Le « vrai » problème du Togo n’est pas la candidature unique de l’opposition mais de réformes politiques qui, une fois faites, permettront de « clarifier » totalement le paysage politique, d’avoir des règles démocratiques « simples » et des élections transparentes et il appartient au peuple togolais de le faire comprendre au pouvoir « sourd ».
Tel est le message principal passé dimanche dans l’émission « 12-13 » de la radio Nana FM par Camille Lawson-Body, président de Synergie-Togo, une organisation de la société civile (OSC) basée en France, membre fondateur du Collectif « Sauvons le Togo » (CST).
«Si jamais unité d’action il doit y avoir, c’est celle qui doit permettre d’obtenir une présidentielle à deux tours par les forces politiques et le peuple togolais et une limitation du mandat présidentiel. La candidature unique de l’opposition lors de la présidentielle de 2005 n’a pas empêché les massacres et le simulacre d’élection. Elle n’est pas une gageure », a-t-il déclaré.
Le plus étonnant, selon M. Lawson-Body, c’est la « surdité » du pouvoir en place. « Alors que tout le monde, notamment toute la classe politique, les religieux et le groupe des 5, appellent à ces réformes-là, il y a une espèce de surdité absolue de la part du pouvoir pour accéder à cette demande », a-t-il regretté.
Pour cette OSC qui croit connaître « très bien » le pouvoir pour l’avoir approcher avec des « propositions concrètes » au lendemain de sa création en 2010, ce comportement démontre que le pouvoir ne veut pas de ces réformes pour lesquelles il a lui-même pris des engagements.
Pour appuyer cette exigence de réformes et les actions qui seront menées dans ce sens à l’intérieur du pays avant la présidentielle de 2015 qui doit en principe se tenir en mars, le président de Synergie-Togo annonce un certain nombre d’actions, notamment une réunion qui aura lieu dans ce mois d’octobre à Liège en Belgique pour mobiliser la diaspora.
Pour ce Togolais, entre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre et l’Union pour la République de Faure Gnassingbé, pas question de faire une comparaison parce que le premier, selon lui, donne des garanties de bonne gouvernance et de choix clairs pour les Togolais « si jamais il est au pouvoir ».
«Ils ont des règles claires de fonctionnement d’un parti politique, ce qui n’est pas le cas d’autres partis. Même UNIR ne donne pas ces gages-là. Je ne crois pas avoir vu un organigramme de parti ni un congrès et des règles de fonctionnement d’un parti politique », a-t-il précisé.