C’était en janvier que les autorités togolaises, sans consultation aucune des défenseurs des intérêts des consommateurs, avaient unilatéralement décidé d’augmenter les prix des produits pétroliers au motif que les cours du baril avaient connu des hausses. Aujourd’hui, la tendance mondiale est à la baisse depuis un certain temps et il devient impératif que les prix à la pompe soient revus à la baisse.
Début janvier 2014, les autorités togolaises avaient argué de la hausse des prix du baril pour justifier des augmentations qui n’étaient pas en adéquation avec la hausse mondiale du baril. Il y a un an en septembre 2013, le Brent (cotation de Londres) était à 111,60 dollars. En octobre, il était de 109,40 dollars et de 107,70 un mois plus tard. Mais en décembre, le baril montait à 110,70 dollars. C’était suffisant pour les autorités togolaises pour décider en janvier de faire passer le prix du super sans plomb de 595 F à 655 FCFA. Une augmentation de 10%. Mais depuis le mois de janvier, hormis celui de juin qui a vu les prix du baril titiller les mêmes sommets qu’en septembre 2013, les prix n’ont plus franchi la barre des 109 dollars. Mieux, depuis quelques mois, la tendance générale est à la baisse sur le plan mondial. Tant et si bien que l’urgence de revoir les prix à la pompe au Togo, se pose avec acuité.
Selon le site du gouvernement français developpement-durable.gouv.fr, en août dernier, la moyenne des cours du Brent était de 101,66 dollars et en septembre, elle était de 97,29 dollars. Mieux, à la date du 14 octobre 2014, le site prixdubaril.com annonce que le baril de pétrole Brent était de 85,04 dollars (voir tableau). Assez suffisant pour que les autorités se décident à « soulager les consommateurs togolais ». Depuis l’instauration d’une assiette des prix en janvier qui a fixé le prix à la pompe à 655 FCFA, plus rien n’a évolué sur ce plan alors que le baril ne fait que baisser à l’international. Et quand on se rappelle que c’était lorsque le prix du Brent était à 110,70 dollars que les autorités togolaises avaient augmenté de plus de 10% le prix à la pompe, il serait suicidaire qu’à la date du 14 octobre où le Brent est descendu à 85,04 dollars, soit une baisse de plus de 25 dollars, on refuse d’ajuster le prix à la pompe selon la nouvelle tendance.
Les autorités qui ont l’art de maintenir les citoyens dans un état de paupérisation permanent se décideront-elles à les soulager pour se conformer à « la vérité des prix » ou alors, attendront-elles l’approche des prochaines élections pour donner l’impression d’être sensibles à la souffrance de ces populations ? Et pourtant, il existe des associations de consommateurs dont le rôle est de veiller aux fluctuations dans le monde pour exiger des autorités des prix plus justes.