C’est une Céni désertée par l’opposition qui a porté à sa tête dans la journée, Taffa Issifou Tabiou. L’homme n’est pas un inconnu puisqu’il a déjà dirigé l’institution électorale lors de la présidentielle 2010. C’est d’ailleurs un vieux routier de cette Commission dans lequel il siège depuis la présidentielle d’avril 2005 qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir. Ancien conseiller technique du ministère de l’Enseignement technique et professionnel, il était également membre de la Céni en 2007.
En 2010, il était conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, dirigé alors par Pascal Bodjona, qui a réussi à l’imposer comme président de la Commission électorale en tant que membre de la société civile. Il était taxé d’avoir de fortes affinités avec l’ancien numéro 2 du régime embastillé depuis août à la Prison civile de Tsévié.
Malgré le déroulement de la présidentielle sans violences, Taffa Issifou Tabiou avait conduit la fin du processus en prenant des écarts avec les procédures d’opération et de validation adoptées. Il avait par exemple rejeté l’utilisation du V-SAT pour la transmission des résultats en alléguant la panne subite, ce qui a été réfuté par l’expert du PNUD. L’acheminement des urnes et des procès verbaux par avion contrairement aux règles de procédure, l’absence des procès verbaux des bureaux de vote dans certains cas, ont amené l’opposition à contester la fiabilité du scrutin.
Le retour à la tête de la Céni de cet ancien proche de Pascal Bodjona, est destiné à narguer l’opposition qui materne aujourd’hui l’ancien numéro 2 du régime. D’autant plus qu’il ne se privera pas d’exécuter la basse besogne avec la mascarade électorale qui s’annonce.
Voici le bureau dans composition globale. L’opposition est retournée dans la salle pour l’élection du reste du bureau.
Président, M. Taffa Issifou Tabiou, Société civile,
– Vice-président : M. Bemba Nabourema, opposition parlementaire,
- Premier rapporteur : M. Yao Daté, Société civile,
- Deuxième rapporteur : M. Baoubadi Bakaï, majorité parlementaire.