Togo - Situé à 25 km de Pagala gare, plus précisément à Blitta-Ouest, Kui est un village où les populations ont l’impression d’être les oubliés des autorités togolaises. Avec une population oscillant entre 500 à 1000 personnes, l’agriculture est la principale activité qui occupe les habitants. Voyage au cœur d’un village figé dans le sous-développement.
Galère, misère, les conditions de vie des populations de Kui sont déplorables. Pour boire de l’eau, les populations sont obligées de parcourir 1 km pour aller dans une marée d’eau où les bêtes aussi viennent se désaltérer.
Totalement enclavé, Kui ne dispose pas d’un centre de santé. Une situation qui oblige, selon les témoignages recueillis, les femmes à accoucher à la maison sans aucune assistance médicale avec tous les risques que cela comportent. Les nouveaux nés ne sont pas vaccinés.
"Pour aller à un centre de santé, il faut parcourir 12 km à pied. La situation du village est très misérable. Aucune autorité du pouvoir public ne se fait sentir dans ce village", raconte le président de l’Association "Saint de Dieu", Sossou Koffigan. Cette association a été créée en 2013. Elle parraine à ce jour, plus de 30 orphelins.
"Il faut voir comment des togolais vivent là- bas", nous raconte Raymond, 29 ans, un jeune agriculteur qui avait abandonné les études en classe de 4e faute de moyens.
A ce jour, l’école primaire du village ne dispose que de trois classes bien construites tandis que, les autres sont des hangars de fortune sous lesquels, on ne peut même pas s’abriter en cas de pluie.
Ce qui attire l’attention de tout étranger arrivé dans cette école, c’est de voir les élèves faire leur besoin tout autour de l’école. Interrogé sur les conditions de vie des enfants dans le village, le président -fondateur de l’association "Saint de Dieu" n’a pas mâché les mots.
"Les enfants se rendent à l’école dans des haillons: ils vont à l’école sans chaussures, pas de tenue scolaire et ceux qui n’ont pas leurs parents, ne vont plus à l’école, faute de fournitures scolaires. Ceux qui s’efforcent s’arrêtent aux secondaires. Il faut les voir aller aux champs, très loin du village, 3 à 4 km, les gens meurent à cause de petit bobo", a exposé Sossou Koffigan.
Grâce à son association, certains élèves du village arrivent à bénéficier de petite assistance.
"Il arrive que, d’autres enfants quittent les salles de classes pour aller aider des paysans aux champs, juste pour trouver de quoi manger dans la journée", a indiqué M.Sossou Komlan. Et d’ajouter que, on défèque à l’air libre sans se soucier des microbes et autres maladies que cela peuvent occasionnés
Face à cette situation de misère très poussé, M.Sossou souhaite que le gouvernement envoi des gens afin qu’ils viennent voir les conditions de vie des villageois.
"Si le gouvernement peut envoyer des agents de santé pour venir au moins vacciner les enfants, ce serait bénéfique pour les nouveau-nés, souhaite le président fondateur de +Saint de Dieu +".
M.Sossou dit que des efforts se font à leur niveau et dans le village afin de rencontrer les autorités togolaises mais à ce jour, cela ne portent pas de fruits.
"Particulièrement au chef de l’Etat, nous souhaiterions qu’il tourne son regard vers cette population qui se sent abandonnée, délaissées. Il faut qu’il fasse un geste à l’endroit de la population: construction d’un centre de santé, d’un fontaine d’eau potable".