Togo - "Avant d’installer ma boutique de prêt à porter, j’ai un compte d’épargne dans une institution de microfinance. Disposant d’argent suffisant, j’ai sollicité un prêt sans trop de difficultés", raconte Ayélé, détentrice d'une boutique de prêt à porter pour femmes et enfants
Même son de cloche chez Pamela. Devenue commerçante au détriment des études, suite à la mort subite de sa mère qui détenait une boutique. Dans l’impossibilité de fermer la boutique de sa mère, puisqu’étant l’aînée, elle prit la ferme décision un jour de ne plus continuer les études. Après avoir convaincu son Papa, elle reprend les activités de sa maman. Lentement mais sûrement, les choses semblent marcher pour elle.
Pour agrandir sa boutique, elle se tourna vers une microfinance de la place, là où sa maman avait obtenu son premier prêt. Là, Pamela n’a pas eu de difficultés. Une fois en possession de l’argent, elle remplit la boutique de divers articles.
"Aujourd’hui, je ne regrette pas ma décision, celle d’abandonner les études. Avec cette expérience, je suis en mesure de donner des coups de mains à mon papa pour l’éducation de mes frères et sœurs ", nous a expliqué Pamela.
Cette fierté retrouvée, fait la joie est partagée par beaucoup de personnes qui ont misé sur des institutions de microfinance pour promouvoir leur activités génératrices de revenus (AGR).
Tout comme à Lomé, les microfinances font leur preuve à l’intérieur du pays. C’est le cas par exemple de l’Union des caisses d’épargne et du crédit (U-CMECS), soutenue par le PASNAM (Programme d’Appui à la Stratégie Nationale de Microfinance), qui opère dans les Savanes, la région la plus pauvre du Togo. U-CMECS compte plus de 20 000 membres bénéficiaires de petits prêts devant les aider à maintenir leurs activités.
Anne Médy, l’une des bénéficiaires de prêt pour ses activités n’a pas aussi caché sa joie à l’égard de cette microfinance.
"Tout cela a commencé avec juste un petit transistor. Je brassais ma bière locale et je la vendais à des voisins, cela est devenu très populaire. Je n’arrivais jamais à brasser suffisamment de bière. Lorsque j’ai trouvé un endroit pour la vente et que j’ai rajouté de la musique les gens sont venus de plus en plus nombreux et cela a augmenté mon chiffre d’affaire », témoignait Anne Médy.
Dans le bar d’Anne Médy, on y trouve de la bière et de la viande de porc rôtie dans une ambiance de musique populaire. Souvent, ses clients entament des pas de danse, alors qu’ils remplissent leur calebasse de bière locale, peut-on lire sur le site du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud).
Le Pnud, développe un programme qui s’’articule essentiellement autour des appuis à l’amélioration du cadre légal, réglementaire et institutionnel, au renforcement des structures d’encadrement et la professionnalisation des institutions de micro finance (IMF).
Tout comme Anne Médy (voir photo credit: Pnud) et les autres, de milliers de femmes ont recours à la microfinance pour développer de petites activités génératrices de revenus.
Au Togo, à en croire la Cellule d'appui et de suivi des institutions mutualiste ou coopératives d'épargne et de crédit (Cas-imec), un million trois cent trente- trois mille neuf cent trente-quatre personnes ont accès au micro-crédit.
Parmi elles, on dénombre 665 926 hommes et 577 169 femmes ainsi que 90 839 groupements. Une alternative dans la lutte contre la pauvreté et l'autonomisation de la femme en général.