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Dieu ne recule pas devant Faure Gnassingbé
Publié le vendredi 3 octobre 2014  |  togo.infos


© aLome.com par Parfait
L`église Saint Augustin d`Amoutive


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Concluons avant tout développement :

La quasi-totalité des togolais, à l’exception peut-être des seuls accaparateurs des biens du peuple, souhaitent voir s’opérer les réformes politiques et institutionnelles au Togo avant la présidentielle de 20105.

Cette affirmation est d’autant plus vraie que mercredi, le vivier des hommes de Dieu du Togo s’est clairement prononcé sur cette question.

Les termes de leur communiqué ont été certes teintés de formules assez diplomatiques, mais il a le mérite d’être relativement clair et sans ambages.

Les réformes, telles que préconisées par l’APG, sont impératives avant l’élection présidentielle de 2015.

Avant eux, l’ensemble des couches socioprofessionnelles du Togo s’étaient déjà prononcées, il y a trois ans, à travers les recommandations formulées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).

De Lomé à Cinkanssé, les togolais ont vivement manifesté leur désir profond et intime de voir le Togo muer vers la démocratie et l’Etat de droit à travers ces réformes.

Puis, les différentes organisations de défense des droits de l’homme, la Société Civile, le corps diplomatique accrédité au Togo, les partis politiques, plusieurs personnes ressources, les médias ont corroboré ce vœu très cher à l’ensemble du peuple togolais.

Même le premier ministre dans son discours-programme adressé à l’Assemblée Nationale pour être investi dans ses charges, l’a aussi martelé.

Hier jeudi encore, l’Union Européenne a encore affirmé ce désir profond de voir le Togo opérer les réformes politiques avant 2015 comme l’indique d’ailleurs cette phrase claire de Nicolas Berlanga-Martinez à la suite des assises UE-Togo tenues ce jeudi :

« Nous avons mis beaucoup de temps à parler des élections présidentielles et naturellement des réformes que nous aurions souhaitées qu’elles soient faites avant les élections ».

Mais alors, pourquoi les réformes ne sont-elles toujours pas effectives au Togo malgré ce vœu clairement exprimé par les togolais ?

La réponse est à chercher chez Faure Gnassingbé et ses affidés qui ont tout fait pour empêcher ces réformes et se sont ensuite empressés de fermer brutalement la page de celles-ci par la bouche de Gilbert Bawara qui a une tendance affirmée à jouer au griot de Faurevi chez les blancs.

Revenons simplement sur les faits : Depuis août 2006 où ces accords avaient été signés, c’est Faure Gnassingbé qui est au pouvoir et donc de ce fait avait l’obligation régalienne d’initier ces réformes.

Malheureusement, plus de huit ans après il n’a daigné frémir dans ce sens.

Il a fallu qu’en début 2014, Jean-Pierre Fabre, le Président National de l’ANC, l’oblige à travers une lettre puis une rencontre, à ouvrir timidement et indolemment le débat sur cette question de réformes.

Puis, de subterfuges en subterfuges, de fuites en avant en fuites en avant, les députés de son parti finissent lâchement par rejeter le projet de loi introduit par le gouvernement issu de leur propre majorité à l’Assemblée Nationale sur ces questions de réformes, concluant ainsi en beauté toutes les maladresses et les multiples freins montés par le Prince lui-même pour empêcher la matérialisation effective de cette noble volonté exprimée par les togolais de tous bords.

Eh mon Dieu !!! Les gens n’ont plus de scrupules au Togo !!!

Cher Prince bien-aimé, dites-nous ce que signifient pour vous les réformes institutionnelles et constitutionnelles au Togo ? Votre départ du pouvoir ?

Si telle est votre crainte, cela signifie alors que vous avez conscience que ce pouvoir que vous revendiquez à cor et cri de détenir du peuple, ne vient justement pas de ce peuple ? Mais dis donc !!!

C’est donc vrai que c’est par la fraude électorale, la force brute, les armes, le forcing, l’intimidation, l’achat des consciences…que vous êtes encore assis dans le fauteuil du pouvoir exercé par votre père défunt pendant 38 ans et vous depuis presque 10 ans ? Merde alors !!!

Sinon pourquoi avez-vous refusé, depuis huit ans d’initier les réformes dès lors qu’elles sont préconisées par l’ensemble du peuple togolais et des partenaires au développement ?

Pourquoi avez-vous drôlement attendu la lettre de Jean Pierre Fabre et sa rencontre avec vous pour faire semblant de mouvoir dans ce sens avant d’éteindre au plus tôt ce processus par une démarche bloquante et lâche ?

Il est évident aux yeux de tout être sensé qu’un Chef d’Etat ne fait que la volonté de son peuple. Qu’il est naturellement le serviteur des serviteurs du peuple.

Mais alors quelle gloire tirez-vous d’agir contre la volonté du peuple alors même que vous revendiquez devant qui veut vous entendre, que votre pouvoir vient de ce peuple souverain ?

