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Andoch Nutepe Bonin, disparition d’un des derniers Mohicans
Publié le mardi 7 octobre 2014  |  Le Temps




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Andoch Nutepe, virulent opposant au général Gnassingbé Eyadema, est décédé à Lomé le dimanche 5 octobre. Il vouait à l’ancien dictateur un mépris aristocratique, et le considérait comme un soudard bassement inculte qui n’était pas à sa place à la tête du Togo.

Ancien secrétaire général adjoint de la Conférence du peuple africain à Accra, Ghana (en 1960), enseignant à l’Ecole supérieure des traducteurs de l’Institut des langues du Ghana, traducteur et interprète-organisateur de conférence internationale, Andoch Nutépé Bonin fut chargé de mission à la Présidence togolaise sous Eyadema, et fut son interprète et traducteur. Il démissionna du poste en 1982, et rejoignit l’exil. Il témoigna plus tard, au cours d’une interview, avoir accepté son travail à la présidence sous la contrainte, avant d’en démissionner.


Andoch Nutepe Bonin a été révélé à l’opinion publique pendant la conférence nationale, à laquelle il ne participait pas mais à la faveur de laquelle il était rentré d’exil. Il fut enlevé et molesté par les sbires du régime et ne dut sa libération que grâce à la mobilisation des conférenciers qui avaient exigé en direct sa libération. Il était auteur d’un livre de témoignage à sensation, Le Togo, du sergent au général. Un livre acerbe contre l’ex président togolais dans lequel il décrivait par le menu croustillant la mascarade par laquelle Eyadema accepta l’assassinat du père de l’indépendance, Sylvanus Olympio. Selon Nutépé Bonin, le meurtre de l’ancien président a été exécuté par un commandant français, qui a fait porter quelques heures plus tard, le chapeau à Eyadema, un soudard de l’armée coloniale française.



''Je travaillais à l’ambassade d’Amérique en 1963 lorsque l’incident s’était produit. Et je crois que nous devons ensemble chercher les auteurs de cet assassinat que je considère comme une ombre qui plane sur le Togo et qui nous empêche de faire notre devoir. Je l’ai toujours dit, Eyadema, petit sergent qu’il était ne pouvait pas tuer un Olympio. Ce n’était pas possible. Ce n’est pas facile de tuer un être humain. On peut me donner une arme tout à l’heure, un pistolet, un revolver pour tuer l’autre, mais si mon esprit n’est pas supérieur à l’autre, je ne pourrai pas. Eyadema n’aurait pu'', confiait-il à notre confrère Liberté.


Je travaillais à l’ambassade d’Amérique en 1963 lorsque l’incident s’était produit. Et je crois que nous devons ensemble chercher les auteurs de cet assassinat que je considère comme une ombre qui plane sur le Togo et qui nous empêche de faire notre devoir. Je l’ai toujours dit, Eyadema, petit sergent qu’il était ne pouvait pas tuer un Olympio. Ce n’était pas possible. Ce n’est pas facile de tuer un être humain. On peut me donner une arme tout à l’heure, un pistolet, un revolver pour tuer l’autre, mais si mon esprit n’est pas supérieur à l’autre, je ne pourrai pas. Eyadema n’aurait pu, confiait-il à notre confrère Liberté.



Avec M. Andoch Bonin commence à s’effacer de la scène politique une génération d’hommes politiques, nostalgiques du régime Sylvanus Olympio, qui ont combattu durement de l’extérieur la dictature Eyadema et envisagé maintes fois d’en découdre par la force. On peut juger de la pertinence de leur lutte et du tropisme de leur opposition, mais on ne peut leur nier leur rectitude et leur mépris sans faille pour Eyadema. Il était une grande gueule et l’un des derniers Mohican.



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