La Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) est devenue aujourd’hui une machine qui broie les ouvriers, travaillant dans des conditions exécrables. De plus, ils sont en proie à des accidents de travail qui les handicapent à vie. Certains ont même perdu la vie dans ces accidents.
A Kpémé, sur le site de la SNPT, un drame se joue. Les ouvriers meurent ou croupissent dans des conditions insoutenables, dans l’indifférence totale de leurs employeurs. Le 08 septembre dernier, dans l’exercice de son travail, un ouvrier a eu un bras complètement sectionné au niveau de l’épaule.
La victime, évacuée à l’hôpital d’Afagnan, ne recevra des soins que tard dans l’après-midi. Le même jour sur le site d’extraction à Hahotoé, un agent contractuel a eu un accident et risque d’être amputé de ses membres inférieurs.
L’année passée, un autre agent contractuel a été électrocuté et est décédé sur le champ, sur le lieu de travail à Kpémé. Il a eu la malchance de se trouver dans un étang d’eau dans lequel une fibre électrique se baladait.
Par contre, un autre ouvrier se trouvant dans la même situation, a eu la vie sauve. Mais traumatisé, il a démissionné de son travail. Pour ne citer que ces cas, les agents sont nombreux à subir des conditions de vie et de travail exécrables.
Horrifiés par ces drames, les ouvriers ont adressé le 10 septembre dernier, une lettre au directeur général adjoint, contenant une plateforme revendicative.
Il s’agit de la prise en charge par la SNPT de l’agent imputé d’un bras et de la titularisation de tous les agents, puisque depuis deux ans ces derniers n’ont que le statut d’agents contractuels.
« Nous sommes collectivement déçus par les conditions pénibles dans lesquelles vous nous employez depuis plus de deux ans. Vu la procédure et les conditions de travail sur le site, nous réclamons ce qui nous revient de droit : le payement à temps des salaires du personnel, la déclaration du personnel à la CNSS, le paiement des jours fériés, le paiement des arriérés des salaires, la jouissance des congés payés, le respect des SMIG, la visite médicale, les primes d’ancienneté… », lit-on dans le courrier.
Ces agents contractuels sont victimes du régime de tâcheronnat qui devient de plus en plus prisé par des entreprises au Togo. Cela devient bénéfique et facile pour ces sociétés de se soustraire de leurs responsabilités. Elles se désengagent et font endosser leurs devoirs aux tâcherons.
Ces derniers ne sont visiblement inquiétés de rien et exploitent sans vergogne leurs employés. Mieux, les deux parties (La société et le tâcheron se renvoient les responsabilités), ce qui fait tourner en bourrique les employés qui croupissent dans la misère.
Le lundi 13 octobre, les agents ont refusé de faire tourner les machines sur le site de la SNPT à Kpémé et Hahotoé. Ils sont rentrés en grève. A les en croire, le bras de fer ne fait que commencer avec la direction.
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