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Le Folklore de Faure après le braquage de l’aéroport
Publié le jeudi 2 octobre 2014  |  togo.infos


© aLome.com par Parfait
Faure Gnassingbé à la grande prière marquant la fin du carême musulman 2014.


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C’est le journal Forum de la Semaine qui rapporte dans sa parution de jeudi que, « très préoccupé » par le braquage qui a eu lieu dimanche au parking de l’aéroport de Lomé, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé s’est rendu à pied sur les lieux.

Pour constater quoi et pour entreprendre quoi ?

Ces questions paraissent peut-être anodines pour certains, mais elles revêtent à nos yeux un caractère essentiel et même fondamental.

Le Prince du Togo était, comme d’habitude, absent du Togo lorsque ce braquage a eu lieu au parking de l’aéroport Gnassingbé Eyadema de Lomé.

Il est revenu 24 h après ce forfait qui a occasionné la mort de deux personnes dont un pasteur du christianisme céleste et un gendarme ainsi qu’une demi-dizaine de blessés graves. Les corps avaient déjà été évacués, les blessés aussi.

Les douilles des balles tirées par les malfrats ont également été ramassées. Même le véhicule attaqué n’y était plus. Le parking a été à nouveau ouvert au public, bref la normale était de retour.

Dans un tel contexte, Faure Gnassingbé s’est-il rendu sur les lieux pour quoi faire ? Jouer au médecin après la mort ? Il voulait en réalité voir quoi surtout qu’une fois tous les dix jours, il passe toujours par cet endroit pour ses multiples et clandestins voyages ?

Le Chef de l’Etat ne connait pas l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé ? Quand il s’y est rendu qu’a-t-il fait ? Quelles dispositions particulières a-t-il ordonné de prendre pour améliorer la sécurité des lieux ? Quel était l’intérêt d’un tel déplacement dès lors que tout est revenu à la normale ?

Il semble que ce prétendu mouvement du Prince n’était rien d’autre qu’un acte folklorique dont l’objectif manifeste est de donner l’illusoire sentiment aux togolais que leur président est attentif à leurs problèmes. Mais faux !!! Très faux !!!

Le fils du père n’a de préoccupations réelles que pour sa vie, sa survie politique, sa sécurité, ses privilèges, ses avantages et intérêts personnels etc.

C’est plus qu’une évidence aux yeux de nombre de togolais. La preuve, l’on dit qu’il s’y est rendu à pied, mais l’on omet exprès de préciser que c’est sous haute escorte….

Mais oui, les militaires qui accompagnaient le Chef de l’Etat étaient armés jusqu’aux dents. Tout l’endroit était bouclé par des bérets verts puissamment armés avec des mines particulièrement serrées. Mais alors de quoi parle-t-on ?

Faure Gnassingbé a-t-il ordonné la prise en charge des blessés ? A-t-il eu la présence d’esprit d’ordonner l’assistance aux familles des victimes de cette attaque ?

Cela nous étonnerait beaucoup car ce n’est pas dans la nature de notre cher Président de se préoccuper de ces genres d’actes humains. Là aussi nous avons beaucoup de preuves.

Depuis trois ans, la Commission Vérité Justice et Réconciliation a recommandé l’indemnisation des différentes victimes des violences à caractère politique au Togo, mais jusqu’à ce jour rien. Et pourtant, c’était en des termes dithyrambiques que Faure Gnassingbé, en recevant ce rapport, avait salué le travail de cette Commission.

Mais ce n’est pas tout. Il y a encore quelques années, Faure Gnassingbé se rendait à Aného lorsqu’une partie de son convoi a fait un accident grave, un photographe de Togo presse et un journaliste de la TVT avaient gravement été blessés. Jamais, l’on a daigné prendre ceux-ci en charge.

Ils ont souffert, des années durant pour se soigner par leurs propres moyens et pourtant ils ont été victimes d’un accident de travail…Et de quel travail en plus ??? Le reportage d’une activité de Monsieur le Président de la République. Quelle cruauté !!!

L’on peut prolonger la liste de ces cas où le Président de la République s’est montré effroyablement indifférent…

Les togolais se souviennent certainement du retour triomphal du Prince après l’annonce de sa supposée mort alors qu’il était en voyage officieusement officiel en Israël en 2012.

Une semaine après ce retour, il avait fait le déplacement du palais des congrès de Kara. Et à l’occasion, les zélés préfets de la région ont trouvé le génie de mobiliser les pauvres populations des cantons environnants pour accueillir le Prince.

Un camion qui avait exagérément chargé d’honnêtes citoyens de Sarakawa s’était renversé sur le chemin de retour. Plusieurs blessés et des décès avaient été enregistrés à l’époque. Faure a-t-il daigné ordonner la prise en charge des victimes et de leurs familles ? Négatif !!!

Evoluons. En 2011, près d’une quarantaine de togolais étaient morts noyés à bord d’une pirogue aux larges du Lac Togo. Qu’a-t-on fait à cette époque ? Le pouvoir du Prince a fait le choix immoral de donner 150.000fcfa à la famille de chaque victime pour enterrer les corps, un point c’est tout.

Alors qu’au même moment, un bus burkinabè qui venait à Lomé avait fait un accident sur le pont Amoutchou dans l’Ogou, occasionnant des morts dont une quinzaine de burkinabè, le Président Compaoré avait décrété deux jours de deuil national à l’époque avec une assistance très soutenue aux familles des victimes et aux blessés eux-mêmes.

Le 15 avril 2013, deux élèves avaient lâchement été abattus par les forces de l’ordre à Dapaong lors d’une marche pacifique qui était destinée à réclamer la reprise des cours.

Le fils-héritier a attendu son discours du 26 avril, soit 11 jours plus tard, pour parler de ce meurtre sans même préconiser une mesure d’accompagnement des familles des deux victimes alors qu’au même moment, un attentat qui avait fait deux morts à Boston lors du marathon annuel, l’avait amené à envoyer très rapidement et en urgence une lettre de condoléances à Barack Obama dès le même jour de l’attentat.

Le comble, c’est que la dépouille de l’un des deux enfants abattus par les forces de l’ordre ne sera inhumée qu’un an plus tard dans l’indifférence total du pouvoir en place et dans l’impunité totale des assassins.

Tout cela pour montrer combien, il est difficile de dire aux togolais que leur Président se préoccupe de leurs problèmes. Ce n’est pas superflu quand l’adage dit que c’est dans le malheur que l’on reconnait de vrais amis.

Le Prince pense-t-il vraiment être ami du peuple togolais ? Il doit le prouver par des actes.

La prétendue « préoccupation » du Chef de l’Etat dont nous parle notre confrère, reste justement à démontrer. S’il est préoccupé, ce ne peut qu’être pour sa propre sécurité dès lors qu’il se rend compte que celle-ci présente des trous assez inquiétants pour lui-même.

Le fait que ce braquage ait pu avoir lieu dans l’environnement immédiat de l’aéroport doit effectivement le préoccuper puisqu’il y passe presque tous les dix jours pour ses multiples et clandestins voyages de villégiature.

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