Togo - Après un arrêt de quelques mois dû à des motifs qu’on ne saurait dire ici, les balayeurs de rue ont repris d’ardeur ces derniers jours.
Contrairement aux années précédentes ils sortent à la nuit tombée ou très tôt le matin, c’est avec stupéfaction qu’on les voit aujourd’hui envahir les rues en pleine journée au point d’agacer les usagers de la route.
Aux heures de pointe surtout, à midi, vers 17 heures, ces balayeurs munis de leurs matériels, s’activent dans les rues. Pour marquer leur présence sur la route, ils déposent un panneau de signalisation un peu à 30m du trottoir sur la chaussée.
C’est à peine que les usagers font attention à ces panneaux, surtout lorsque la circulation devient dense et que chacun se presse pour vaquer à ses occupations. Ceci crée une véritable anarchie dans la circulation.
Et parfois, ce sont des propos désagréables entre les balayeurs et les usagers, surtout les conducteurs de taxi-moto toujours "pressés".
"Vous ne pourriez pas faire mieux ? Vous nous dérangez-là.
Dégagez, on va passer", a lancé un zémidjan, hier en début de soirée à ces balayeurs sur le boulevard Notre Dame des Apôtres (pavé qui va du marché d’Atikpodji au marché de Bè).
Comme on pouvait s’y attendre, ces derniers ont répondu par des signes de protestation à l’endroit du conducteur.
Cette altercation faisait suite à l’écrasement par un chauffeur d’un panneau de signalisation posé au milieu de la chaussée par les balayeurs. Ce qui a amené de vives discussions entre ces derniers et le chauffeur, créant un attroupement qui a un peu obstrué la voie. Heureusement qu’on n’a pas déploré d’autres dégâts.
Et le conducteur de taxi-moto, voulant passer librement son chemin (ce qui lui a fait rencontrer un peu difficulté), a cru bon de lancer des pics à ces balayeurs qu’il accuse de ne pas bien faire leur travail.
"On ne peut pas placer des panneaux au milieu de la route en pleine journée, surtout aux heures de pointe. C’est inadmissible. Voilà ce que cela donne", dit un autre usager en montrant la voiture et le panneau écrasé.
Et un autre d’évoquer la délicatesse de ce travail et le danger que cela représente pour ces balayeurs.
"D’abord c’est dangereux pour les balayeurs. Une voiture ou tout autre engin peut dérayer à tout moment et imaginez les dégâts.
Mieux, vers 22 heures ou tôt le matin entre 4 et 5 heures, ces balayeurs peuvent sortir pour rendre propre les rues. Mais, tel n'est pas le cas. On est surpris ces derniers jours de les voir en pleine journée faire cela", a-t-il indiqué.
Sans uniforme et sans protection adéquate, munis d'instruments non-adaptés, ces balayeurs ont simplement tout l'air de condamnés à mort tant le risque auquel ils sont exposés est si grand et leur salaire si dérisoire.