Neuf organisations de défense des droits de l’homme regroupées en synergie étaient jeudi face à la presse pour dénoncer la récente nomination du tortionnaire Massina Yotrofeï à la tête de la gendarmerie nationale, la recrudescence des braquages à mains armées dans notre capitale, le placement de la FOSEP 2015 sous la tutelle du ministère de la défense et le refus du Prince et son régime d’opérer les réformes politiques avant la présidentielle de 2015.
Les termes étaient durs et sans ambages, les expressions aussi. C’est dire combien la révolte au sein de la population est sérieuse. Les organisations de défense des droits de l’homme n’ont pas du tout compris comment le Président de la République a aussi facilement basculé dans la promotion de la torture et du non droit au Togo.
Elles ont par conséquent demandé la révocation du tristement célèbre Massina Yotroféï de la tête de la gendarmerie. Elles se sont aussi associées à l’appel des églises et du groupe des cinq ambassadeurs européens en poste au Togo pour demander les réformes politiques avant la présidentielle de 2015.
Pour ces ODDH, la nomination par exemple d’Alexe Yotrofeï Massina en qualité de directeur général de la gendarmerie nationale est un transfert de la torture de l’ANR à la gendarmerie. Ce qui est une insulte et une moquerie à l’égard du peuple togolais et de l’ensemble de la communauté internationale.
Cette initiative est, pour ainsi dire, louable et particulièrement salutaire. Elle illustre avec intérêt combien il existe aujourd’hui une tranchée béante entre les prétendues dirigeants et leur peuple au Togo. Mais il y a une question essentielle que chacun de nous doit se poser. Faure Gassingbé a-t-il le choix que de procéder par le forcing et la force brute pour se maintenir dans le fauteuil de son père?
En réalité non. Et d’ailleurs les togolais doivent s’attendre au pire dans les jours à venir s’ils ne prennent aucune initiative rigoureuse. Pourquoi ? Pour cette simple raison que le fils-héritier vit une réalité que très peu de gens peuvent comprendre au Togo.
Faure est dos au mur, complètement tiraillé entre son envie vorace et démentielle de s’incruster indéfiniment au pouvoir et les réalités évidentes d’hostilité qui se manifestent sur le terrain aussi bien au Togo que dans les milieux diplomatiques. Que doit-il faire dans un tel contexte dès lors qu’il se sait incapable de résister à ce désire inextinguible de s’éterniser au pouvoir, dès lors qu’il n’a pas encore réussi à concevoir une possibilité de vivre en dehors du pouvoir ?
Il faut absolument opérer un passage en force avec tout ce que cela comporte comme risques et dangers.
Il suffit de bien le suivre de près pour se rendre compte à travers ses actes que rien aujourd’hui ne compte encore pour lui si ce n’est son fauteuil.
C’est un peu l’état mental dans lequel son père défunt était quand son pouvoir a commencé à se heurter aux soubresauts du vent de l’Est à compter des années 90. Il ne s’occupait plus de rien si ce n’est d’être au pouvoir quel que soit le prix à payer.
Justement par la force des choses, Faure s’est retrouvé devant cette réalité où il se devait de faire un choix entre s’affirmer démocrate, auquel cas il ouvre les vannes pour la démocratie et l’Etat de droit qui pourraient aboutir à son départ du pouvoir ou alors ignorer toutes valeurs morales et républicaines pour s’ériger en sourd-muet face aux cris et lamentations du peuple. Il a choisi la deuxième option.
Du coup, l’homme s’est littéralement mué en un impénitent dictateur au point où il est tombé drue dans un intolérable sadisme. Mais oui, le Prince n’a d’autre choix que de procéder par cette méthode brute et totalement animale pour intimider, terroriser et donc forcer à tout prix son maintien au pouvoir.
Pour en arriver là, il lui a fallu fermer yeux, oreilles et même bouche pour ne rien voir d’objectif, rien entendre de raisonnable et rien dire qui puisse réveiller davantage le courroux du peuple et de la communauté internationale.
Il préfère donc agir pour mettre tout le monde devant le fait accompli qui rime parfaitement avec sa vision des choses.
Il a aussi bien analysé la mentalité de bon nombre de togolais qui, réduits à une vie de subsistance préfèrent vivoter, se résigner en se contentant du peu plutôt que d’oser pour éventuellement perdre sa vie.
Avec un tel personnage qui s’est déjà blasé pour ensuite boucher en lui tout ce qui distingue les hommes valeureux des animaux, comment faut-il agir pour obtenir gain de cause ?
Les marches pacifiques que viennent d’évoquer les ODDH ne vont pas prospérer. Elles pourraient être réprimées par le tortionnaire où même avoir cours sans impact réel sur le plan déjà tracé par le Prince.
Alors quel mode de pression faut-il exercer désormais pour amener le Prince à revoir sa copie ??? L’épreuve est toute sérieuse et ne peut être résolue que par des hommes valeureux prêts à se jouer de tout pour sauver leur honneur et leur dignité même au prix de leur vie.
Les leaders politiques, les organisations de défense des droits de l’homme et de la société civile, les syndicats, les différentes couches socioprofessionnelles qui râlent tous les jours contre les malsains agissements du Prince sont-ils prêts à mouiller le maillot ?
Il faut bien que tout le monde comprenne que ce n’est pas avec les vociférations que l’on abat un buffle ou même un reptile…
L’attaque du diable doit être à la hauteur de sa nuisance. Si les gens sont prêts à traverser les régions sauvages, alors allons-y pour cette attaque historique qui devra libérer le peuple togolais du joug de la tyrannie bestiale du Gnasseron.