Début septembre, Facebook annonçait le chiffre record de 100 millions d’utilisateurs en Afrique. Les possibilités de développement restent énormes sur le continent qui compte 1,2 milliard d’habitants et en comptera le double d’ici 2050. Cette population est jeune et par nature portée vers les nouvelles technologies. De cette audience africaine, Facebook tirera à coup sûr des données qu’il pourra vendre ensuite. Or, on est proche de la saturation en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, bien qu’ici, la communauté des « facebookers » est de loin supérieure à celle des Africains.
Le continent africain apparaît donc comme un marché d’avenir pour Facebook, le plus grand réseau au monde. Mark Zuckerberg et son équipe semble l’avoir bien compris. Confirmation a été donnée par la vice-présidente pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, Nicola Mendelsohn, dans une interview avec le webmagazine magazine TIME.com. Elle explique que pour se déployer en Afrique, il faut bien comprendre les spécificités de ce marché où 80% des utilisateurs de Facebook se connectent via le mobile. Dans sa stratégie, le réseau social va se concentrer sur le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud. « Dans des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Turquie, et ailleurs, les appareils mobiles sont de plus en plus la façon dont les gens trouvent de nouvelles informations, et partagent leurs expériences nouvelles avec le monde », indique Nicola Mendelsohn.
L’offre de Facebook semble s’adapter au mode de consommation d’Internet des Africains, constate Rob Norman, directeur numérique de Global Group M, partenaire du réseau social américain. En effet, explique-t-il, les coûts de connexion sont encore élevés sur le continent si bien que « les services mobiles se doivent de fournir une utilité maximale sur la plus large gamme de terminaux et de consommer la plus petite quantité de données ».
Nicola Mendelsohn ajoute que le défi sera de proposer des formules qui s’adaptent au niveau de vie des consommateurs. « En Inde, par exemple, nous nous sommes rendu compte que les données étaient chères et que cela pouvait décourager les gens d’aller sur Facebook depuis leur mobile. Nous avons aussi remarqué qu’il existait un modèle de communication autour des appels manqués (Bip).
Cela nous a mené à créer notre propre langage autour des Bips : un Bip signifiait qu’il fallait aller chercher les enfants à l’école, deux signifiaient qu’on voulait prendre un verre, etc », explique-t-elle. Cette formule a été adaptée aux besoins des annonceurs afin que ceux-ci touchent leur cible, précise Nicola Mendelsohn. Elle assure que des résultats encourageants ont été enregistrés en Inde, et Facebook envisage l’expérience en Afrique du Sud.