Le 2 octobre dernier, les hommes de Dieu des églises évangéliques, presbytériennes et méthodistes lançaient un appel à l’endroit de la classe politique demandant la réouverture des discussions devant mener aux réformes institutionnelles et constitutionnelles avant la tenue des élections présidentielles de 2015. Des réformes qu’avait eu à ranger dans les placards le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Gilbert Bawara qui a dit qu’elles ne pourront pas avoir lieu avant les élections de 2015.
Cette position vient d’être renforcée par le président de la Cour Constitutionnelle Aboudou Assouma pour qui, la question des réformes tant demandées par l’opposition ne peut plus à l’ordre du jour. Dans un entretien accordé dimanche au site Republicoftogo, le président de la Cour constitutionnelle, explique que la page des réformes est définitivement tournée depuis le vote des députés le 30 juin 2014.
« La page des réformes est tournée depuis le 30 juin à la suite du rejet par l’Assemblée Nationale du projet de loi sur ces réformes.
Les députés sont des élus du peuple, ils ont décidé en toute souveraineté. Tous les citoyens doivent se plier à ce choix opéré par les élus du peuple. La classe politique doit plutôt s’atteler aujourd’hui à une organisation apaisée de l’élection présidentielle de 2015. Et nous pensons qu’il y a des pas encourageants qui sont déjà posés avec la mise en place consensuelle de la nouvelle CENI(Commission électorale nationale indépendante, ndlr) et la prestation de serment de ses membres devant la Cour Constitutionnelle qui a été elle-même renouvelée », a-t-il confié.
Cette position d’un juge de la République vient conforter l’opposition dans sa méfiance vis-à-vis des institutions de la République togolaise qui les accuse de partialité. Le rôle d’un président d’une cour constitutionnel est-il de prendre position dans un débat politique qui n’est pas soumis à l’appréciation de sa juridiction ?