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Dossier : L’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE), une institution au-devant de la guerre contre le chômage au Togo
Publié le dimanche 5 octobre 2014  |  togo actualite


© aLome.com par Parfait
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L’histoire retiendra que l’une des institutions qui a été créée pour éradiquer un temps soi peu le chômage et le sous-emploi au Togo est l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE). Cette institution à caractère politique a su enrôler des jeunes chômeurs à qui des stages de formations financés par l’Etat ont été offerts ceci pour permettre à ces derniers d’avoir une première expérience professionnelle. Il y a trois ans, lorsque cette institution se créait pour aller en guerre contre le chômage et le sous-emploi, nombreux étaient ceux qui doutaient de son efficacité.

Quel bilan peut-on faire depuis sa création jusqu’aujourd’hui ? Les subventions de l’ANPE bloquées à 375.000.000 FCFA arrivent-elles à permettre à cette institution de fonctionner normalement? Voilà autant de questions qui ont conduit l’Agence de presse Afreepress à aller enquêter au cœur du dispositif de fonctionnement de l’ANPE.

Historique de la création et de la mission assignée à l’ANPE

L’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) est un établissement public chargé d’enregistrer les demandeurs d’emploi du Togo et de leur proposer du travail ou de les aider à faire leur premier pas dans le monde de l’entreprise. Elle tire sa légitimé de la loi n° 2006-010 du 13 décembre 2006 en ses articles 202, 203, 204. Ces dispositions sont renforcées par l’adoption d’un décret présidentiel N°2008-069/PR du 21 juillet 2008 portant attributions, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale pour l’Emploi.


Elle a pour vocation de « contribuer à l’élaboration de la politique nationale de l’emploi, de mettre en place une banque de données fiables sur l’emploi et la main d’œuvre au Togo en s’appuyant sur toutes les banques de données déjà existants dans d’autres départements ou organismes. Elle doit traiter toutes les questions relatives à la modalité de la main d’œuvre au plan national et international et participer à l’organisation des concours et examens de formation et de perfectionnement professionnels ».

De 2011 à 2013, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE est estimé à 37.699. Dans le souci de répondre au problème de chômage des jeunes, elle s’est également assignée comme mission de « promouvoir l’emploi », de prospecter les domaines où sont disponibles des emplois, de développer des relations avec les entreprises de la place et d’orienter les demandeurs d’emploi vers les centres de formation professionnelle en encourageant la formation en entreprise des travailleurs, à leur recyclage et éventuellement à leur reconversion professionnelle. En clair, selon la direction générale de cette Agence, l’ANPE se veut une institution médiatrice entre les entreprises et les demandeurs d’emploi. « L’Agence Nationale pour l’Emploi joue un rôle d’intermédiation avec les entreprises et pour cela, elle appuie les entreprises dans leur développement pour favoriser le recrutement des jeunes. Elle accompagne aussi les demandeurs d’emploi et les porteurs de projet et assure la collecte des données périodiques sur le marché de l’emploi », a confié à Afreepress la cellule de communication de l’ANPE.

Selon Edmond C. AMOUSSOU (photo à la Une), Directeur de l’ANPE la mission confiée à son institution se résume en quelques mots : « défi de l’emploi et défi de développement, mais aussi défi social », écrit-il dans le 1er numéro du Bulletin trimestriel d’information de l’ANPE.

Que contient l’agenda 2014 en termes d’activités ?

Au cours de l’année 2014 qui tire à sa fin, l’ANPE dit avoir procédé à la validation et à la mise en œuvre du programme de service d’aide, un programme élaboré pour permettre de former et de placer sur deux (2) ans 1500 personnes comme auxiliaires de vie, mais aussi des travailleurs domestiques, des jardiniers, des baby-sitters, des conducteurs de véhicule, des assistants aux personnes âgées, des dispensateurs de cours particuliers à domicile, etc.

Au programme de cette année, il y a également l’adoption d’une charte de gouvernance et le déploiement plus renforcé des structures de l’agence à l’intérieur du pays en vue de leur rapprochement des populations à la base. L’ANPE entend réaliser avant la fin de cette année, une étude d’impact du programme AIDE, avec l’appui de la Banque mondiale

Le programme AIDE, est une « innovation » de la politique de l’ANPE. Il consiste à recruter les jeunes diplômés sans emploi et n’ayant pas du tout d’expérience professionnelle de leur placer dans des entreprises pour des stages de six mois renouvelable une fois. A travers ce programme, indique une source, 25.212 jeunes se sont inscrits à ce programme entre 2011 et 2013.

D’après les statistiques, les activités de l’ANPE ont accru entre 2011 et 2013 comme le démontrent ces données chiffrées. Pour les positionnements, l’ANPE a enregistré 15.978, pour la participation à des ateliers sur les TRE 5.380 candidats ont été enregistrés. En ce qui concerne les recrutements et placements, 1.513 jeunes se sont manifestés et pour les projets porteurs, 628 personnes ont fait appel à l’institution pilotée par Edmond AMOUSSOU.

