Le Fonds monétaire international (FMI) s’est écarté un peu de son dogme de l'orthodoxie budgétaire en appelant les Etats à augmenter leurs dépenses dans les projets d'infrastructure (transports, énergie...) pour relancer la croissance économique mondiale atone.
Dans un rapport sur les perspectives de l'économie mondiale publié le 30 septembre, le fonds estime que «c'est le bon moment pour donner un coup d'accélérateur sur les infrastructures».
Il précise que «dans les économies avancées, un accroissement de l'investissement en infrastructures procurerait un coup de pouce bienvenu à la demande, et c'est l'un des derniers leviers politiques disponibles pour soutenir la croissance, compte-tenu des politiques monétaires accommodantes» déjà mises en place par les banques centrales.
Le fonds traditionnellement allergique au gonflement des dépenses publiques suggère d’appliquer cette solution keynésienne dans la zone euro, notant qu'une telle politique serait plus efficace dans les régions où la croissance évolue actuellement en-dessous de son potentiel de long terme.
Le FMI souligne que ces investissements dans les infrastructures se rentabiliseraient à long terme s'ils étaient sélectionnés avec soin. Les grands projets créeraient ainsi des emplois, stimuleraient la demande et soutiendraient la croissance à long terme, tout en apportant des revenus aux Etats, via des péages et/ou des rentrées fiscales.
Le fonds estime qu'un investissement d'un montant d'un point de PIB entraînerait une augmentation de 0,4 point dès la première année, et de 1,5 point après 4 ans.