Son vœu le plus cher de mourir sur la terre de ses aïeux est exaucé. Je veux mourir sur ma terre”, nous confiait-il, il y a 05 ans, c’était le 23 mars 2009, lors d’une interview qu’il nous a accordé trois ans après son retour au Togo du fait de plusieurs années d’exil. Andoch vient de tirer sa révérence sans avoir vu le Togo libre. Un de ses rêves, le rêve de tous les combattants de la liberté.
Dans cette interview, il posait la problématique d’un leadership éclairé pour mener le peuple togolais à la liberté et à la dignité. Malheureusement, Comme beaucoup de combattants, Andoch s’en est allé au moment où le Togo reste plonger dans une crise politique avec des acteurs qui continuent de se mélanger les pinceaux à la veille de la cruciale échéance présidentielle de 2015. En attendant de revenir sur son parcours nous proposons de relire ces quelques lignes transcrites d’une interview qu’il nous a accordée à Radio Nostalgie à l’époque. Bonne lecture, nous y reviendrons.
L’une des figures de la lutte pour la démocratie au Togo, Andoch Bonin comme la plupart de ces togolais futs contraint à l’exil. De retour au Togo depuis bientôt 3 ans où il vivait dans la clandestinité, le bouillant Bonin est sorti de sa cachette pour tenir une conférence de presse le 20 mars a Brother home. Nous lui avons tendu notre micro…
Fabbi kouassi : vous êtes revenu au Togo parce que vous estimez que le fils est différent du père ?
Andoche Bonin : je suis rentré parce que je commençais par vieillir, je voudrais plutôt venir mourir sur ma terre que de le faire à l’extérieur.
Fabbi kouassi : vous aviez travaillé avec Eyadema comme chargé de mission, traducteur et interprète mais vous parlez de cette fonction comme d’une contrainte pourquoi ?
Andoch Bonin : j’avais travaillé avec Eyadema pour le Togo, j’ai travaillé pour servir mon peuple et en faisant ces trois années que j’ai faite à la présidence, j’ai particulièrement et personnellement énormément perdu mais ça à porter beaucoup de fruits.
J’ai été contraint effectivement, j’ai rencontré Gnassingbé Etienne pour la première fois en 1975, j’étais rentré en 1970 d’Europe, en 1975 par le biais du sommet de la CEDEAO que j’avais organisé à Lagos, c’est là, il m’avait fait la proposition, j’ai dit non.
Jusqu’en 1979, quand j’avais été sommé d’accepter ou de quitter le pays. J’ai dû consulter nos aînés, docteur Fiadjoé et docteur Hospice Coco. Ils m’avaient dit allez y on ne sait pas, peut être par vous nous réussirons à résoudre les problèmes du Togo. Alors j’ai dit bon, qu’à cela ne tienne…
Mais quand j’étais allé à la présidence, tous les camarades qui me connaissaient savaient que je ne ferai pas trois mois. Je suis malheureusement brutal, parce que je ne sais pas mentir et étant là Gnassingbé Etienne ne pouvait pas me subjuguer, non. Et que pour cela il me tuerait. Mais je suis resté, j’ai fait les trois années, trois années pénibles et j’ai dit mais non, il faudra que je quitte pour voir comment ensemble avec l’opposition qui était en Europe travailler pour retourner la situation
Fabbi kouassi : comment voyez vous l’avenir du Togo ?
Andoch Bonin : je crois que les choses sont aussi tristes qu’elles étaient au temps de gnassingbé Étienne et l’avenir du pays ne demeure qu’en nos mains.
Nous étions morts bêtement sans préparatifs sans rien, mais si nous nous apprêtons pour nous organiser pour savoir comment mourir ou ne pas mourir, je crois que cela apporterait un avenir brillant à ce peuple.
Et le peuple togolais, est un peuple très particulier dans le monde entier. J’ai fait le tour du monde à peu près dix fois le tour du monde jusqu’en Australie, jusqu’à Vancouver, mais je n’ai pas encore trouvé peuple travailleur, assidu, trop discipliné, beaucoup trop discipliné que le peuple togolais.
Alors si le peuple togolais avait une direction, un leadership je crois que, nous avons un avenir brillant et nous allons l’avoir même quand certains d’entre nous seraient déjà morts et nous ne mourons pas.