Pourquoi avez-vous peur d’un scrutin à deux tours ? Que voyez-vous de mal dans la limitation des mandats présidentiels à deux au maximum au point de préférer une guerre civile à ces réformes judicieuses et salutaires pour le devenir du Togo et de son peuple ?

L’on a encore à l’esprit votre fameux discours d’Atakpamé où vous aviez juré « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux »….Plus jamais quoi ? De morts et de réfugiés à la suite de violences post-électorales…

Mais pourquoi alors vos faits et gestes concourent curieusement à ne provoquer que cette hécatombe au Togo, notamment en 2015 ? Le pouvoir est-il un bien familial appartenant exclusivement aux Gnassingbé ?

Si tel est le cas, faites donc du Togo un royaume qui consacre la dynastie des Gnassingbé au pouvoir.

Il est certes établi que sous votre règne, le Togo a beaucoup progressé en paradoxes et contradictions, en dépravation de meurs, en bassesses, en légèreté et lâcheté, en coups-bas, en instrumentalisation éhontée de la justice…

Mais de là, chercher à persister dans ce délire immoral effondre littéralement toutes les vertus et facultés qui distinguent l’homme des autres animaux.

Il n’est certainement pas tard de se ressaisir car les pages de l’histoire du Togo sont irrésistiblement en train de s’écrire et elles y laisseront naturellement vos marques…..N’éteignez pas votre nom et celui de votre lignée avant votre mort.

Dieu qui a créé les hommes peut-il reculer devant un homme ci-puissant soit-il ?

Certainement non. Voilà où la sortie des hommes de Dieu trouve toute sa perstinence et s’illustre comme une parfaite interpellation de conscience.


Pour l’amour de la Patrie

Appel de l’Eglise Catholique au Togo, de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et de l’Eglise Méthodiste du Togo à une relance du processus des réformes institutionnelles et constitutionnelles

C’est avec grand étonnement et profonde déception que la Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo ont appris, le 30 juin 2014, le rejet par l’Assemblée Nationale du projet de loi introduit par le Gouvernement suite au dialogue politique entre partis parlementaires initié par le Premier Ministre au sujet des réformes institutionnelles et constitutionnelles préconisées par l’Accord Politique Global de 2006.

Leur désillusion est d’autant plus grande qu’un prélat, Monseigneur Nicodème Barrigah-Benissan, a eu à assurer, avec la bénédiction de ses pairs, la facilitation dudit dialogue conformément au souhait exprimé par les protagonistes.

Lesdites Eglises étaient convaincues de la bonne foi des acteurs politiques, fils et filles de notre chère Patrie, qui donnaient l’impression d’avoir finalement compris la détresse des Togolais et des Togolaises et d’avoir, par conséquent, décidé de discuter entre eux pour trouver les solutions appropriées qui redonneront espoir à tout un peuple et lui éviteront des lendemains d’élections difficiles.

Comme tant d’autres institutions qui se sont exprimées sur cette situation pour le moins paradoxale, la Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo déplorent que l’absence de confiance et l’intransigeance des uns et des autres n’aient pas permis d’aboutir à l’adoption du texte de loi vivement attendu par les Togolais.

Ils considèrent cette rebuffade essuyée par le peuple comme un regrettable recul enregistré dans l’engagement pris par les mêmes acteurs d’une part depuis plus de huit ans dans le cadre de l’APG, et, d’autre part, depuis plus de deux ans dans le processus de mise en œuvre des recommandations de la CVJR. Ils observent enfin que depuis le 30 juin, aucune autre démarche n’est entreprise pour trouver une issue à cette question capitale pour l’avenir de notre Pays.

Voilà pourquoi, tout en respectant les positions exprimées par les diverses formations politiques représentées ou non à l’Assemblée Nationale, la Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo adressent un appel pressant au Chef de l’Etat, au Premier Ministre et à son Gouvernement, au Président de l’Assemblée Nationale, à tous les députés et à tous les responsables de l’opposition togolaise en faveur d’une nouvelle initiative visant à réexaminer les questions introduites auprès de l’organe législatif de notre Pays en vue d’y trouver une issue plus positive.

Dans ce sens, ils exhortent tous les fils et filles de notre Pays à faire prévaloir l’amour de la Patrie sur toutes les autres considérations partisanes et égoïstes afin de faire avancer la démocratie et permettre à l’élection présidentielle de 2015 de se tenir dans un cadre serein, paisible, juste et équitable.

La Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo invitent tous les croyants à s’unir en prière pour implorer du Seigneur la grâce de l’Esprit Saint sur les personnes et institutions auxquelles il appartient de prendre les décisions opportunes en ces temps décisifs pour notre Pays.


Fait à Lomé, le 1er octobre 2014


Pour la Conférence des Evêques du Togo


+Mgr Denis AMUZU-DZAKPAH

Pour le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo
Pasteur Sename Mensa AVINOU
Vice-Président Modérateur

Pour le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo
Pasteur Comlansan Charles KLAGBA-KUADJOVI
Président


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