Togo - L’actualité politique, le conclave Collectif Sauvons le Togo (Cst) et la Coalition Arc en ciel, son retrait des activités de la coalition, sa proposition liée à la mise en place d’une Céni technique en lieu et place de celle actuellement politique qui crée la division au sein de l’opposition, etc voilà des sujets sur lesquels, Me Tchassona Traoré, a voulu discuter avec vous. Lisez.
Icilome.com: Comment se porte le MCD, son président ? Parler-nous des ambitions futures du parti à quelques mois des présidentielles de 2015?
Me Tchassona Traoré : Le parti s’implante dans le respect de son calendrier propre. Tout parti politique doit avoir son calendrier, d’abord au niveau de l’implantation, du recrutement des militants et de la diffusion de sa vision politique etc.
Voilà les grands aspects sur lesquels un parti politique fonctionne. On se déploie sur le terrain, on recrute des militants, nous travaillons à faire connaître à nos populations ce que nous sommes en réalité au MCD.
Et tout cela mis ensemble, dégagera ce que sera l’ambition du parti après. Une ambition ne peut s’exprimer qu’au travers des trois éléments précités : niveau d’implantation, niveau de recrutement des militants et de la pertinence du message aux populations.
Le congrès qui sera annoncé très prochainement, fera le constat de tous ces éléments évoqués et on verra l’ambition qu’il veut imprimer au parti. Cela appartiendrait au congrès d’en décider. Ce n’est pas à moi.
Icilome.com: Mais en attendant la tenue du congrès, de folles rumeurs circulent sur votre candidature prochaine aux présidentielles de 2015.
Me Tchassona Traoré: Ecoutez, les ambitions pour un responsable politique sont légitimes. Est-ce une faute pour un responsable politique de nourrir des ambitions ? Mais je vous dis que, je ne suis pas un Monsieur pris à part, j’appartiens à une formation politique dont je suis à la tête. Ce n’est que l’ambition du parti que nous incarnerons demain, bien qu’elle ne peut s’exprimer qu’à travers la combinaison des trois éléments cités auparavant et qui ne seront analysés que lors d’un congrès que le parti convoquera. Si le congrès décide qu’il faut faire quelque chose, nous le ferons, mais avant le congrès, ce serait prématuré pour quelqu’un comme moi aujourd’hui de dire je suis candidat ou pas. C’est prématuré. Il revient au congrès de décider et le congrès de notre parti est sous peu.
Icilome.com : Bientôt un mois vous avez suspendu votre participation aux activités de la coalition, regrettez-vous aujourd’hui cette décision?
Me Tchassona Traoré : En réalité notre retrait n’est pas partie sur un coup de tête. Nous avons expliqué les raisons qui nous ont amenés à suspendre notre participation.
Nous n’étions pas d’accord sur un certain nombre de chose. Après notre décision, vu ce qui se passe aujourd’hui, est ce qu’on va regretter ? Je dis non. Si aujourd’hui, les choses s’étaient améliorées dans le cadre de la Coalition par rapport à ce qui nous a amené à quitter, là nous regretterions.
Mais, ceux qui sont restés n’ont pas apporté une meilleure réorganisation à la structure. Aujourd’hui, nous avons l’impression que, les choses se dégradent davantage. Même le conclave qui devrait sortir de belles perspectives pour l’avenir, traîne à livrer ses résultats. Nous sommes dans l’expectative comme vous. On attend de voir.
Icilome.com : Vous attendez encore quelque chose du conclave?
Me Tchassona Traoré: Moi, je ne suis pas de nature pessimiste, je n’ai jamais désespéré. Par nature, je suis optimiste.
Si la volonté des gens est d’aboutir à quelque chose, on aura quelque chose, mais si le but est d’aller perdre son temps dans une réunion, rien ne sortirait. Mais, il me semble que, les acteurs politiques au moment où nous en sommes, ne peuvent pas s’amuser comme cela. Aller se réunir sans aboutir à rien, si c’était le cas, mieux vaut mettre fin à ce conclave pour que, chacun sache à quoi s’en tenir. Si les gens continuent par nourrir d’espoir dans ce conclave, ils doivent sortir quelque chose.
Icilome.com : Depuis la mise en place des membres de la Céni, la classe politique, particulièrement celle de l’opposition s’échauffe. Est-ce que vous comprenez pourquoi les membres de l’opposition se battent entre elle?
