Le Chef de l’Etat togolais a procédé, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies à la signature d’un protocole d’accord avec l’Union Européenne sur l’énergie durable. Le concept n’est pas nouveau, mais interpelle les Etats à prendre en compte la protection de l’environnement dans l’exploitation de l’Energie. Le ministre Damipi Noupokou des mines et de l’énergie qui était présent à cette séance de signature maîtrise les contours et explique le développement de l’Energie au Togo. La disponibilité et les besoins, les projets et les perspectives et les ambitions du Togo en matière de l’énergie durable. Interview.
Indépendant Express : Bonjour Monsieur le ministre des mines et de l’énergie, quel est le contenu de l’accord signé entre le Togo et l’Union Européenne ici à New York ?
Damipi Noupokou : le Chef de l’Etat a procédé à la signature d’un protocole d’accord avec l’Union Européenne concernant l’appui de la commission européenne au développement de l’énergie durable au Togo. L’Union européenne a reconnu l’effort du gouvernement en matière de l’énergie de manière générale, les efforts du Togo dans le cadre de l’extension des réseaux au niveau des communes rurales de manière à accroitre le taux d’électrification.
Pour cela, l’Union Européenne a prévue dans les financements à venir entre 2014 et 2020, d’appuyer le Togo avec un financement national de 30 millions de dollars auxquels peuvent s’ajouter des fonds régionaux dans le cadre de l’énergie durable.
Dans ce protocole qui a été signé, l’UE s’est engagée à accompagné le Togo dans la mise en œuvre de sa politique énergétique, dans la recherche de l’assistance technique en vue de nous aider à identifier les projets qui seront identifiés et aussi chercher des partenaires en vue de financer la réalisation de ce projet.
Le gouvernement togolais s’est aussi engagé à intensifié le dialogue dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique énergétique, notamment avec les populations, le secteur privée, la société civile, et faire en sorte qu’un cadre législatif motivant soit mis en place de manière à activer les investisseurs.
Mr le ministre, l’énergie durable suppose la prise en compte de l’environnement, mais au Togo, les énergies renouvelables ne sont pas développées notamment l’énergie solaire. Quand est ce que vous comptez développer ce secteur ?
Dans notre politique d’énergie renouvelable, nous avons laissé une place de choix à cela. Quand on évoque les énergies renouvelables, tout le monde pense à l’énergie solaire mais elles passent par plusieurs types d’énergie : il y a les micro centrales hydroélectriques, il y a le vent, le solaire, la marémotrice.
Vous n’êtes pas sans savoir que récemment, l’autorité de réglementation du secteur d’électricité a lancé un appel d’offre pour chercher des partenaires en vue de mettre en place des centrales à base d’énergie renouvelable dans le cadre de l’énergie solaire, éolienne et dans le cadre de la transformation des déchets.
Je voudrais également préciser que nous pensons souvent que les énergies renouvelables sont moins chères parce que le soleil est là tout le temps mais la technologie est telle que la production de l’énergie à base de ces sources là est un peu plus coûteux que la classique que nous connaissons. Donc nous attendons de voir les conclusions de ces dossiers d’appels d’offres pour savoir jusqu’où nous pourrons aller dans la mise en place ou non de ces énergies au Togo.
Nous avons pris l’engagement déjà de faire évoluer progressivement ; d’ici 2017, de faire passer le mixte de l’énergie durable au renouvelable à 6% et vers 2020 nous devons être autour de 10-12%.
Est-ce a dire Mr le ministre que Contour Global, le grand projet n’arrive pas à satisfaire les attentes en matière d’énergie au Togo ?
Mais aucun pays ne peut dire qu’avec un seul projet, il est satisfait des demandes énergétiques de son pays. Contour Global est arrivé à un moment donné avec une demande qui était bien connue et la demande ne fait qu’augmenter. Regardez vous-mêmes l’effort du gouvernement pour amener l’énergie électrique dans nos hameaux, les cantons et les villages. Donc c’est la demande qui augmente.
Bref Contour Global c’est une puissance de 100Mgw et la demande aujourd’hui dépasse 150Mgw, donc nous avons besoin de compléter la production de Contour Global.
Vous savez aussi que Contour Global ne produit que 25-30% de son énergie non pas parce qu’il n’a pas la possibilité de produire ce qu’il faut mais c’est compte tenue des énergies disponible moins chères que nous utilisons cette centrale à un taux beaucoup plus bas.
Vous savez aussi qu’on n’a pas encore mis en place les grands projets, le port avec le troisième quai, LCT, vous savez le projet de Scan Togo pour produire du clinker à Tabligbo plus d’autres projets qui viendront et qui vont demander beaucoup d’énergie. Donc c’est clair que Contour Global ne sera pas suffisant pour alimenter tout le pays en énergie à 100%.
Et où en est-on avec le barrage d’Adjarala qui promet aussi de renforcer la suffisance énergétique?
Le barrage d’Adjarala comme vous le savez, nous nous sommes approchés de la coopération chinoise pour réaliser ce barrage. Tout se passe bien, les requêtes ont été envoyées et les nouvelles nous montrent que la coopération est vraiment disposée à nous accompagner pour la réalisation de cet important barrage.
Monsieur le Ministre, les dirigeants du Monde, le Chef de l’Etat togolais ont abordé ce jour en marge de l’assemblée générale des Nations Unies la question du climat, de la protection de l’environnement. Alors que compte faire le gouvernement togolais, ou que fait-il déjà dans la protection de l’environnement en matière énergétique ?
Lorsqu’on parle de problème climatique, de protection de l’environnement, de climat, vous savez qu’une bonne partie de tout cela provient de la production de l’énergie électrique. Que ce soient les centrales à charbon, ou d’autres centrales qui produisent des gaz à effet de serre et c’est pour cela qu’une bonne partie de la rencontre a trait à la façon de produire l’énergie électrique sans envoyer de gaz à effet de serre ; d’où la nécessité de développer les centrales à énergie renouvelable.
On n’a aussi parlé de la protection de nos cotes, avec l’érosion côtière. Nous avons donc du pain sur la planche.
Merci Mr le ministre.damipi
C’est moi qui vous remercie.
Interview réalisée à New York par carlos KETOHOU