Les représentants des églises évangéliques, presbytériennes et méthodistes ont lancé mercredi dernier un appel demandant au gouvernement de rouvrir des discussions en vue de réformes institutionnelles et constitutionnelles avant la présidentielle de 2015.
Dans un entretien accordé dimanche à Republicoftogo.com, le président de la Cour constitutionnelle, Aboudou Assouma, explique que la page des réformes est définitivement tournée depuis le vote des députés le 30 juin 2014.
Republicoftogo.com : Comment réagissez-vous à la demande des Eglises ?
Aboudou Assouma : La page des réformes est tournée depuis le 30 juin à la suite du rejet par l’Assemblée Nationale du projet de loi sur ces réformes. Les députés sont des élus du peuple, ils ont décidé en toute souveraineté. Tous les citoyens doivent se plier à ce choix opéré par les élus du peuple. La classe politique doit plutôt s’atteler aujourd’hui à une organisation apaisée de l’élection présidentielle de 2015. Et nous pensons qu’il y a des pas encourageants qui sont déjà posés avec la mise en place consensuelle de la nouvelle Céni (Commission électorale nationale indépendante, ndlr) et la prestation de serment de ses membres devant la Cour Constitutionnelle qui a été elle-même renouvelée.
Republicoftogo.com : Les réformes avaient été préconisées par l’Accord politique global (APG) de 2006. L’APG est-il enterré ?
Aboudou Assouma : L’Accord politique lobal est caduque aujourd’hui. Ce n’est pas le pouvoir qui l’enterre. Il est tout simplement caduque. De 2006 à ce jour, beaucoup de pas ont été franchis. Le Togo dispose aujourd’hui d’une Assemblée nationale pluraliste et plurielle qui doit jouer pleinement son rôle. Le contexte dans lequel l’APG avait été signé n’est plus le même aujourd’hui ; cela doit être clair pour tous les acteurs politiques.