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Pour l’émergence d’un art contemporain togolais influent, reconnu et apprécié, l’Etat, les partenaires en développement, etc ont un rôle majeur à jouer (Cham Wofa).
Publié le lundi 29 septembre 2014  |  icilome




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Togo - Trois questions à Cham Wofa, artiste plasticien, créateur de la galerie d’art contemporain "NEO", professeur d’université. Dans cette interview, l'auteur salut les efforts qui se font mais en même temps, relève des difficultés. Lecture.


Icilome.com: Quel regard avez vous sur les artistes togolais aujourd'hui?

Cham Wofa : L’art contemporain togolais se porte très bien, que ce soit dans la peinture ou la sculpture. En termes de qualité visuelle, notre art est créatif ; il innove. Mais il rencontre beaucoup de difficultés à se montrer, à se diffuser et à se vendre convenablement. Ceci dit, des lieux d’exposition s’ouvrent de plus en plus à Lomé. La visibilité des artistes et la commercialisation des œuvres d’art reviennent désormais à ces structures spécialisées. Nous avons nous-mêmes initié une galerie d’art nommée "NEO", qui milite auprès de huit artistes togolais très talentueux.

Le but de notre galerie est de montrer des œuvres et des talents togolais, de les promouvoir et les rendre visibles chez nous comme à l’extérieur. Un site internet est mis en ligne à cet effet. Bientôt, la galerie s’installera pour organiser des expositions professionnelles.

Icilome.com: Avec la mise en place du Fond d'aide à la culture, quelque chose a changé dans le domaine culturel?

Cham Wofa : Le Fonds d’aide à la Culture est une bouffée d’air. Pour l’instant, il est trop tôt pour évaluer ce qu’il a changé dans le domaine culturel au Togo. Il faudra du temps pour mesurer son impact et sa portée. Néanmoins, on peut déjà noter que ce fonds a fait de l’année 2014 une année riche en événements artistiques et culturels, partout dans notre pays. L’année 2015 doit être encore plus intense grâce à ce fonds.
Dans cinq ou dix ans, nous procéderons au bilan.

Icilome.com: Qu'est ce qui reste pour l'artiste togolais pour plus de compétitivité?

Cham Wofa : L’artiste togolais a son destin entre ses mains. Il est l’artisan principal de sa carrière. A lui de mettre à sa propre disposition tous les arguments pour convaincre ceux qui connaissent et achètent l’art.
L’artiste doit être lui-même un acteur actif et convainquant de la sensibilisation des Togolais à visiter les ateliers, les expositions, à acheter des tableaux et des sculpteurs pour décorer les maisons et les bureaux.

L’Etat, le gouvernement, les entreprises et les partenaires en développement du Togo ont de leur côté un rôle majeur à jouer, pour l’émergence d’un art contemporain togolais influent, reconnu et apprécié.
Une série de défis doit être relevée : le financement suffisant des projets de création, de recherche et de promotion de l’art contemporain togolais, l’appui aux galeries d’art et tout autre espace de diffusion des œuvres d’art au Togo, le développement de fonds d’art publics, privés, institutionnels qui permettraient à l’Etat, aux entreprises, aux institutions d’acquérir des œuvres, la création d’une école des beaux-arts à Lomé, la pris en compte des artistes peintres et sculpteurs togolais dans la diplomatie culturelle de notre pays, le développement d’un journalisme spécialisé, l’émergence d’acteurs importants que sont les critiques d’art, les historiens d’art, les collectionneurs d’art…

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