Les bonus que se sont accordés une poignée de hauts dirigeants de la Banque mondiale ont choqué le personnel de cette institution dont la mission première est de lutter contre la pauvreté. D’autant plus que le président la banque, Jim Yong Kim, a entamé un vaste plan d’économies internes qui pourrait aller jusqu’à la réduction du personnel. «Nous nous interrogeons sur l’opportunité de tels versements étant donné les sacrifices qui sont demandés au reste d’entre nous», déclare l’association du personnel de la banque selon l’AFP.
Certes, ces bonus sont sans communes mesures avec les fortunes colossales qu’encaissent certains traders de Wall Street ou de Londres, mais il n’en reste pas moins délicat, lorsque l’on gagne près de 400 000 $ par an, de s’octroyer 100 000 $ de bonus supplémentaires avant de partir dans les pays pauvres prêcher la croissance inclusive et la réduction des inégalités.
David Theis, porte-parole de la Banque a tenté de justifier cette politique : «La Banque mondiale doit attirer et savoir retenir des dirigeants de haut calibre et nous accordons, à de rares occasions, des primes pour compétence exceptionnelle à des postes très techniques ou cruciaux dans notre management».