Déplorant amèrement une situation mondiale dans laquelle la diplomatie est "sur la défensive", le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les dirigeants du monde à retrouver le sens des responsabilités et à s'unir pour faire face aux nombreuses crises et tragédies qui secouent la planète.
"Cette année, l'horizon s'est assombri ; nous sommes attristés par des actes inqualifiables et la mort de nombreux innocents ; les fantômes de la Guerre froide sont de retour et le Printemps arabe a pour une large part dégénéré sous nos yeux en une spirale de violence", a dit M. Ban en ouvrant le débat général de la 69ème session annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
"La diplomatie est sur la défensive, affaiblie par ceux qui croient en la violence. La diversité est menacée par des extrémistes qui insistent pour imposer leur vision à tous. Le désarmement est considéré comme un rêve lointain, saboté par ceux qui tirent profit d'un état de guerre perpétuel", a ajouté le Secrétaire général, dressant un tableau très sombre de l'état du monde.
"L'année écoulée a été « terrible pour les principes consacrés dans la Charte des Nations Unies", a-t-il dit. Citant "le recours aux barils remplis d'explosifs, les décapitations, les tactiques consistant à affamer délibérément des populations civiles et les attaques d'hôpitaux, de refuges de l'ONU et de convois d'aide humanitaire", il a dénoncé le fait que "les droits de l'homme et l'Etat de droit sont assaillis".
"Après la dernière tragédie de Gaza, le clivage entre Palestiniens et Israéliens semble plus profond que jamais. Si nous ne préservons pas la solution des deux Etats, ce sont des hostilités permanentes qui nous attendent", a-t-il poursuivi.
Après avoir cité l'Ukraine, le Soudan du Sud, la République centrafricaine, le Mali et la région du Sahel, la Somalie et le Nigéria comme points chauds où violence et guerre ont prévalu au cours de l'année passée, M. Ban a abordé l'actualité récente en Irak et en Syrie où, a-t-il dit, "l'on assiste chaque jour à de nouveaux sommets de barbarie, avec un potentiel d'extension dévastatrice dans les pays voisins".
"Il n'y a rien d'islamique dans la manière dont les organisations terroristes dévastent la région. Il est clair que ces groupes extrémistes constituent une menace pour la paix et la sécurité internationales qui requiert une réponse internationale multiforme", a ajouté M. Ban.
Il a également déploré la fragilité des institutions dans de nombreux pays, la corruption, les politiques d'exclusion et la mauvaise gouvernance, soulignant qu'" il est du ressort des Etats de ne pas faillir à leur responsabilité de gouverner, et ce pour l'ensemble de leur population".