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Liberté N° 1800 du 10/10/2014

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Des nominations à la tête des FAT qui risquent de bloquer les enquêtes
Publié le mercredi 15 octobre 2014  |  Liberté


© Primature par DR
Palais de la présidence du Togo


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Braquage à l’aéroport international de Lomé


. Des braqueurs cagoulés ont semé la terreur dans le marché de nuit d’Avéta samedi dernier

Le Togo est victime de braquages en série et l’avant dernier reste celui à l’aéroport international de Lomé commis le 28 septembre dernier. Mais les dernières nominations effectuées par le chef de l’Etat poussent à croire que leur but est de soustraire des responsables sur qui pèsent de graves soupçons, à des enquêtes que devrait faire conduire le chef de la sécurité et de la sûreté, le ministre Yark Daméhame. Par ailleurs, des informations font état de ce que l’argent dérobé serait planqué quelque part dans le pays, à quelques mois d’échéances électorales cruciales pour l’avenir du Togo.


Nous le disions la semaine dernière, le mode opératoire des braqueurs qui ont opéré tant à l’aéroport international de Lomé qu’à Adétikopé, ressemble trop à celui de professionnels rompus au métier des armes pour n’être qu’une simple supposition. Et au fil des jours et des enquêtes, on en sait de plus en plus sur le scénario et les responsabilités.


C’est ainsi que nous avons appris par exemple que les malfrats étaient au nombre de six et qu’ils avaient pris le temps de prendre des pots à la cantine de l’aéroport. En attendant qu’on fasse sortir les commerçants du hall de l’aéroport.

Car il nous revient des sources sécuritaires qu’au départ, les commerçants avaient accédé au hall et étaient en train de compter l’argent. Et, chose impensable pour un homme de son rang, c’est un responsable en charge de la sécurité aéroportuaire qui aurait demandé qu’on évacue les commerçants et l’argent vers le parking.

Le directeur de la Gendarmerie aurait demandé que deux agents les accompagnent. Le motif de cette évacuation ? On apprend que ce responsable arguait que les gendarmes à l’intérieur du hall pouvaient quémander une partie de cet argent aux commerçants ! Et dans les minutes qui avaient suivi l’évacuation des commerçants, les braqueurs ont opéré.

Mais le chef de l’Etat vient de poser des actes compromettant la poursuite des enquêtes. Certaines sources croient qu’il ne désire pas que les enquêtes atteignent certaines personnes. La semaine dernière, des nominations sont en effet intervenues parmi lesquelles deux interpellent à plus d’un titre. C’est d’abord celle du Directeur de la Gendarmerie, Awoki Panassa, comme chef d’Etat major particulier à la présidence de la République. Pourquoi Faure Gnassingbé n’attend-il pas la fin des enquêtes avant de le nommer là où il le désire ? Pourquoi moins de deux semaines après cet acte, il vient de le « mettre sous sa coupe à la présidence » ? Par cette nomination, il semble dire que les enquêtes ne doivent pas concerner son « protégé ».


La deuxième nomination concerne le Colonel Massina Yotroféï, Directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR) au poste de Directeur de la Gendarmerie. Dans le drame qui s’est abattu sur les commerçants, c’est normalement au directeur de la Gendarmerie de conduire les enquêtes sous la direction du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Yark Daméhame.


Or, il nous revient que celui qui vient d’être porté à la tête des gendarmes ne porte pas le ministre de la Sécurité dans son cœur. Acte encore plus problématique de la part de Faure Gnassingbé, il vient de remettre officieusement la Gendarmerie sous la coupe du ministère de la Défense. Or, qui est le ministre de la Défense ? Faure Gnassingbé himself. Donc, au cas où Massina Yotroféï mènerait un semblant d’enquête, ce n’est plus au ministre Yark qu’il rendrait compte, mais au chef de l’Etat qui vient de les nommer, lui et Awoki Panassa à des postes qui l’arrangent dans son envie de garder le fauteuil présidentiel vaille que vaille. Il nous revient que même le Colonel Laokpessi, tout chef d’Etat major de la Gendarmerie qu’il est, n’aurait pas de pouvoir sur Massina Yotroféï.



Et pour « boucler la boucle », le chef d’Etat-major général des Fat, Félix Kadanga, le chef d’Etat major particulier à la présidence Awoki Panassa, le directeur de la Gendarmerie Massina Yotroféï, le directeur central du service de renseignements généraux Sankoutcha qui a mis en branle des agents pour surveiller jour et nuit le président d’une institution, et celle qui contrôle les renseignements au Togo, sont en « très bons termes ». De ce fait, comment les citoyens togolais pensent-ils que les enquêtes sur ce braquage seront conduites par le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile?


C’est le lieu de dire une fois encore que la mise aux arrêts de la vingtaine de bérets verts suite au braquage, n’est que de la poudre aux yeux. Ces derniers ne sont que des menus fretins car les responsables sécuritaires ou les « gros poissons » que sont les nouveaux nominés, le capitaine du Groupe d’intervention léger anti-terroriste (GILAT) autres, sont laissés tranquilles. Comment peut-il en être autrement lorsqu’on réalise que dans quelques mois, des échéances électorales cruciales que l’actuel locataire de la présidence ne tient à perdre sous aucun prétexte, attendent les Togolais?


Près de 3 milliards ont été emportés. Mais des sources confirment que cet argent n’aurait pas quitté le pays et ne le quitterait point. Il devrait servir dans quelques mois à quelque chose au cas où …. Nous avons aussi appris de sources sécuritaires que les caméras qui devraient surveiller l’aéroport et son parking ne fonctionnaient pas le jour de l’attaque. Sabotage ou panne technique ? Au cas où la deuxième option serait retenue, les Togolais aimeraient savoir si cette panne a été remontée à la hiérarchie, et si oui, les dispositions qui ont été prises. La faiblesse de cette probabilité ferait alors penser à la première alternative.


Samedi passé, on apprend que les commerçantes du marché d’Avéta situé après la bourgade de Djagblé, un marché qui ne s’anime que les soirs, ont reçu la visite de cinq braqueurs (encore !) cagoulés qui ont créé la débandade et détroussé avec soin les bonnes femmes de leurs sous. A ce rythme, tout citoyen est en droit de se demander : à quand le prochain braquage ?



C.T.

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