"C’est le moment de se mobiliser ensemble et de manière forte pour stopper l’épidémie. Le monde peut et doit arrêter Ebola, maintenant", avait martelé jeudi dernier à New York lors du débat général de la 69è Assemblée générale des Nations, Ban Ki-moon.
"Ebola fait rage", tue "plus de 200 personnes par jour, deux tiers étant des femmes", avait-il souligné.
"Je veux que nous soyons clairs : nous n’avançons pas assez vite, nous ne faisons pas assez", avait de son côté relevé le président américain Barack Obama.
"Vous avez le pouvoir de stopper cette horrible épidémie", avait pour sa part, lancé la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan aux dirigeants de la planète, notamment les grandes puissances.
La 69è Assemblée générale des Nations a été rattrapée par la maladie hémorragique à virus Ebola hautement contagieuse qui secoue la sous-région ouest-africaine. Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a également pris part activement aux travaux de cette session au cours de laquelle +Ebola+ a ravi la vedette tous les autres sujets.
Même dans les couloirs des discussions ce sujet était dans tous les plats, en témoignent les audiences du chef de l’Etat togolais.
Le virus Ebola a déjà tué plus de 3.000 personnes (dont plus de 300 agents de santé) sur environ 6.500 cas notamment en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, selon le dernier bilan publié samedi par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : 648 morts en Guinée (sur 1.074 cas), 1.830 morts au Liberia (3.458 cas), 605 morts en Sierra Leone (2.021 cas).
L’épidémie pourrait contaminer 20.000 personnes d’ici à novembre, si les moyens mis en œuvre ne sont bien renforcés, a averti l’OMS.
"Cette 69eme session été rattrapée par l’actualité du virus Ebola (…). Et comme l’a si bien souligné le chef de l’Etat togolais, nous devons tous travailler ensemble pour combattre Ebola en Afrique", a déclaré à l’Agence Savoir News Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères.
"La grande première leçon à tirer de cette session est essentiellement la détermination du secrétaire général des Nations et la disponibilité des pays et institutions Internationales a travailler aux cotes de l Afrique contre Ebola", a souligné le chef de la diplomatie togolaise.
Déploiement en Afrique de l’Ouest d’une nouvelle Mission des Nations Unies, la BM, le FMI, la BAD… aux côtés des pays touchés
Le secrétaire général des Nations Unies avait ordonné le déploiement en Afrique de l’Ouest des premiers éléments de la nouvelle Mission des Nations Unies pour coordonner la réponse à la progression de l’épidémie d’Ebola.
Décision saluée par le Togo, à travers son ministre des affaires étrangères.
La mission fournira le cadre opérationnel et l’unité d’objectif garantissant une action rapide, efficace et cohérente nécessaire pour stopper l’épidémie, traiter les personnes infectées, assurer les services essentiels, préserver la stabilité et prévenir la propagation vers les pays qui ne sont actuellement pas affectés.
Cette mission, dénommée +United Nations Mission for Ebola Emergency Response+ (UNMEER) commencera son travail sur le terrain ce dimanche, a annoncé jeudi dernier son chef, l’Américain Anthony Banbury.
Avec plus de 2 millions d’habits de protection destinés aux agents de santé, 470 véhicules tout terrain et 18 hélicoptères ou autres appareils, la mission sera installée à Accra (Ghana).
L’aide de la Banque Mondiale (BM) aux pays frappés par le Virus est passée de 230 à 400 millions de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) va déloquer 130 millions de dollars en faveur de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone et la Banque Africaine de Développement (BAD), 150 millions de dollars.
Certains pays se sont également manifestés : Le Canada va octroyer à ces pays, 27 millions de dollars et la France 70 millions d’euros.
Le Japon a augmenté son enveloppe financière de 5 millions de dollars et a mis à la disposition des pays touchés par l’épidémie, plus de 500.000 équipements de protection pour les agents de santé.
Par ailleurs, le Sénégal a décidé d’ouvrir un corridor humanitaire aérien pour l’acheminement de l’aide dans les trois pays touchés par le virus.
Dans les pays non encore touchés par le virus dont le Togo, les autorités veillent au grain. Au Togo, les campagnes de sensibilisation se multiplient.
Tout le monde s’est lancé dans la bataille y compris les médias. Certaines sociétés ne sont pas en reste. Tel est le cas du groupe français Bolloré qui a prévu un grand concert à Lomé le 4 octobre prochain pour sensibiliser les jeunes.
Rappelons que le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d’animaux infectés. Il provoque une fièvre caractérisée par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90%.
Ce virus aurait été véhiculé par des chauves-souris en Guinée, selon les autorités de ce pays. Il peut aussi l’être par des chimpanzés, des gorilles, des antilopes, etc… FIN
De retour à Lomé, Ambroisine MEMEDE / Rédaction