Togo - Suite à la sortie du ministre Yark Damehane sur le braque de l’aéroport de Lomé, les commentaires vont bon train et Gerry Taama n’est pas du reste.
L’ex-officier des Forces Armées Togolaises (FAT) et président de la formation politique, le Nouvel Engagement Togolais (NET) dans une publication sur sa page facebook critique le ministère de la sécurité et de la protection civile sur la gestion de cette affaire, particulièrement la communication.
"Laisser un numéro vert, sans donner des détails par exemple sur un portrait-robot des malfaiteurs, ou un signalement qui permet de les identifier n’est pas correct", écrit Gerry Taama sur sa page facebook.
Voici l’intégralité de sa réaction.
"Week-end meurtrier à Lomé. Tous ces braquages en pleine journée deviennent carrément inquiétants. S’attaquer au parking de l’aéroport, à moins d’un kilomètre de deux bases militaires (la base chasse et la compagnie des troupes aéroportées - CETAP -) démontre une organisation logistique et une connaissance des temps de réactions de nos forces. Il faut prendre en compte ce mode opératoire, sans verser dans des accusations grotesques. Mêmes dans les pays développés, des attaques de fourgons blindés existent, et parfois, les malfaiteurs ne sont jamais retrouvés. Pour ma part, les gendarmes et policiers togolais font dans le domaine de la lutte contre la criminalité urbaine un travail plutôt remarquable. Mais ils ne peuvent être partout.
Par contre, la communication du ministère de la sécurité n’est pas bonne. On a l’impression que ce sont les populations qui sont responsables de la situation, du fait de la non-collaboration, alors qu’en règle générale, quand ça tire, tout le monde court, et quand ça ne tire pas, tout le monde se sent en sécurité. Laisser un numéro vert, sans donner des détails par exemple sur un portrait-robot des malfaiteurs, ou un signalement qui permet de les identifier n’est pas correct. Il faut donner plus d’éléments aux populations pour qu’elles puissent collaborer efficacement.
Pour ma part, si j’avais un conseil à vous donner, il est simple et vieux comme le monde. Eviter de vous balader avec trop de liquidité sur vous: c’est un appel à braquage. Vous tous qui avez des chantiers, faites plutôt des chèques à vos maçons et menuisiers, au lieu de vouloir retirer les 5 millions du prêt (il ne peut en être autrement) pour tout gérer durant votre congé. Dans les halls de nos banques, se trouvent des indicateurs qui suivent vos mouvements, connaissent vos projets et vous pistent toute la journée.
Et pour finir, s’il vous plait, si vous vous faites braquer, donner leur ce qu’ils veulent, ne résistez pas, ne les regardez pas dans les yeux, ne tentez aucun geste malheureux en direction de votre portable. La vie est la seule valeur pour laquelle vous devez être prêt à mourir, pas l’argent. Bonne journée. Gerry Taama".