Me Tchassona Traoré : Vous savez, depuis 2010, je disais, ayons le courage de mettre fin à cette Céni politique qui ne fera que nous causer davantage de problèmes. Si nous mettons en place la Céni sur la base politique, on aura toujours des difficultés.
Aujourd’hui, nous avons vu les limites de cette Céni politique. Elle ne nous apporte pas la solution, elle nous handicape dans nos revendications parfois. Les partis politiques sont membres de la Céni qui organisent les élections frauduleuses et nous avons du mal à dénoncer, parce que, nous sommes parties prenantes dans cette structure.
Est-ce que, quelque part, ce n’est pas le temps pour nous de faire le point et de dire, écoutez, mettons en place une autre structure sur une autre forme et que le gouvernement, seul responsable n’a qu’à organiser les élections. Comme le Ghana et le Bénin.
Au Ghana, ils n’ont jamais mis en place une structure politique, il y a une structure technique qui fonctionne jusqu’à ce jour. Pourquoi, ne pas faire pareille. Et là, on a toute la latitude d’apprécier le déroulement des élections et cela donne du crédit à nos revendications.
Aujourd’hui, on a des problèmes sur la désignation des membres, demain, il y en aurait encore. Il faut qu’on réfléchisse autrement à cette Céni politique. Il faut qu’on crée une Céni purement technique et apprendre à nous faire confiance.
Icilome.com : Mais en attendant votre proposition, ces petites querelles au sein de l’opposition ne discréditent pas la lutte politique au niveau de l’opposition ?
Me Tchassona Traoré : Oui. C’est ce que je dis. Nous sommes dans une posture qui va amener à cela. Du moment où nous voulons que, la Céni soit politique, au niveau de sa composition, tout le monde voudrait y être et c’est là que le problème se pose. Pourquoi les gens veulent être à la Céni ? A la Céni, les membres parfois reçoivent des indemnités de fonctionnement et cela permet à d’autres formations politiques de maintenir d’avoir des militants présents dans les bureaux de vote, dans les démembrements de la Céli, tout cela constitue des raisons pour les gens d’avoir des membres à la Céni. Or tout le monde ne peut pas y être à cause de la place limitée. Donc, il faut trouver des raisons pour éliminer les uns et les autres et c’est toute la problématique.
C’est pourquoi, nous disons, du moment où nous ne pouvons pas régler tous ces problèmes de manière correcte sans laisser de blessure. Il faut que ce cadre devienne technique. Bien sûr que cela demande qu’on s’entende pour sa mise en place
Icilome.com : EN conférence de presse le 24 septembre dernier, ADDI parle de séparation de corps avec ANC. Tout cela donne quoi au finish ?
Me Tchassona Traoré : Le groupe ANC-ADDI est constitué depuis de longue lurette, s’ils sont en séparation de corps, ils ne sont pas en divorce, c’est encore mieux. Ils auront l’occasion de se retrouver pour régler leur différend. Je ne veux pas rentrer dedans.
Moi je reste toujours sur ma position que, les Céni politiques, il faut qu’on en finisse, car nous créerait de problèmes toujours.
Comment vous pouvez contester une élection organisée par une structure dont vous êtes partie prenante ? Vous ne voyez pas que, quelque part, nous sommes piégés par notre présence dans la Céni.
Autant laisser cette Céni entre les mains du gouvernement et nous autres, nous jouons notre rôle de contrôle des élections, il faut qu’on renforce le pouvoir de nos délégués dans les bureaux de vote.
Les délégués doivent avoir une fonction réelle pour vérifier les élections, avoir les procès-verbaux, signer les décharges pour qu’on puisse le moment venu, avoir des éléments de preuve devant les tribunaux en cas de contestation.
Aujourd’hui, il faut qu’on envisage cette structure technique et pour éviter certaines choses. Tant que nous serons dans le schéma de la Céni politique, on aura toujours des problèmes entre partis politiques.
Icilome.com : Le mot de fin..
Me Tchassona Traoré : Je vous remercie pour le travail aussi. Ses querelles entre les partis politiques ne vont pas nous laisser sur les objectifs essentiels sur lesquels nous sommes constitués. Il faut qu’on se batte pour cela. Ce ne sont que des incidents de parcours qui ne doivent impacter négativement la marche de notre pays vers un lendemain beaucoup plus meilleur. Pour cela, il faut que, nous ayons des visions qui englobent et qui prennent en compte nos échecs du passé et de ce que nous pensons pour notre Togo.
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