Bilan sommaire du programme

L’ANPE depuis sa mise en place ne se laisse pas distraire. « Nous travaillons de manière à permettre la dématérialisation des offres et des demandes de stage et pour cela un consultant IT a été recruté et travaille pour la refonte du système d’information de l’ANPE. Le site internet reconfiguré a été livré le 24 septembre 2012 pour répondre à ces besoins. Et pour communiquer davantage sur la gestion du programme, un consultant en communication a été recruté avec comme cahier de charges de mettre en œuvre une stratégie de communication du programme AIDE 2012 qui est élaboré conjointement par l’ANPE et la Banque Mondiale, a indiqué à afreepress, l’un des responsables de cette structure.

« Il est difficile à l’étape actuelle de tirer des conclusions sur l’impact du programme dans la mesure où nous sommes en pleine phase pilote. Mais il convient tout de même de dire que nous travaillons en bonne intelligence avec la Banque Mondiale pour mettre en place des outils de collecte d’informations à partir des indicateurs en rapport avec les objectifs du programme. Le recrutement d’une quinzaine de stagiaires par leur structure d’accueil laisse espérer un taux d’insertion satisfaisant », précisent ces derniers.

L’autre son de cloche vient des bénéficiaires de ce programme qui ont été insérés dans les entreprises afin de leur permettre d’avoir de l’expérience professionnelle. L’Agence Afreepress a rencontré quelques uns qui n’ont pas caché leur impression à la suite de leurs premiers pas dans le monde du travail.

Ce programme, affirme une jeune animatrice de radio, lui a permis d’éclore les talents enfouis en elle. « J’ai été admise à la radio par le biais de ce programme AIDE de l’ANPE pour un stage de six mois et j’ai eu la chance de bénéficier de la reconduction de ce contrat. Je ferai un an bientôt. J’ai fait mes preuves et j’en suis fière. Je me suis défoulée un peu, j’ai connu le monde du journalisme qui me passionne depuis. Je retournerai bientôt à la maison avec l’espoir que je serai recrutée par une radio de la place pour un contrat à durée indéterminée », a-t- elle confié.

« Le programme AIDE de l’ANPE a été une aubaine pour moi dans le souci d’acquérir une expérience professionnelle. Bientôt un an que je suis à l’Agence Afreepress où j’ai été placé, je peux me targuer d’être disposé à travailler dans n’importe quelle agence de communication vu que j’ai été bien formé. Mais mon inquiétude se trouve dans l’après stage puisque les entreprises qui reçoivent les stagiaires ne sont pas en mesure de les recruter. Si l’ANPE pouvait aider les entreprises à payer les salaires des stagiaires après leur formation, cela nous ferait beaucoup plaisir. Sans cela, nous retournons au chômage et cela remet en cause la politique de l’ANPE qui fait la promotion de l’emploi des jeunes », a laissé entendre Gael Nahm-Tougli, un autre de ces stagiaires qui fait ses armes depuis presque un an au sein de la rédaction de l’Agence de presse Afreepress.

La question de l’après stage est une préoccupation présente dans l’esprit de la plupart des jeunes rencontrés dans le cadre de ce dossier. Un jeune chauffeur placé sur un important projet depuis plus de six mois commence par penser à l’après stage. « Je suis heureux d’avoir trouvé quelque chose à faire grâce à l’ANPE. A travers ce travail j’ai connu beaucoup de localités parce que je voyage assez souvent. On me trouve quelque chose à la fin du mois mais comme c’est un travail temporaire je pense à l’après stage car j’ai une famille à nourrir et es charges sont nombreuses. J’ai sensibilisé mes proches à aller déposer leur dossier et participer aux formations qu’organise l’ANPE mais peu m’ont écouté et comme ils ne veulent pas perdre avant de gagner alors ils sont restés sans stage », a-t-il déploré.

Les difficultés que rencontre l’ANPE ?

Les difficultés rencontrées dans l’exécution de ce programme sont des secrets jalousement gardés par cette institution pour des raisons que l’on ignore. Mais selon une source proche du ministère de l’Economie et des Finances, les fonds qui sont alloués à l’ANPE se décaissent difficilement, ce qui ralenti l’exécution de certaines activités prévues et programmées de longues dates. Cette dotation de 375.000.000 FCFA accordée à l’ANPE à titre de subvention peine à suffire pour les besoins très élevés de l’ANPE.

Contactée par l’Agence Afreepress, la direction n’a pas souhaité se prononcer sur les difficultés que l’Agence rencontre.

Les partenaires de l’ANPE dans le cadre de la promotion de l’emploi des jeunes sont nombreux. Il s’agit entre autres de la Banque mondiale, du PNUD, du BIT, de la GIZ, de Pôle Emploi, d’ANAPEC, d’ANETI, de SOS Villages d’enfants, du FNAFPP, de la LCT, de SOGEA SATOM, JCI, AMSEP, EIMP et 3C, AASEP, AGET.

Bernard A.

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