Âmes sensibles s’abstenir ! Les conditions de vie dans les mines d’exploitation des phosphates deviennent de plus épouvantables voire meurtrières. Comme dans un film d’horreur, les machines de la Société nationale des phosphates du Togo (SNPT) se sont mises à broyer, au sens propre, les travailleurs de l’usine.
D’après Maxime Domegni, journaliste au bi-hebdo Alternative, un manœuvre, un “contractuel”, a eu le bras arraché, il y a quelques jours, dans une usine de la Société nationale des phosphates du Togo. Le même jour, un autre manœuvre, moins chanceux, fut totalement broyé par la machine et perdit la vie, tandis qu’un autre avait encore le même jour deux fractures du pied, victime de la même machine.
Ces accidents de travail à répétition sur le même poste viennent rappeler les conditions de travail des travailleurs de la SNPT.
Selon le journaliste, ces “contractuels”, apparemment très peu formés, sont recrutés par le biais des collectivités locales avec la promesse de réintégration dans un délai de six mois. Dans les faits, ils sont là depuis un voire deux ans et sont payés à 35.000 CFA, juste le SMIG, le salaire minimum au Togo.
Corvéables à merci, sans protection aucune, sans sécurité sociale, ils sont devenus des proies faciles pour les machines devenues folles.
Selon le journaliste, ces esclaves modernes sur leur propre territoire, sont plusieurs centaines et font tourner au quotidien l’usine, occupant pour la plupart des postes stratégiques au sein de la chaîne de production. Ils appellent au secours depuis lundi.
Les phosphates togolais sont dans la tourmente depuis au moins de deux décennies. Pris dans la spirale des soubresauts démocratiques des années 1990, la société ne tenait pas de comptabilité pendant au moins 15 ans. Résultat, une faillite assurée avec en plus l’obsolescence du matériel de production. Le gouvernement Faure Gnassingbé a entrepris une remise sans succès. Des études ont été menées pour reprendre la production et cela a conduit notamment à la transformation de l’Office togolais des phosphates (OTP) en Société nationale des phosphates du Togo (SNPT) dont les administrateurs ont été changés déjà à trois reprises pour défaut de gestion.