Un collectif international d'associations de la société civile a lancé dans plusieurs médias français et africains un appel à "l'alternance démocratique en Afrique", lors des scrutins présidentiels attendus dans une trentaine de pays en 2015 et 2016.
Dans plusieurs pays des chefs d'Etat sont soupçonnés de vouloir changer la Constitution pour pouvoir se représenter, notamment au Burkina Faso, au Congo et en République démocratique du Congo.
Dans ce contexte, le collectif appelle à "refuser toute manipulation constitutionnelle pour convenance personnelle", à "délégitimer les régimes dynastiques" et à "protéger les militants engagés pour l'alternance".
"Tous les Etats africains et d'ailleurs du monde devraient connaître l'alternance démocratique", a commenté pour l'AFP le Burundais Vital Nshimirimana, président dans son pays du Forum pour le renforcement de la société civile.
Le Burundi doit tenir des élections présidentielles en juin et juillet 2015. Le président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, a vainement tenté de réformer la Constitution qui prévoit deux mandats au maximum.
Mais M. Nshimirimana, à l'instar d'une partie de la société civile et de l'opposition, "craint" que le président tente de se représenter en "faisant valider sa candidature" par la Cour Constitutionnelle au motif que son premier mandat de 2005 n'a pas été obtenu au suffrage universel direct.
Parmi les signataires de l'appel figurent des associations gabonaises ("Ca suffit comme ça", Brainforest Gabon), camerounaises (Dymanique citoyenne, Assoal), burkinabè (Le Balai citoyen), sénégalaise ("Y en a marre !"), congolaise (Rencontre pour la paix et les droits de l'homme) ou encore togolaise et mauritanienne.
Ses promoteurs revendiquent le soutien de diverses personnalités africaines et occidentales comme le sociologue français Edgar Morin, l'historien camerounais Achille Mbembe, le journaliste togolais Yves Dossou, l'universitaire américain Noam Chomsky, l'écrivain sénégalais Cheikh Tijaan Sow, le cinéaste congolais Dieudonné Hamadi, ou encore le Belge Olivier De Schutter, ex-rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.