Le problème a fait couler beaucoup d’encre au sein de la presse, de diverses interprétations d’une part et d’autres, mais aussi de très vives polémiques au sein de la classe politique togolaise surtout celle de l’opposition parlementaire.
Il s’agit de la répartition des sièges à la CENI. Les partis de l’opposition parlementaire regroupés au sein de la coalition Arc- En- Ciel et du Collectif Sauvons le Togo ont dénoncé la position qualifiée d’agaçante de l’Union des Forces de Changement de GilchristOlympio par rapport à son statut de parti d’opposition. Les cinq (5) sièges sont donc partagés en tenant compte du parti de GilchristOlympio qui s’en sort avec un (1) siège le mercredi 17 septembre dernier. Bref les sièges qui revenaient à l’opposition parlementaire sont partagés avec l’UFC. La CENI compte désormais 17 membres. Une répartition de siège jugée inéquitable et qui réserve des remous.
C’est donc dans le cadre de la recomposition de la Commission Electorale Nationale Indépendante que le président de l’assemblée nationale a demandé à chaque parti parlementaire d’envoyer les noms de leurs représentants. Cinq(5) noms au total doivent être envoyé à la CENI, ce qui y équivaudrait au nombre de sièges de l’opposition parlementaire.
La situation a donné lieu à une vive polémique surtout en ce qui concerne la position politique de l’UFC de GilchristOlympio.
Ce parti mixte plus à droite, prétend être un parti d’opposition et revendique sa place au sein de l’institution chargée d’organiser l’élection présidentielle. Cette position de l’UFC avait suscité beaucoup de réactions et de contestations, au niveau de l’opposition pour qui l’UFC ne peut soutenir l’action du gouvernement et prétendre être contre ce même gouvernement.
Après la polémique suivie de l’envoi des noms à la Commission Electorale Nationale Indépendante, c’est le Collectif Sauvons le Togo et la coalition Arc-En-Ciel, deux regroupements de l’opposition qui ont animé une conférence de presse pour exiger la recomposition de la CENI qu’ils qualifiaient de reliquat.
Deux sessions parlementaires extraordinaires consacrées à l’élection des membres de la CENI n’ont pu amener les protagonistes à accorder leurs violons. Mais finalement, la couleuvre a été avalée. La CENI a été recomposée au grand dam du CST- Arc-En-Ciel, avec l’UFC. Ils sont au nombre de 17 au total.
Même si sur toutes les lèvres on parle de consensus, cela ne semble qu’être une formule pour calmer les ardeurs. Puisque la répartition des sièges à la Commission Electorale Nationale Indépendante ne fait pas du tout l’unanimité. A l’Alliance Nationale pour le Changement de Jean Pierre Fabre, cette répartition est inéquitable surtout avec Jean Claude Homawoo qui est considéré comme imposé à toute l’opposition parlementaire : « c’est une répartition totalement inéquitable si on doit respecter les choses, l’UFC n’est pas membre de l’opposition donc on ne peut pas nous imposer un membre de l’UFC en la personne de Homawoo. Tout le monde connait Homawoo, il ne soutiendra jamais l’opposition, il a d’ailleurs déclaré ouvertement que son parti l’UFC soutiendrait Faure Gnassingbé donc c’est totalement inéquitable » a déclaré Eric Dupuy, le secrétaire national chargé à la communication du parti.
Aujourd’hui la CENI est composée de 17 membres dont 7 pour l’opposition parlementaire. L’ANC exclut de prendre en compte le représentant, Jean Claude Homawoo de l’UFC comme membre de l’opposition. Ce qui pose à nouveau le problème du statut de l’UFC que GilchristOlympio a l’obligation de clarifier.
L’UFC trouble-fête politique ?
GilchristOlympio et sa bande de gaffeurs politiques ne semble pas faire la différence entre être de l’opposition et ne pas être. Depuis que le parti jaune n’est plus que coquille vide et obligé de collaborer avec le parti au pouvoir, il ignore totalement sa position réelle sur la scène politique togolaise.
Après le choix de membres de la CENI le mercredi dernier, le député Diabacté de l’UFC disait à qui veut l’entendre que :’’ l’UFC demeure l’un des plus grand parti politique de l’opposition donc par conséquent, non pas par faveur mais, a le droit de siéger à la CENI’’. Une sortie interprétée comme totalement en déphasage du bon sens.
C’est très difficile aujourd’hui de comprendre un parti qui appuie les actions du gouvernement, qui vante au griot et qui va soutenir le candidat du parti au pouvoir, pour se réclamer de l’opposition. Continuer toujours par considérer ce parti comme étant de l’opposition contribuerait à flouer la population.
Aujourd’hui, vidée de toutes ses substances et n’étant plus que l’ombre d’elle-même, l’UFC, ses membres et ses militants (si elle en a toujours assez) doivent s’orienter vers la direction qui est la leur. Gilchrist Olympio et ses acolytes devraient savoir la différence entre faire partie d’un gouvernement puis faire de l’alternance un fonds de commerce et au même moment se réclamer de l’opposition. Ce faisant, GilchristOlympio se définit comme un véritable élément perturbateur de la politique togolaise et compromet dangereusement les chances de l’alternance souhaitées par l’opposition togolaise.
Richard AZIAGUE
Composition de la nouvelle CENI :
Majorité parlementaire
1- BagbiegueTaïrou
2- BakaïBawoubadi
3- Mme DossehMokpokpo
4- M. Kekeh Koffi Ayéfoumè
5- M. Ouro-AkondoBandifoh
Opposition parlementaire
1- AmelewonouEssemEdoh (ANC-ADDI)
2- AtantsiEdem (ANC-ADDI)
3- Homawoo Jean-Claude (UFC)
4- Nabourema Bemba (ANC-ADDI)
5- Passoki N’Galou (Arc-en-ciel)
Partis politiques extraparlementaires
1- KolaniLardjaKinam (PDR- Parti pour la démocratie et le renouveau)
2- SibabiBoutchou (CDPA- Convention démocratique des peuples africains)
3- TchallaBiaou (PSR- Pacte socialiste pour le renouveau)
Société civile
1- Daté Yao (COPED- centre d’observation et de promotion de l’Etat de droit)
2- Mme NimonBatchassiBaloukina-Eza (REFAMP/Togo- Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires)
3- Tabiou Taffa Issifou( AEP- Association pour l’Education et le Progrès)
Administration
1- KegberoLatifou Entre temps M. Extase AdanouAkpotsui élu lundi dernier a démissionné et a été remplacé par M. SibabiBoutchou pour le compte des forces extraparlementaires.