’une rare richesse de l’avis des participants. « Il faudrait que ces genres de débats publics puissent se tenir assez souvent pour permettre aux gens de partager leurs expériences et des opportunités en matière de Tic », a souhaité une participante, estimant que des jeunes regorgent de talents et d’idées qu’il faut aider à faire éclore. « Le Togo doit se réveiller et développer ce secteur car nous sommes à la traine », suggère un autre.
Selon un classement mondial, sur 144 pays, le 1er pays africain qui « émergent » en matière de développement des Tic est l’Ile Maurice. Il occupe le 55ème rang. Viennent ensuite les Seychelles, l’Egypte, le Cap Vert, le Rwanda, le Maroc, le Kenya, le Ghana, le Botswana, le Liberia et la Gambie. M. Symenouh a déploré les difficultés que rencontre les pays de la zone UEMOA en la matière et souhaite que les Etats jouent véritablement leur rôle afin d’asseoir une stratégie claire axée sur le développement des Tic. Il a aussi appelé le secteur privé à jouer sa partition comme « innovateur et investisseur ».
Selon Mme Lo N’Diaye, le bureau du PNUD a offert son expertise à travers le programme de modernisation de l’administration publique et l’élaboration de la stratégie de e-administration au Togo. L’objectif est de « performer les systèmes de gestion et d’accessibilité à l’information des institutions publiques et octroyer ainsi ailleurs aux citoyens une meilleure lisibilité sur l’action publique. Cela s’est traduit par la mise en place de site web dans cinq ministères ». Aujourd’hui, 600 comptes de messagerie électronique ont été créés, de même qu’une plateforme assurant la gestion informatisée du personnel de l’Etat, la gestion électronique des documents des conseils des ministres et la mise en place progressive d’un inter réseau expérimental entre plusieurs bâtiments ministériels. « L’expertise disposée a aussi compris la révision du cadre législatif des TIC, incluant notamment la cybercriminalité, la protection des données personnelles et les transactions électroniques », a-t-elle souligné.
Diversifier et permettre un accès facile des données aux jeunes en quête d’emploi, c’est le souci de l’agence nationale pour l’emploi qui selon son patron a mis depuis peu des ordinateurs alimentés à l’énergie solaires dans des régions réputées difficiles d’accès à travers le pays. M. Amoussou a également partagé d’autres projets concrets devant permettre d’accroitre l’utilisation des Tic et de promouvoir l’entrepreunariat.
Initié en 2010, la tenue du Sommet Mondial sur le Bien Social, se déroule chaque année en marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Sommet permet d’engager des débats sur le rôle des nouvelles technologies, des innovations et des médias sociaux dans les principaux grands défis. Cette réunion exceptionnelle rassemble de par le monde et sur les réseaux sociaux les décideurs, les blogueurs, les journalistes, les militants, les représentants des organisations de la société civile, les citoyens, les artistes et les jeunes. Les technologies facilitant l’accès de tous aux débats, la voix et les idées des citoyens engagés peuvent être un puissant moteur de changement.
Depuis 3 ans, le réseau mondial des bureaux de pays du PNUD s’allie à cet événement avec ses partenaires (Mashable, la Fondation des Nations Unies, Bill & Melinda Gates Foundation et 92Y) en tenant des rencontres et des conférences en vue de susciter des échanges sur les grands défis auxquels sera confrontée la prochaine génération et d’y faire face en puisant des solutions dans l’innovation, les technologies et l’activation du réseau mondial.