L'Ambassade de France au Togo organise, du 30 septembre au 3 octobre, en collaboration avec les autorités togolaises, un atelier de formation à l'attention des enquêteurs et magistrats référents en matière de lutte contre la traite des êtres humains au Togo. Ce séminaire sera ouvert par Koffi Esaw, le Garde des Sceaux et Marc Fonbaustier, le nouvel ambassadeur ambassadeur de France
Une vingtaine de participants confrontés, dans le cadre de leurs fonctions, à des situations de traite des personnes seront formés par deux experts français, un Substitut général près la Cour d'appel d'Aix-en-Provence et un commandant de la brigade française de répression du proxénétisme.
La traite des personnes est considérée comme la troisième forme de criminalité la plus répandue dans le monde, après le trafic d'armes et le trafic de stupéfiants. Elle génère un profit estimé à plus de 32 milliards d'euros par an, qui menace la stabilité des Etats en raison de l'économie souterraine engendrée par les profits liés à cette criminalité.
On estime à plus de 2,5 millions le nombre de victimes qui sont annuellement recrutées et exploitées à travers le monde, subissant quotidiennement toutes sortes de violences et de violations des droits humains fondamentaux. Les formes d'exploitation les plus répandues dans le monde sont le travail forcé et l'exploitation sexuelle, mais on recense également d'autres formes d'exploitation telles que l'esclavage, la servitude et le trafic d'organes.
Comme d'autres pays de la région, le Togo n'est pas épargné par ce phénomène, étant à la fois un pays d'origine, de transit et de destination des victimes de la traite des êtres humains. Le pays a ratifié en 2004 le "Protocole des Nations unies visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants" (dit le "Protocole de Palerme") et a depuis adopté des mesures visant à renforcer la répression de cette criminalité, mais aussi sa prévention et la protection des victimes. Ces mesures doivent néanmoins être renforcées à divers niveaux afin d'éradiquer ce fléau.
Cet atelier s'inscrit dans le cadre d'un projet régional d'appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée, financé par la coopération française. Ce projet, qui se déploie au Bénin, Cameroun, Ghana, Nigeria et Togo, vise à appuyer le renforcement des capacités nationales (notamment par le soutien au système judiciaire et aux organisations de la société civile) et la consolidation des mécanismes de coopération régionale. Il s'agit également de favoriser l'échange de bonnes pratiques et la mise en place d'actions communes entre les pays bénéficiaires destinées à renforcer la prévention de la traite, à améliorer la répression effective des actes constitutifs de traite et à offrir une protection adaptée des victimes.