Depuis l’âge de 8 ans où il est orphelin de père, Agbétomegbé Eli, aujourd’hui 13 ans et élève en classe de Sixième, passe ses vacances à côté du lac Togo où il pêche des heures durant pour se procurer de l’argent et s’acheter à l’approche de la rentrée scolaire ses fournitures, son kaki et des chaussures.
Cet enfant natif de Togoville (30 km à l’est de Lomé) a trouvé cette idée « géniale » chez son feu père qu’il accompagnait dans son plus jeune âge.
« Comme aujourd’hui je n’ai personne pour véritablement m’aider à continuer à fréquenter alors que j’ai envie d’aller loin et de devenir un ministre, je n’ai autre issue que de suivre les pas de mon père », a-t-il expliqué samedi à un journaliste de l’Agence Afreepress.
L’hameçon, une ligne et le tour est joué
Son job consiste à se procurer un hameçon qu’il accroche à une ligne et au bout duquel il attache du ver de terre et le tour est joué.
« C’est comme si les poissons d’ici me connaissent. Tous les matins et tous les soirs, je viens leur rendre visite et ils ne tardent pas à répondre à mon appel », a-t-il indiqué souriant tout en ajoutant que les enfants qui suivent son exemple, ne sont pas aussi « excellents » que lui en matière de pêche.
Une recette d’au moins 600 francs CFA par jour
Les poissons pêchés, c’est par quarantaine qu’il les vend aux bonnes dames qu’il a comme clientes « fidèles ».
«Je les dispose par quarantaine et suivant leur grosseur. La quarantaine coûte 600 francs. Tous les jours que Dieu fait, j’arrive au moins à avoir 600 francs que je garde jalousement chez un frère pour résoudre me problèmes à la rentrée », a-t-il fait savoir.
A croire ce petit garçon, ses recettes journalières peuvent aller jusqu’à 3 000 francs CFA, « si la pêche est bonne ».
Interrogés, certains de ses camarades ont confirmé qu’Eli est un « as » de la pêche. Eli Agbétomégbé désire arrêter un jour de pêcher, d’aller à Lomé pour faire l’Université et devenir un « grand quelqu’un ».